Sangs Mêlés | Harry Potter Fanfiction |

Chapitre 40 - Le calme (Partie 2)

Narcissa Malfoy, prévenue tôt à son réveil par son fils de l'arrivée de Hannah, avait arrangé une chambre pour la jeune femme. Hannah n'avait pas été avare de remerciements et Narcissa l'avait rassurée, heureuse de pouvoir rendre service à la fille de sa vieille amie.

Hannah avait passé l'après-midi à s'installer et Narcissa lui avait montré le Manoir et le terrain. Drago les avait laissées, conscient que la jeune fille se sentirait peut être plus confortable et comprise avec une amie de sa mère, une femme qui plus est. Il se doutait que c'était un moment difficile pour Hannah et voulait lui laisser le temps.

Ils avaient dîné tous les trois dans la grande salle à manger et Narcissa était montée se coucher. Hannah s'était isolée dans la grande galerie du premier étage, dont les huit grandes fenêtres donnaient sur le jardin à l'ouest, et laissait passer la lumière vive et chaleureuse du coucher de soleil estival. Postée devant l'une des fenêtres, Hannah avait fermé les yeux et laissait l'ombre des branches d'un grand acacia secouées par le vent danser sur ses paupières fermées.

La jeune fille, plongée dans ses pensées, se demandait si elle reverrait un jour sa maison de Berlin.

Après Poudlard, et une fois la guerre gagnée par l'Allemagne, elle imaginait avec espoir pouvoir habiter à Paris. La ville, si profondément liée à l'histoire de sa mère et que celle-ci avait tant aimé dans son enfance, avait toujours attiré Hannah et elle couvait depuis toujours le rêve d'y vivre. Isabelle pourrait lui rendre visite régulièrement et Hannah pourrait enseigner l'anglais ou l'allemand, car elle souhaitait travailler et être indépendante.

Elle fut tirée de ses rêveries par le pas de Drago sur le parquet de la vaste pièce. Elle se tourna pour l'observer. Le jeune homme avait levé sa main à son visage pour protéger ses yeux du soleil et se plaça devant la fenêtre à côté de Hannah.

- Comment avance la guerre moldue ? demanda-t-il calmement, en ouvrant la grande fenêtre.

Le chant des oiseaux et le bruit du vent dans les branches leur parvinrent plus clairement, et ils les savourèrent, heureux de ne pas être engagés dans leurs guerres respectives.

- Les Allemands essuient des défaites. Berlin a été bombardé le 1er Août.

- Ta maison ?

- Non... elle n'a pas été touchée.

Drago hocha la tête, rassuré. Il avait suivi de loin l'évolution des bombardements de Londres, et malgré le peu d'affection qu'il avait pour les moldus et leurs affaires, il avait bien dû admettre qu'un sentiment patriotique de haine à l'égard des avions nazis s'était réveillé en lui.

Il s'était d'ailleurs fait la réflexion que Cornelius Fudge, sous couvert de ne pas vouloir se mêler des affaires moldues, laissait des milliers d'anglais mourir dans les bombes, alors même que quelques sorts auraient pu neutraliser des avions. Drago n'était pas vraiment de l'avis que les sorciers devaient se mêler de ce conflit, mais il était surpris qu'un Albus Dumbledore n'ait pas plus d'états d'âme.

- L'Italie pourrait bientôt tomber, reprit Hannah. Les Américains gagnent beaucoup de terrain.

- Ils pourraient rentrer en Allemagne ?

Hannah était convaincue de la supériorité militaire inconditionnelle de l'Allemagne. C'était ce que lui avait décrit son père pendant des années. Alors elle répondit :

- Probablement pas. Si tu voyais à quelle vitesse on construit des armes en Allemagne... Hans mentionnait 100 chars par jour !

- Chars ?

- Des véhicules militaires. Très lourds, et capables de détruire tout ce qui se trouve sur son passage.

Drago hocha la tête pensivement.

- J'ai aussi entendu parler d'une arme plus puissante que toutes les autres.

Hannah détourna enfin son regard du jardin ensoleillé et dévisagea le jeune homme, un air mystérieux sur le visage.

- Père l'a mentionnée une fois, répondit-elle simplement. Mais c'est top secret, ajoute-t-elle comme si elle gardait, malgré elle, le réflexe de ne pas parler des activités de son père en dehors de la maison.

- Pas pour le ministère de la Magie, répondit Drago. Père dit... disait que si les moldus parviennent à en construire une, les résultats seraient catastrophiques.

- Qu'est-ce que c'est ?

- Une bombe, apparemment.

- Ça doit être plus que ça. Sinon ça ne serait pas top secret.

- Je crois qu'elle a un matériau spécial à l'intérieur. En tous cas, elle pourrait détruire une ville entière.

- Une ville entière... répéta Hannah simplement.

Si les Alliés construisaient cette arme avant les Allemands, l'utiliseraient-ils sur Berlin ? Sa lère était-elle en danger ? Devait-elle espérer que les Allemands la construise en premier malgré son "changement de camp" récent ?

Drago observa la jeune femme et comprit qu'elle s'inquiétait pour sa mère.

- Père ne travaille plus au Ministère, je n'ai plus aucun moyen de connaître l'avancement du projet, dit-il simplement.

- Maman doit en savoir plus que nous, se rassura Hannah. Elle... elle espionne Père pour la Résistance. Je pense qu'elle leur donne les informations qu'elle entend dans son bureau.

Drago émit un petit rire et croisa les bras sur sa poitrine sans quitter des yeux le soleil bientôt disparu derrière l'horizon.

- Ta mère est impressionnante.

Hannah sourit.

- Elle est complètement folle ! Répondit-elle, son sourire toujours sur les lèvres mais alors que les larmes lui montaient aux yeux. Elle est complètement folle, répéta-t-elle.

Drago sentit la détresse de la jeune fille et s'approcha d'elle. Il l'enlaça dans une enfreinte forte et rassurante et Hannah passa ses bras autour de lui à son tour. Drago ne résista pas à l'envie de passer une main dans les cheveux de la jeune femme et ses doigts éfleurèrent sa nuque, provoquant un frisson dans le dos de Hannah.

Drago s'éloigna juste assez pour que leurs deux visages se fassent face, tout proches l'un de l'autre. Il retint sa respiration alors qu'il plongeait son regard dans le sien.

- Est-ce que je peux t'embrasser ? demanda-t-il dans un murmure.

Hannah sentit ses joues rosir et elle s'éleva lentement sur la pointe des pieds pour clore l'espace qui les séparait.

Même si c'était la deuxième fois qu'ils s'embrassaient, ils leur parut que ce fut la première.