Yolène 

Un mince filet de lumière me caresse doucement les paupières. Ma tête commence un peu par me faire mal, mais une sensation de bien-être s'empare de moi lorsque je sens quelque chose de moelleux dans ma nuque. Je sens quelque chose venir vers moi, un petit corps qui s'installe à côté de moi et qui ne bouge pas beaucoup. Je tente d'ouvrir un peu les yeux. Je finis par voir une ombre noire se former juste au-dessus de moi. La lumière me fait un mal de chien et je passe une main sur mes yeux. Soudain, une petite voix parvint à mes oreilles. 

? : Papa ! Yoyo se réveille ! 

Je fronce un peu les sourcils lorsque je sens que le poids qui se tenait à côté de moi disparaît. Je me frotte les paupières en poussant un petit râle. Je termine par réellement ouvrir les yeux et constate assez rapidement que je ne suis pas dans ma chambre. La pièce est à peine éclairé par de minces filets de lumière du soleil. Autrement, je suis presque dans le noir le plus total. Mais ma solitude fut de courte durée lorsque j'entends une porte grincée et des pas s'avancer vers moi. Je tourne un peu la tête avant de découvrir Raph, se tenant juste au-dessus de moi. Je le vois s'asseoir à côté de moi, sur le matelas. Il me regarde seulement, dans un silence qui me donne la chair de poule. Quand je parviens à croiser son regard, un sourire s'affiche sur son visage. Il pose délicatement sa main sur mon épaule avant de me dire d'une voix matinale. 

Raphaël : Hey... comment ça va ?

Je le dévisage un instant avant d'hocher positivement la tête. Mais en réalité, les souvenirs de la veille ne font que de remonter à la surface. Je tente de me redresser sur mes coudes et Raph vient m'aider à me mettre droite. Je le remercie avec un sourire et nous nous regardons un court instante. 

Raphaël : Tu te sens comment, ce matin ? 

Yolène : Un peu sonné... mais ça va. 

Raphaël : Tu te rappelle de ce qu'il... 

Yolène : Oui, je me souviens de tout... Je sais tout ce qu'il s'est passé. Mais la seule chose que je n'arrive pas à me souvenir, c'est le comment j'ai fais pour en arriver chez toi. 

Il pousse un petit rire et lâche mon épaule pour croiser ses mains sur son genou. 

Raphaël : Disons que tu t'es enfuis dans la nuit et que nous sommes venus te chercher avec tes amis. On t'a retrouvé recroqueviller sur le sol. Comment je ne voulais pas te laisser une nouvelle fois seule, j'ai demandé à tes amis de retourner à la salle pour prévenir ce qu'il s'est passé, sans rentrer dans les moindres détails. Je t'ai porté jusqu'à ma voiture avec David pour venir te déposer ici. Tu as passé ta nuit dans ce lit, voire même un peu plus puisqu'il est bientôt midi. 

Yolène : Mais ça fait combien de temps que tu es levé ? 

Raphaël : Je dirais bien une petite heure. Mais ne t'en fais pas pour ça, d'accord ? Je t'ai préparé un petit-déjeuner. Je sais que tu n'aimes pas manger le matin, mais tu n'as plus le choix, surtout avec moi. 

Yolène : Raph... 

Raphaël : Il n'y a pas de Raph qui tienne. Il faut que tu manges un minimum le matin ! 

Je souffle et il me fait des petites tapes amicales sur mon épaule avant de se lever et commencer à quitter la pièce. Pendant ce temps, je me remémore tout ce qu'il s'est passé durant cette soirée. L'arrivée de cette meuf, Thomas, le bisou, la colère, la claque. Tout ça, j'ai l'impression que ce n'est pas réel, que ce n'est jamais arriver. Pour moi, cette soirée était calme, amusante, avec ma famille, mes amis, mes collègues. Mais rien ne s'est passé comme je suis en train de m'imaginer dans ma tête. Cette fête a été un cauchemar et la séparation avec Thomas a été plus forte que je ne le pensais. J'ai l'impression d'avoir pris une rafale de vent dans la tronche, ce qui a tout emporter sur mon passage. Mais cette fois, je n'ai aucune larmes. C'est comme si j'avais tout user en une seule vie. Et dire que je lui faisais confiance, que je lui ai tout donner, absolument tout, pour au final se faire prendre pour une grosse conne. L'amour rend les gens aveugles ! J'ai été aveuglé par ma vie amoureuse, ignorant entièrement tout ce qu'il se passait en arrière-plan. Comment il a pu faire une chose pareille quoi... Je veux bien comprendre qu'il reste en bon terme avec son ex. Mais qu'il profite de l'invité lors de la soirée des annidons et annigreffes, devant tous le monde, ça je ne veux pas le croire. Il a osé. Ma famille aurait pu voir cette scène avec moi.  Mais la seule personne qui était avec moi était bien Raphaël. Je n'ai rien vu venir... J'ai l'impression d'être vider de l'intérieur, de confiance et d'amour. Cette claque que je lui ai donné, c'était comme un automatisme. Elle est partie à la voler, sans que je puisse faire quoi que ce soit pour m'arrêter. Je ne sais même pas si j'ai déjà fais ça pour Pierre, lors de notre séparation définitive. J'aurais dû rester avec Pierre, continuer de me battre pour le récupérer même si ma haine envers lui est énorme. A chaque relation que j'ai, je me fais jeter comme une vieille chaussette dans un bac à linge sale. Tous le monde me trompe, me mettant un bandeau sur les yeux et me laissant dans mon rêve d'idylle les plus fous. 

Que du gâchis... 

 Je sens cette fois une larme qui s'écoule le long de ma joue. Je ne remarque pas que Raph s'est approcher de moi, une nouvelle fois. Je le vois s'asseoir juste à côté de moi. Je me plonge dans ses bras pour lui faire un énorme câlin. Ses bras m'enveloppent doucement et me caresse le dos. Je laisse mes larmes couler toute seule, sans le moindre sanglots qui viennent me secouer. Seulement des larmes. Je ferme les yeux et je m'enfonce un peu plus contre lui pour laisser évacuer tout ce que j'ai sur le coeur. Je le sens me caresser doucement le dos en me chuchotant quelque chose que je ne comprends pas tout de suite. Mes larmes dévalent sur mon visage comme un fleuve. Mais quand je sens mes larmes cesser doucement de couler, je me décide de me séparer de lui. Raph pose ses mains sur mes deux épaules et je relève la tête pour le regarder dans les yeux. 

Raphaël : Je sais que c'est dur, Yo... Mais il faut que tu t'accroches. La vie n'est pas facile, oui. Mais elle est longue cette vie que tu as, et même si l'amour fait des couilles, il faut continuer d'avancer. Même si c'est dur... 

Yolène : Je lui ai tout donné, Raph... Absolument tout... 

Raphaël : Je sais bien, Yo... Je sais bien... Je lui faisais confiance pour qu'il ne brise pas ton coeur en mille morceau, comme Pierre l'année passé... 

Yolène : Ne lui fais rien... s'il te plaît... 

Raphaël : Je vais simplement avoir une discussion sérieuse avec lui, Yolène, rien de plus. Il faut que je lui demande des explications. Et la seule personne qui veut réellement lui casser la gueule, c'est bien Luna. 

Yolène : Ca ne m'étonne même pas... 

Il pousse un petit rire et il recoiffe doucement mes cheveux. 

Raphaël : Je ne sais pas si c'est une grande bonne idée, mais Pierre s'est proposer pour venir te chercher aujourd'hui. Il veut t'emmener quelque part, dans la journée. 

Je l'interroge du regard et pousse un petit soupire. 

Raphaël : Il ne m'a pas donner plus de détails, mais il a insister ce matin pour venir te récupérer dans l'après-midi. 

Yolène : Je... je dors chez lui ce soir ? 

Raphaël : Quand il va venir, je lui demanderais des informations. Mais si tu as le besoin de venir chez nous, tu es le bienvenu. 

Je souris encore un peu plus et lui aussi. Je me précipite une nouvelle fois dans ses bras, et je le sens me caresser doucement les épaules. Je ferme les yeux et je souris comme une idiote, dans les bras de l'homme que j'ai longtemps considérer comme une grand frère. Cette fois, je n'ai aucun doute. Ses bras paternels qui m'enveloppent quand je ne suis pas en forme, ses paroles tellement certains qui me donne toujours les meilleurs conseils. David l'est un peu moins, mais le reste également. Je sais que si j'ai un problème, je peux aller chez l'un des deux pour me sauver. Je sais que je peux parler avec eux, que je peux m'exprimer, que je peux faire des conneries. Au fil du temps, quand je suis en leur compagnie, je sais que notre relation avance un peu plus chaque jours, et sah quel bonheur. J'ai deux grands frères, deux papas, deux confidents de coeur. Je sais que je peux oublier mes soucis quand je suis avec eux, je sais que je peux être qui je veux quand je suis en leur compagnie. Je sais que je peux être tout ! Ils resteront à tout jamais dans mon coeur, dans ma tête et dans mon esprit. 

David et Raphaël, Mcfly et Carlito, les deux zigotos du nets, deux sauveurs de vie.

Sauver ou Abandonner #10 ~ Suis-moi...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant