Chapitre 37 - Fuire ! (Partie 2)

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Le cœur de Hannah battait la chamade. Pouvait-elle faire ça ? Pouvait-elle réellement faire son sac et s'enfuir ?

Le soleil se levait lentement sur Berlin au dehors. Hannah avait très peu dormi et ses yeux brûlaient de fatigue. Aujourd'hui, son père allait vouloir poursuivre ce qu'il avait commencé. Elle le savait.

Elle porta sa main machinalement vers sa lèvre toujours fendue et endolorie. Elle savait aussi que si elle s'enfuyait, son père tout-puissant la traquerait et la retrouverait. Et son sort ne serait pas différent.

Elle entendit soudainement des pas dans les escaliers. Elle se redressa de peur et ouvrit la fenêtre pour laisser le hibou de son ami s'enfuir. L'oiseau partit en un coup d'ailes. Mais Hannah fut rassurée de voir sa mère faire irruption dans sa chambre et fermer la porte derrière elle.

Isabelle portait encore sa robe de chambre, et les cernes sous ses yeux donnèrent la terrible impression à Hannah qu'elle n'avait pas dû beaucoup dormir non plus, et que les inquiétudes de sa fille étaient probablement avérées.

Isabelle chuchota :

- Tu t'en vas.

- Quoi ?

Sa mère avait dit ces mots comme un ordre.

- Tu ne peux pas rester ici. Il va ...

- Je sais, l'interrompit Hannah, irritée.

Hannah et Isabelle s'observèrent sans bouger.

- J'ai un plan, reprit Hannah un peu sèchement malgré elle. De mon côté.

- V... vraiment ? demanda Isabelle.

Hannah hocha la tête, la lettre que Drago lui avait écrite dans la nuit fermement serrée dans sa main.

Isabelle se racla la gorge et fit les cent pas nerveusement, le regard vers le sol.

- Bien. Ne me dis rien. Je ne veux pas savoir où tu vas. Même si je devine.

Elle se figea et dévisagea sa fille. Le cœur de Hannah se serra en remarquant les larmes dans les yeux de sa mère.

- Maman... murmura-t-elle.

Isabelle Mercier ne pleurait jamais. Mais l'idée que sa fille allait quitter le nid si précipitamment et dans des circonstances si particulières l'affetcait beaucoup.

- Narcissa prendra soin de toi, chuchota-t-elle.

Tout à coup, le fait qu'elle allait s'enfuir et laisser derrière elle toute sa vie et ce qu'elle avait toujours connu sembla frapper Hannah, et elle se sentit commencer à hyperventiler.

- Maman, c'est de la folie... Partir de la maison ? Du jour au lendemain ? Pour aller chez des gens qui sont quasiment inconnus et qui devront me prendre en charge pendant un an au moins ? Et père... Il me retrouvera, Maman...

- Non, il ne te retrouvera pas.

- Il devinera où je suis !

- Hannah.

Isabelle s'approcha et prit la main de sa fille.

- D'abord, laisse-moi te rassurer : La Narcissa que je connais n'hésitera pas une seule seconde à t'héberger. Et nous essaierons de nous voir dès que possible. Et quand tu auras 18 ans, ton compte en banque...

- Père aura tout vidé !

- Je m'assurerai que tu aies de quoi vivre.

Isabelle fit un geste de main rapide pour interrompre Hannah avant qu'elle ait eu le temps de protester à nouveau. Puis elle reprit :

- Quant à ton père, il veut se débarrasser de toi et oublier qu'il a eu une fille. Il ne te chassera pas.

Ces paroles auraient pu blesser Hannah mais ce ne fut pas le cas. La jeune fille prit une longue respiration pour se calmer. Pendant un instant, les deux femmes, assises côte à côte sur le lit, semblèrent retenir leur respiration et prendre la mesure de ce qui allait se passer dans leurs vies.

Hannah fut la première à bouger. Elle se leva et sortit sa valise de son placard.
En hâte, sans prendre le soin de plier quoi que ce soit, Isabelle et Hannah entreprirent de fourrer ses vêtements dans la malle, ainsi que ses livres de classe, ses affaires de toilette, ses robes pour Poudlard, de l'argent moldu et sorcier.

- Je suis désolée, Hannah. Que tu aies eu un père comme ça.

Hannah ne leva pas les yeux vers elle mais s'interrompit alors qu'elle allait faire rentrer de force son manuel de divination entre ses bas et ses robes de nuit. Elle reprit son rangement effréné sans répondre. Le fait que sa mère ait parlé au passé lui laissait une impression de profond soulagement et ses muscles lui semblèrent se détendre un peu.

- Je vais te chercher... quelque chose.

Isabelle sortit de la chambre silencieusement et referma doucement la porte derrière elle pour ne pas faire de bruit. Hannah s'empara de sa plume et du parchemin vierge qui lui restait, et les posa sur la pile de vêtements mal rangés dans sa valise.

Elle jeta un regard à l'horloge aux détails dorés qui tiquait paresseusement dans sa chambre. Il était neuf heures.
Drago lui avait donné rendez-vous dans deux heures. Elle ne pouvait pas prendre le risque de croiser son père avant de partir. En revanche, elle devait prévenir son demi-frère.

Hannah ferma lentement sa valise avec hésitation. Devait-elle réellement informer Hans ? Il y avait une chance qu'il la dénonce. Pourtant, Hannah avait l'espoir qu'il n'en ferait rien.

Résolue, elle sortit dans le couloir sans un bruit. Elle toqua discrètement à la porte de la chambre de Hans, à côté de la sienne, et entra.

Le jeune homme était assis à son bureau et explorait pensivement un livre de géographie. Il se contorsionna pour pouvoir voir qui était entré. Quand il aperçut sa sœur, il posa le livre avec calme. 

Un silence flotta un instant.

- Tu t'en vas ? murmura Hans tout à coup en observant le visage légèrement rougi de sa sœur.

Hannah ne dit rien mais hocha la tête presque imperceptiblement.

- Tu vas m'en empêcher ? répondit-elle simplement.

Hans se leva. Les deux adolescents s'observèrent un instant. Hans dévisagea la demi-sœur qu'il n'avait jamais appréciée.

Sangs Mêlés | Harry Potter Fanfiction |Où les histoires vivent. Découvrez maintenant