Write me, Teach me, love.
Partie 1.
5 mois.
Voilà 5 mois qu'Hiyam est installée à Vancouver.
Grâce à tous ses efforts, depuis le collège, grâce à toutes ses heures consacrées à sa scolarité, « Hiyam tu passes trop de temps dans tes livres, le livre de ta vie se referma que tu auras pas eu le temps de vivre » lui répétait sans cesse Luqman son frère. Mais Luqman n'est plu, il s'en est allé 7 ans déjà, est la blessure est toujours vive. C'est son livre à lui qui s'est fermé, lui qui aimait tant la vie, qui passait son temps à sourire, entre ses amis, la mosquée, les cours et la maison, Luqman c'était le soleil de la famille. Après son départ tout à changé. Enfin, presque.
Hiyam s'est réfugiée dans les livres, encore plus qu'avant, toujours plus, elle était en première scientifique à l'époque et ses résultats étaient déjà bons, ils sont devenus excellents après ça. Elle a eu son bac avec les félicitations du jury, puis elle a intégré l'université Pierre et Marie Curie, elle rêve de sauver des vies, elle a toujours voulu faire un métier « utile ». Elle savait qu'elle voulait faire des études supérieures, apprendre des choses, ses livres, les connaissances, la religion et la famille, voilà les choses qu'elle aime. Hiyam est une fille simple. C'est la fierté de ses parents, ils ont plus qu'elle aujourd'hui, c'était la fierté de son frère aussi, y'a toujours une partie de son âme qui se souvient, elle sait que c'est pour lui qu'elle est là.
En fac de médecine? Elle a brillé, réellement. Si pour la majorité des étudiants, c'est une véritable torture de passer toutes leurs journées enfermées, apprendre, toujours apprendre, toujours plus de choses, et de détails, essayer de retenir tout ça, alors qu'on a l'impression que ça ne rentrera pas. Et puis, l'envie d'aller boire un verre en terrasse dès que le soleil pointe le bout de son nez, l'envie de sortir entre amis plutôt que d'apprendre le nom de tous les os qui composent le corps humain. Pour Hiyam, c'est pas comme ça. Hiyam aime travailler, se noyer dans le travail. Quand elle est dans ses livres, elle ne voit pas les larmes sur les joues de sa mère, cette femme exemplaire qui a enterré une partie de son coeur. Elle ne voit pas non plus la tristesse et la fatigue qui marquent le visage de son père. Certains peuvent penser qu'elle se voile la face, mais non, elle sait, elle sait tout ça, elle sait que le bonheur n'est plus là, durant ses insomnies passer dans ses livres, elle entend Yemma pleurer, implorer Allah d'accorder le paradis à son fils, elle entend tout ça. Elle s'évade juste grâce à ses études.
Et toutes les tentations de la vie étudiante? De la vie en générale? C'est pas non plus quelque chose pour Hiyam. Elle a reçu une éducation baignée dans la religion, ses parents sont très croyants et pratiquants, c'est d'ailleurs la foi qui les maintien tous en vie depuis le départ de Luqman. Elle est fidèle à ses valeurs, chaque foi qu'elle doute, chaque foi qu'elle a besoin de réconfort, c'est toujours au près d'Allah qu'elle trouve ses réponses. Quand elle n'est pas en train d'étudier, ou d'aider sa mère à la maison, elle est à la Mosquée de son quartier. Malgré son vécu, ses études qui demandent du temps, la tristesse qu'elle cache au fond d'elle, malgré tout ça Hiyam trouve le temps de donner de son temps pour les autres, ceux qui ont encore moins qu'elle, parce qu'il y a toujours quelqu'un qui a moins.
Reprenons le cours des évènements, grâce à son excellence, Hiyam a pu intégrer un programme d'études internationales, et voilà comme une petite française d'origine Algérienne, qui a grandi dans un quartier de « Zone Urbaine Prioritaire » en banlieue parisienne, se retrouve à Vancouver.
En principe, elle est partie pour un an, mais elle espère vraiment pouvoir finir ses études ici, finir sa vie ici, faire venir ses parents ici peut être. Ou au moins avoir les moyens pour les sortir de leur HLM, peut être les envoyer au bled, finir leurs jours près de leur famille, près de Luqman.
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#ByIndi
Ficção GeralToutes mes petites inspirations. Des petites histoires en trois parties. Des "One Shot" aussi. Parce que pour moi écrire c'est se libérer, écrire c'est la liberté de la pensée, c'est poser les idées, qui fourmillent dans mon cerveau, sur un papier...