Si on mettait des mots sur sa souffrance, à elle.

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De parloir en parloir.
De maison d'arrêt en maison d'arrêt.
La santé, Osny, Fresnes, Fleury ou encore Bois D'arcy.
Tu les as toutes fait frère, un vrai touriste au passeport pénitentiaire bien rempli.

Mais mec, elle va te suivre encore combien de temps?
Combien d'années tu vas continuer de la faire galérer?
Combien de sacs de linge il lui reste à porter?
Combien de perquisitions?
Combien de fois encore elle devra expliquer pourquoi Papa n'est pas rentré, à ton fiston?

Merde gars, tu les vois non les cernes sous ses yeux.
Tu l'entends pas la tristesse dans sa voix?
La peur se lit sur son visage.
La peur, l'angoisse, la fatigue.

Et si un jour, ces sentiments laissent place à la lassitude.
Si un jour, elle en avait marre d'être une victime collatérale de ton comportement immoral.
Si un jour, elle craque.
Si un jour, elle n'en peut plus de tout assumer. D'être la femme et l'homme, d'être la mère et le père, de jongler entre son travail, la maison, votre fils et toi.
Il se passera quoi?

Est-ce qu'on la traitera de pute?
Seras-tu le premier à dénigrer cette femme qui t'auras tellement aimé?
Cette femme qui se sera saignée toutes ces années.
Dis-moi, est-ce que toi tu serais capable d'en faire autant pour elle?
Dis-nous, est-ce qu'un jour t'en aura fini d'être lâche?
Est-ce qu'un jour tu comprendras, que c'est pas avec l'argent facile que tu seras un homme, encore moins un Papa.

Est-ce que tu comprendras, que ta femme a besoin d'une épaule pour se reposer, d'un homme pour l'aider à assumer?

Moins de luxe, beaucoup plus de sécurité.

#ByIndi
Comment vous dire, j'ai presque faillit l'appeler "Imprévu" ce texte, parce que clairement il m'est venu comme ça, d'un seul coup, un seul jet.
Et voila, même si j'suis clairement absente niveau écriture depuis un bon moment, ça me fait plaisir de partager un nouveau texte avec vous.
C'est pas le plus joyeux, ni le plus glamour, mais j'espère qu'il vous plaira.

Si jamais y'a des femmes qui se reconnaissent dans ce texte, et bien courage à vous. J'suis pas à votre place, c'est avec un regard externe que j'envisage les choses, Mais il me paraît important de pas vous oublier.
Pas que les femmes au final, tous les proches de personnes incarcérées, courage à vous.

Et vous pouvez critiquer hein, si c'est de la merde et que j'ai perdu ma plume dites le moi, si vous aimez pas ou je ne sais quoi. Bref vous le savez, je peux tout entendre.

#ByIndiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant