Sangs Mêlés | Harry Potter Fanfiction |

Chapitre 34 - Le Griffondor

A leur retour, il fallut deux jours à Drago pour se décider à envoyer une lettre au directeur de Poudlard pour lui expliquer qu'il avait en sa possession l'un des Horcruxes qu'il cherchait.

La rentrée scolaire pour sa dernière année n'était plus que dans deux semaines, et Drago avait proposé à Dumbledore d'amener la coupe à Poudlard pour qu'ils s'en occupent.

Il n'avait pas manqué de tout raconter à Blaise, avec qui ils s'écrivaient régulièrement.

Drago se tournait inlassablement dans son lit depuis plusieurs heures, et après un coup d'œil à l'horloge de sa chambre, le jeune homme soupira et s'assit. Son esprit se dirigeait invariablement vers Hannah, dont aucune nouvelle ne lui était parvenue depuis le début de l'été, cinq semaines auparavant.

Ses pensées furent abruptement interrompues par le bruit identifiable d'un Transplanage. C'était un son familier, mais personne n'avait transplané au Manoir depuis la fête organisée en l'honneur des Allemands il y avait plusieurs mois, et pendant laquelle Drago et Hannah avaient dû tuer Klaus Hauer.

Drago se leva d'un bond et courut dans les escaliers, sa baguette brandie devant lui. Il s'arrêta net en arrivant dans son grand salon.

Albus Dumbledore était assis dans un grand fauteuil en cuir, et semblait sur le point de s'endormir.

 - Professeur Dumbledore ?

Le directeur de Poudlard eut un sursaut.

 - Oh. Drago.

Il se racla la gorge et poursuivit :

 - Pardonne ma visite impromptue.

 - Il est deux heures du matin.

 - C'est vrai ? Que fais-tu réveillé à cette heure ?

 - Je... Vous... Vous avez transplanné dans mon salon.

 - C'est vrai. Je viens à propos de ta lettre. Où est la coupe ?

 - Dans ma chambre.

 - Veux -tu aller la chercher ?

Drago s'exécuta en vitesse, grimpant les escaliers trois par trois, attrapant l'objet métallique dans sa chambre, et redescendant aussitôt. Haletant, il tendit la coupe au professeur.

 - Comment allez-vous la détruire ?

Albus Dumbledore ne répondit pas à la question du jeune homme. Il sortit simplement de sa cape le Choixpeau magique.

 - Le Choixpeau ? demanda Drago sans comprendre.

Une nouvelle fois, le professeur resta silencieux. Drago croisa les bras sur sa poitrine, agacé. Le jeune homme s'attendait à ce que Dumbledore pose le Choixpeau sur sa tête, mais il n'en fit rien. Au lieu de cela, le vieil homme sembla fouiller dedans. Drago eut un léger mouvement de recul quand le professeur en sorti une épée d'un mètre de long.

 - Qu'est-ce que... ?

 - L'épée de Goldric Griffondor. Elle n'apparaît que pour un véritable Griffondor.

 - Génial, dit Drago sarcastiquement.

Ces Griffondors et leurs jouets... Drago devait tout de même admettre que la lame incrustée de rubis avait de l'allure. Le professeur Dumbledore l'observa un instant par-dessus ses lunettes en demi-lune, comme pour lui signifier qu'il n'aimait pas le ton employé.

Puis il posa la coupe sur le sol de parquet ciré du salon du Manoir Malfoy et tendit l'épée à Drago. 

 - Je... Je ne suis pas un Griffondor.

 - Elle apparaît pour les Griffondor. Mais un Serpentard peut l'utiliser. J'aimerais que ce soit toi.

Drago observa la lame que lui proposait le vieillard.

 - Est-ce qu'Il saura que c'est moi ? demanda-t-il en s'en emparant lentement.

L'épée, qui semblait peser lourd dans la main de Dumbledore, sembla à Drago plutôt légère.

 - Je ne sais pas, répondit honnêtement le professeur.

Drago hocha la tête. Il apprivoisa la sensation de l'épée dans sa main, et après un petit raclement de gorge, comme s'il allait prononcer un discours,, il la leva sans peine au-dessus de sa tête. A cause de la grande taille du jeune homme, elle manqua de peu le lustre au plafond.

Drago retenait sa respiration.

 - Tu peux le faire, Drago, murmura Dumbledore.

Le jeune Serpentard entendit toutes les attentes et espoirs que son professeur avait pour lui. Cette fois, Drago Malfoy décida qu'il était temps pour lui de faire la chose juste. Il ne voulait plus décevoir.

D'un geste sec, le jeune homme assena un coup violent à la coupe, qui sembla éclater en mille morceaux. Ce fut comme si la salle avait explosé. Le bruit fut assourdissant. Une fumée noire envahit le Manoir. Drago se protégea le visage sans lâcher l'épée.

Quelques secondes plus tard, les oreilles bourdonnantes, Drago se redressa et constata que la pièce avait repris son aspect d'origine et que le son s'était interrompu.

La coupe fendue gisait par terre, et l'épée avait rayé le parquet ciré.

 - Bravo Drago ! félicita la voix familière de Narcissa dans l'entrebâillement de la porte du salon.

Elle s'approcha et entoura son fils de ses bras. Drago, d'une tête plus grand que sa mère, passa le bras sans l'épée autour de Narcissa.

 - Chère Narcissa, dit Dumbledore en se levant.

 - Professeur, le salua Narcissa timidement, comme si elle était à nouveau adolescente à Poudlard.

 - Le temps de vos succès en potions est bien loin, affirma-t-il avec un sourire bienveillant. Vous pouvez être fière de votre fils. Et de vous-même.

Narcissa Malfoy, que la déclaration du professeur sembla émouvoir plus qu'elle aurait aimé l'admettre, hocha la tête.

Albus Dumbledore se tourna vers Drago :

 - Merci Drago. Tu as fait preuve de courage.

Il tendit le Choixpeau pour que Drago puisse remettre l'arme.

 - Tu permets ? Cette épée est bien lourde pour un vieillard comme moi. La fougue de ta jeunesse m'auras bien aidée, ajouta-t-il en pointant du doigt le biceps de Drago.

Le jeune homme eu un bref sourire, mais reprit rapidement son sérieux :

 - Avez-vous trouvé tous les autres Horcruxes ?

 - Nous suspectons celui que tu viens de trouver et détruire d'être l'un des derniers. Il nous reste maintenant à trouver Voldemort.

 - Et celui de Poudlard ?

Dumbledore marqua une pause et dévisagea mystérieusement Drago à travers ses lunettes.

 - Messieurs Potter, Weasley, et Madame Granger l'ont trouvé et détruit.

Évidemment.

 - Ils m'ont fait part de vos échanges dans la Salle sur Demande, continua le vieil homme.

Le professeur défroissa sa robe et plaça le Choixpeau plié dans sa cape.

 - J'ai eu raison de croire en vous, Monsieur Malfoy.

Et sur ces mots, il transplana. 

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