Sangs Mêlés | Harry Potter Fanfiction |

Chapitre 10 : L'Empire britannique

 - Markus Kessler.

Toute la famille se retourna. Un homme grand et maigre leur faisait face, la tête haute. Il dépassait Kessler-Sénior d'au moins une demi-tête, et ce n'était pas peu dire car Kessler était très grand. Ses cheveux noirs descendaient sur sa nuque et il portait de petites lunettes carrées. Derrière lui, sa femme avait une expression horrifiée sur le visage. Elle semblait vouloir cacher l'enfant d'environ onze ans qu'elle tenait par la main derrière elle. Hannah l'observa et son regard froid croisa celui craintif de la femme. Malgré le léger pincement au cœur qu'elle éprouva devant sa détresse, elle maintint sur son visage les marques d'un profond désintérêt.

- Est-ce que je vous connais ? répondit lentement Kessler-père, les dents serrées.

- William Bolton, sous-secrétaire d'Etat au département des Affaires, et fidèle citoyen de l'Empire Britannique, répondit l'autre, en appuyant bien sur l'« Empire Britannique ».

Il avait dit ça avec un air supérieur, la tête levée si haute qu'Hannah espéra qu'il attrape un torticolis. Hans croisa ses bras sur sa poitrine, tandis que son père affichait un petit sourire en coin :

- C'est un réel plaisir.

- Qu'est-ce qui vous amène dans notre charmant pays ?

- J'ai été invité en tant que parent, comme vous, et j'aimerai profiter tranquillement avec mes enfants.

William Bolton s'avança vers Kessler, de sorte qu'il ne soit plus qu'à quelques centimètres l'un de l'autre. Hans se tendit d'un coup et s'approcha à son tour. Mais son père continua en passant son bras autour des larges épaules de son fils :

- Nous ne voudrions pas parler de nos petites affaires devant une assemblée si ... différente.

William Bolton jeta un regard dans la salle, et Markus Kessler sourit. Bolton ne répondit pas. Il serra juste les dents, afficha un sourire d'une sincérité fortement contestable, puis, alors qu'il tournait les talons pour suivre sa femme et son fils qui s'éloignaient déjà, il se figea, et sans se retourner, murmura :

- J'espère que vous passerez visiter Londres, vos avions ont magnifiquement refait la décoration.

Puis ils s'éloignèrent. Un lourd silence s'installa entre les quatre membres de la petite famille.

- J'ai besoin d'air, je vais sortir un peu. Hans, accompagne-moi, dit Kessler en se dirigeant vers les grandes portes.

Hans décroisa ses bras, lança un regard à sa sœur, et s'éloigna pour suivre son père.

Isabelle Mercier, la main posée sur sa joue et l'air ébahi, soupira :

- Et bien... Celui-là a l'air amical.

Hannah, que le dernier échange avait rendu muette, ne répondit pas.

- J'imagine qu'il pense que la seule raison pour laquelle un haut dignitaire nazi pose les pieds sur le sol anglais est l'espionnage.

- Il n'aurait pas tout à fait tort, murmura Hannah les yeux dans le vague.

- Qu'est-ce que tu veux dire ?

Hannah cilla, tourna la tête vers sa mère et se mura un long moment dans le silence avant de parler. D'une voix calculée mais remplie d'amertume, elle demanda :

- Pourquoi nous avoir fait quitter Beauxbâtons si ce n'est pas pour avoir un pied en Angleterre ? Pourquoi nous avoir obligé à quitter tous nos amis, si ce n'est pour que Père puisse avoir une raison quelconque de venir sur la terre britannique sans se prendre un obus dans la figure ?