Pierre

Nous venons de sortir de l'aquarium, je n'ai jamais vu une Yolène aussi émerveiller. Tout au long de la visite, j'ai remarqué des étoiles qui pétillent dans ses yeux. Elle faisait des remarques sur les poissons qu'elle voyait passer au-dessus de sa tête. On a mangé un coup pour faire une pause et nous avons passer une bonne partie de notre temps dans l'aquarium. L'avoir vu sourire c'est ce qu'il y a de plus cher à mes yeux. Et puis cela fait un moment que je n'ai pas passé un moment en seul à seule avec elle. Cela fait un an que tout à basculer, sentimental comme pour la santé.

Un an que j'ai fais cette grosse connerie.
Un an que nous nous sommes séparer pour la dernière fois de notre couple.
Un an que je me suis noyé dans l'alcool, pensant pouvoir effacer ces images de mes conneries de mes pensées.
Un an que j'ai plongé dans le coma, que ma sœur m'a retrouvé.

Un an que tout à changé..

Mes regrets sont toujours en moi, après trois-cent-soixante-cinq jours. Si je n'avais pas cette connerie, rien de tout ça ne se serait passer. Elle s'est trouvée quelqu'un qui semblait vraiment l'aimer. Jusqu'à maintenant, tout allait bien chez elle. Et puis il y a eu hier soir. Tout est aller très vite, même trop rapidement. Je l'ai vu sortir, juste après que Thomas se soit absenter. Je discutais avec son grand frère, mais je la surveillait depuis là où j'étais. J'ai vu Thomas embrasser une meuf sortie de la voiture, Yolène qui débarque et la claque part. Je n'ai pas entendu ce qu'il s'est passé. Mais quand je l'ai vu partir, j'ai arrêté ma discussion avec son frère. J'ai regardé Loane et Luna et nous sommes partis tous en même temps, direction les bois. Cette course contre la montre et contre la nuit, on voulait la savoir en sécurité. L'état dans lequel nous l'avons retrouver m'a glacé le sang. Toute la nuit, j'ai cogité. Cogité durant des heures et des heures pour réaliser réellement ce qu'il venait de se passer. Cette idée de venir dans cette aquarium, c'était un coup de tête. Je voulais la faire sortir de ses pensées les plus morbides. Yo' n'a jamais de chance en amour. Elle a eu mes conneries, mes tromperies, puis celle de Thomas qui m'a l'air celle de trop.

Nous venons enfin à arriver à la voiture. Yolène n'a pas arrêter de me parler des poissons de tout à l'heure. Je souris doucement et elle pose sa main sur la voiture avec un grand sourire.

Yolène : Bordel de merde.

Pierre : Je vois que ça t'as déçu.

Yolène : Ah ouais ouais ouais ! Franchement je me suis bien fais chier !

On explose de rire en même temps et elle se recoiffe un peu.

Yolène : Plus sérieusement... merci pour ce moment Pierre ! Tu sais... t'étais pas obligé.

Pierre : T'inquiète pas ! T'as pas à me remercier. Ça me fais plaisir de t'avoir amener ici.

Yolène : T'avais prévu depuis longtemps ?

Pierre : Disons que c'est vraiment hier soir quand  je ne dormais pas tout de suite. Et puis ça fait longtemps qu'on a pas passé du moment rien que les deux.

Yolène : Ça date de quand, la dernière sortie à deux ?

Pierre : Oulaaaaa... je ne sais pas du tout ! Déjà un bon moment.

Yolène : C'est bien ce qu'il me semblait...

Elle sourit doucement et je déverrouille les portières. On met les affaires dans le coffre et on monte chacun à notre place. Je claque la porte et m'installe devant le volant. Yolène fait de même et attache sa ceinture. J'attache aussi le mien et j'enfile ma clé de contact dans le trou. Mais je ne démarre pas tout de suite. Je tourne la tête vers elle. Son hilareté semble s'être calmer, mais son sourire ne s'est pas effacer. Elle reste fixé sur le capot, l'air un peu absente mais dans une bulle de détente.

Yolène : Ça m'a fait un bien fou... si tu savais comme ça me fais du bien Pierre...

Pierre : C'est vrai ?

Yolène : Si tu savais... prendre du temps comme ça, juste le temps de quelques heures, j'ai pas souvenir d'en avoir déjà fais avant. C'est vrai que j'ai toujours été dans le travail, parfois le voyage ou autres petites choses de ce genre. Tu sais, avant je partais souvent avec Loane à Disney quand j'étais en Franche-Comté. Je prenais le train pour aller à Paris avec elle pour deux jours. Ou souvent j'y allais en vacances avec mes parents et ma famille. J'allais faire des tournées de mes artistes fav' pour me faire plaisir. Mais depuis que je suis sur Paris, j'ai le travail et les problèmes qui se rajoutent à la fête. Je prends de moins en moins de temps pour moi. J'essaie toujours de faire quelques petites sorties de temps en temps, histoire de me dégourdir les jambes, me promener. Mon corps est présent mais ma fatigue m'assombrit. Ma fatigue n'est pas due à mon manque de sommeil. Mais cette fatigue est due à tout ce qu'il se passe autour de moi. Toute la pression, toutes les histoires, toutes les déceptions amoureuses que j'ai eu.

Elle tourne la tête vers moi pour implanter son regard dans le mien.

Yolène : Tu sais... j'ai beau sourire, j'ai beau faire la fête et être heureuse de vivre à l'extérieur. Mais au fond, qui te dis que je vais bien ? Qui te dis que je suis totalement en bonne santé mentale ? Qui te dis que je me sens bien ? Je réponds oui quand on me demande si je vais bien. Mais au fond de moi, c'est le trou noir. Tu me connais maintenant Pierre. Tu me connais quand même puisque nous sommes sortis ensemble. Mais tu sais, je ne pense pas que tu me connaisse vraiment. Je fais pareil avec tous le monde. Je ne dis rien à mes potes, à ma famille, à mes collègues, à David et Raph. Je ne dis rien parce que ne veux pas que les gens s'acharnent sur moi. Je sais qu'il faut être accompagner. Mais je ne veux vraiment pas être dépendant des gens. Il y a d'autres personnes de mon entourage qui vont mal. Je prends soin d'eux, que leur maux se guerrissent. Même si je dis que ça va, je sais qu'il y a des gens comme mes potes qui peuvent décréter la réalité. Quand je demande à mes potes si elles ou ils vont bien, j'ai un coup de revers dans la tronche quand on me retourne la question. Je sais que je peux compter sur le monde qui m'entoure, qui me soutienne. Mais la solitude est pour moi le plus important. Comme je te l'ai souvent dit, mon bonheur passe après les autres. Mais les autres essaient de faire passer mon bonheur en premier et avant tout.

Je peux remarqué des larmes se former dans ses yeux. Je peux lire en Yolène comme dans un livre ouvert. Je la connais par cœur.
Je ne lui réponds rien.
Je me contente alors de la prendre dans mes bras, malgré les séparations. Elle pose sa tête contre mon épaule et je passe une main dans ses cheveux. Je lui caresse doucement, mais elle ne sanglote pas. Je sais qu'elle a parlé avec le cœur, et non avec ses mots. Elle s'est ouverte à moi et ses paroles me vont droit au cœur. Je connais son mal, je connais ce qui bloque chez elle. La tromperie de Thomas a fait d'elle une personne un peu plus vulnérable. Chaque douleurs qu'elle ressent, c'est une nouvelle crise qui apparaît. Je suis au courant qu'elle essaie de faire de son mieux pour maintenir son calme intérieur face à toute douleur possible. Mais elle craque. Mais même quand elle ne craque pas, on peut le sentir. Je pense la prendre chez moi quelques jours, le temps qu'elle se sente le mieux possible. J'irais demandé à ma sœur d'aller récupérer des affaires de Yolène chez Thomas. Mais une chose est sûre, je ne laisse pas Yo' repartir chez lui aussi facilement.

Yolène a besoin de calme, de se reconcentrer sur elle-même. Le temps qu'il faudra...

Sauver ou Abandonner #10 ~ Suis-moi...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant