Sangs Mêlés | Harry Potter Fanfiction |

Chapitre 38 - Fuire ! (Partie 3)

Hans Kessler contempla un instant ces dizaines d'années de jalousies inavouées, puis répondit enfin, alors que le cœur de sa demi-sœur battait la chamade dans sa poitrine.

- Non, je ne t'en empêcherai pas.

Les épaules de Hannah se détendirent. Hans, le cœur serré, tendit la main vers sa sœur. Hannah la prit dans la sienne un instant.

Hannah rompit le silence :

- Merci pour... la dernière fois.

Hans serra la mâchoire, la vue du visage baigné de sang de sa sœur encore vif dans sa mémoire.

- La prochaine fois, il pourrait m'en empêcher. C'est pour ça qu'il faut que tu t'en ailles.

Hannah hocha la tête. Après un nouveau silence, elle pointa du doigt le livre de cartes que son demi-frère parcourait quand elle l'avait interrompu.

- Tu organises ton prochain voyage ? demanda-t-elle pour détendre l'atmosphère.

- J'étudie où passeront les Alliés en Italie, répondit Hans avec sérieux.

Hannah acquiesça à nouveau. Puis après un moment de réflexion, elle reprit :

- Il serait fier de toi même si tu n'étais pas aussi impliqué sur ces trucs. Tu as toujours été son préféré, dit-elle calmement, sans accusation.

A l'évocation de sa relation avec son père, Hans se tendit. Il répondit finalement avec colère :

- Pauvre Hannah, qui a grandi avec une maman aimante, un père ferme mais juste, et une gouvernante au petit soin toute son enfance. Triste que son Pôpa l'aimait moins que son demi-frère malveillant.

- Hans...

- Je n'ai pas de mère, Hannah.

- Maman est ta mère.

- Isabelle ne sera jamais ma mère.

Un silence flotta un instant.

- Je ne voulais pas ... je ne voulais pas qu'on se dispute, dit simplement Hannah en baissant les yeux.

Hans soupira et prit sa tête dans ses mains.

- Je sais.

Nouveau silence.

- On se reverra probablement à Poudlard ? demanda-t-il finalement.

- Oui, je pense. Sauf si Père ne veut pas que tu y retournes.

- Je pense qu'il voudra. Papa a toujours été très à cheval sur le fait que nous devions recevoir une éducation. Même une éducation magique.

Hannah hocha la tête. Puis, s'éloignant de son frère et rouvrant la porte de la chambre pour en sortir, elle lui lança un dernier regard, que Hans lui rendit.

- Prends soin de toi, murmura-t-elle finalement alors qu'elle fermait la porte derrière elle.

- Toi aussi, l'entendit-elle dire doucement avant de la fermer complètement.

Isabelle fit irruption en haut des escaliers, et semblait tenir quelque chose de lourd sous sa jupe, contre l'extérieur de sa cuisse.

Elle fit prestement geste à Hannah de rentrer dans sa chambre et la jeune femme s'exécuta. Une fois la porte refermée, Isabelle sortit de sous le tissu de soie un revolver à six coups et une boîte de munitions.

- Au cas où, dit-elle comme pour répondre au regard interrogateur de sa fille.

Hannah hocha la tête et s'assit sur son lit. Isabelle s'assit à ses côtés.

- Tu disais au revoir à Hans ?

- Oui... On s'est à moitié disputés...

- A quel sujet ?

- Père.

- Comprend ton frère, Hannah. Il a toujours fait en sorte d'être à la hauteur des attentes de Markus.

- Demi-frère. Et il a réussi.

- C'est vrai. Markus l'adore. Il aime ce côté "bon soldat", qui ne pose pas vraiment les questions qui pourraient fâcher. Et qui ne se met jamais sur son chemin.

Hannah repensa au moment où Hans avait fait irruption dans le bureau de son père alors qu'il la battait.

- Ce n'est pas anodin, ce qu'il a fait ce jour-là, murmura Isabelle en devinant à quoi pensait sa fille et en serrant sa main dans la sienne.

- Il est juste entré pour voir ce qu'il se passait.

- Mais il l'a quand même interrompu.

- Je pense qu'au fond, il le regrette un peu. Père aurait pu lui en vouloir et sa relation avec lui n'aurait plus jamais été pareille. Si c'était à refaire... Pas sûre qu'il le referait.

Isabelle fit simplement non de la tête.

- Tu te trompes.

Puis elle la prit à nouveau dans ses bras.

- Il faut que je redescende. Envoie moi des hiboux en milieu de journée, quand Markus sera au travail. Et organisons-nous des moments où tu pourras transplaner ici. Mais ne vient jamais seule.

- Promis.

Isabelle se leva, adressa un dernier sourire triste à sa fille, et quitta la chambre en silence.
Hannah, laissée à ses peurs, fixa la pendule pendant de longues minutes en attendant qu'il soit l'heure.