Chapitre 1 : De nouveaux arrivants

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A la table des Serpentard, les estomacs grondaient et les esprits s'échauffaient.

- J'ai faim.

Crabbe était une espèce d'armoire à glace informe et molle dont le visage bouffi et le double menton rappelaient ceux d'un phoque. Ses petits yeux non-expressifs et son air continuellement ennuyé lui donnaient l'air stupide. Et il l'était. Il l'était vraiment.

- Tu nous l'as déjà dit, dit avec ennui Zabini, un garçon grand à la peau sombre. Et au fait, tout le monde à faim.

Crabbe, l'air bougon, était penché vers son assiette vide et la fixait avec une telle intensité que Zabini n'aurait pas été surpris qu'elle prenne feu. A côté de lui, Goyle, l'air pensif, agitait ses couverts d'argent, les entrechoquant dans des bruits désagréables de métal contre métal.

Zabini, la mâchoire serrée, jetait des regards de haine à la table des professeurs à quelques mètres de là.

- Mais qu'est-ce qu'ils attendent ?! murmura-t-il. S'ils ne nous nourrissent pas bientôt, je jure que je vais bouffer un première année... ajouta-t-il.

La seule fille du groupe laissa échapper un petit gloussement. Pansy Parkinson était une plutôt jolie fille. Les cheveux très sombres, la peau très blanche, qui donnait un contraste singulier. C'était une personne vulgaire, dont la superficialité et l'intelligence limitée ne plaisaient pas à tout le monde.

Lorsque le professeur McGonagall se leva, ils tournèrent tous leur regard vers la Grande Table. Tous sauf Malfoy. Depuis le matin-même à la station de King's Cross, il n'avait presque pas prononcé un mot. Il observait un point imaginaire devant lui, la tête appuyée dans sa main ; le Penseur. Comme à son habitude, il avait interdit à quiconque de s'assoir devant lui.

Malfoy possédait certains privilèges, non-dits, bien sûr : il n'était écrit nulle part que Draco Malfoy bénéficiait de quelconques avantages. Mais ses ascendances pures, et le fait que son père ait été si proche du Seigneur Noir faisait que personne, pas même les Serpentards ne voulaient se trouver en travers du chemin du jeune homme. Cette crainte, présente depuis ses débuts à Poudlard avait été accentuée récemment car son père, Lucius Malfoy, accomplissait aujourd'hui un charmant séjour à la prison d'Azkaban et il semblait évident pour tout le monde que le Seigneur Noir avait jeté son dévolu, sa cruauté, et sa confiance sur le jeune Malfoy, qui depuis ce jour semblait éteint, déprimé, voire maladif.

Un soupir d'exaspération parcourut toute la salle quand McGonagall ne s'arrêta pas pour commencer le festin mais qu'elle descendit de l'estrade et se dirigea rapidement vers les grandes portes.

- Qu'est-ce qui se passe bon sang de bonsoir !? dit Parkinson d'un ton haut perché qui réveilla Malfoy de ses pensées.

Crabbe avait repris son jeu des couverts et Parkinson, avec un air autoritaire, comme à un enfant ou à un animal, lui attrapa violemment les couverts des mains et les posa avec force sur la table en le regardant fixement. Crabbe, avec une moue boudeuse s'attela à parler dans sa barbe avec confusion.

Parkinson allait faire une remarque cinglante à ce garçon qu'elle ne portait pas dans son cœur mais qui faisait partie du cercle, à cause de la proximité de son père avec Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom, quand enfin, la porte se rouvrit et McGonagall revint. Derrière elle se tenait une jeune fille d'environ leur âge. Ses longs cheveux blonds étaient relevés en un chignon élégant. Elle était très mince, de taille moyenne ou grande, et portait des vêtements moldus ; une robe rouge vermeille, bien cintrée, qui s'agitait derrière elle et mettait en valeur des formes présentes. Elle portait de petits gants blancs, des collants fins et noirs qui allongeaient ses jambes fines, et des chaussures à petit talons. Elle ressemblait à l'une de ces actrices parisiennes de l'époque, très gracieuse et élégante. Un visage aristocratique, une démarche noble et calculée et un air froid et détaché, qui attisèrent des murmures de curiosité et d'admiration dans la salle. Derrière elle, suivait un garçon. Grand et mince lui aussi, les cheveux d'un blond presque jaune séparé par une raie droite et stricte, et des yeux bleu foncé enfoncés dans leurs orbites. Il était droit comme un piquet, et marchait avec toute la fierté qui lui était possible d'avoir. Il portait une chemise blanche, rentrée parfaitement dans un pantalon kaki.

Sangs Mêlés | Harry Potter Fanfiction |Où les histoires vivent. Découvrez maintenant