Le lendemain matin, je me réveille seul. La panique me gagne quelques secondes en réalisant que les draps à mes côtés sont froids et que Stanislas est parti il y a déjà un petit moment. Je n'ai aucun appel manqué, et n'ai que quelques messages de la part d'Elizabeth. Peut-être est-il déjà parti skier. Je reste encore plusieurs minutes dans le lit et prends le temps d'admirer la vue qui s'offre à moi. Tout n'est qu'une étendue blanche à perte de vue. Cela semble irréel, et léger. C'est comme si un nuage s'était écroulé pour tout recouvrir.
Une heure plus tard, je fais découvrir cette vue à mon amie, Elizabeth, lors d'un appel vidéo. Voir l'émerveillement dans ses yeux me fait sourire. Elle semble si innocente, si pure. Son enthousiasme quant à ce voyage ne me surprend pas le moins du monde. Cependant, je ne l'appelle pas pour que nous parlions de nos vies personnelles. Il faut que nous réglions les détails concernant les rendez-vous que je devais avoir cette semaine. Elle me fait un résumé de tout ce que je dois savoir, et m'envoie ses fiches par mail au cas où je ne retiendrais rien, ce qui est bel et bien le cas. J'aime la manière dont elle anticipe les choses.
Mon premier rendez-vous est avec un homme nommé Charles. J'ai d'abord pensé qu'il s'agissait de son prénom, mais d'après la fiche d'Elizabeth, il s'agit en fait de son nom de famille. En lisant les informations recueillies, je comprends que monsieur Charles cherche à réaliser une série de peintures en collaboration avec moi. Il me remercie tout d'abord de le recevoir malgré le fait que je sois en vacances, bien que notre rencontre soit purement virtuelle, et sourit en découvrant le paysage derrière moi. J'écoute sa proposition avec beaucoup d'attention, et coupe immédiatement ma caméra et mon micro lorsque j'entends la porte du chalet s'ouvrir. Stanislas rentre avec un grand sourire, le bout du nez complètement rouge. Je lui fais signe de se déplacer pour que je puisse reprendre mon rendez-vous et il se place juste derrière mon ordinateur. Je m'excuse poliment auprès de Charles et il me sourit.—Comme je vous le disais, ce serait une première pour vous comme pour moi. Je pense que cela pourrait redonner un éclat nouveau à chacune de nos carrières.
—Sous-entendez vous que ma carrière est en déclin ?
—Non, bien sûr que non. Je suis désolé du malentendu. Laissez-moi vous parler des raisons pour lesquelles ce projet vous serez encore plus profitable qu'à moi.Je l'écoute attentivement, sans prêter attention à Stanislas qui semble avoir disparu de la pièce.
—Permettez-moi de vous poser une question.
—Je vous en prie, répond-il.
—Pourquoi travaillerais-je avec vous plutôt qu'un autre ?Je sursaute. Ce n'est pas sa réponse qui suscite une telle réaction chez moi, mais plutôt les mains de Stanislas qui glisse contre mon entrejambe. Charles ne s'aperçoit de rien. Stan n'avait pas disparu de la pièce, il a simplement glissé sous la table. Je lui jette un rapide coup d'œil et ne découvre que son sourire diabolique et ses yeux remplis d'envie. Je tente de rester concentré sur mon rendez-vous, vainement. Je ne peux pas rester totalement concentré lorsqu'un homme aussi beau et sensuel que Stan joue avec mon membre.
Je coupe à nouveau ma caméra et mon micro.—Stanislas, tu ne peux pas faire ça. Va dans la chambre.
—Non, dit-il simplement avec un sourire diabolique.
—Comment ça « non » ? Je suis en plein rendez-vous. Tu es distrayant. Bien trop distrayant.
—Je peux, non je vais, te sucer pendant que tu continues ton rendez-vous. C'est à toi de ne pas faire de bruit, chéri.Je le regarde avec de grands yeux. Charles m'appelle plusieurs fois d'un ton inquiet. Lorsque je réapparais sur son écran, il semble soulager et quelque peu agacé, ce que je peux comprendre. Je m'excuse à nouveau en disant que la connexion à la montagne n'est pas idéal et il se radoucit. Ce n'est pas mon cas. Je me raidis lorsque les mains froides de Stanislas sortent mon sexe et s'enroulent autour de lui. Cet homme est salace. Bien plus que je ne peux parfois l'être. Cependant, dire que ça ne me plaît pas serait mentir. Il y a un côté très excitant à ne pas devoir faire de bruit et à ne rien laisser paraître. Stanislas le sait parfaitement et il en joue. Lorsque ses lèvres embrasse tendrement et chaudement mon intimité, le rouge me monte aux joues, je le sens.
—Avez-vous proposé à d'autres artistes de collaborer avec vous monsieur Charles ? demandais-je pour éviter de me concentrer sur l'homme sous la table.
—Pour être tout à fait honnête, oui. Toutefois, il s'agit de projets totalement différents.
—Je ne vois pas comment vous pourriez gérer plusieurs collaborations à la fois, monsieur. Avec tout le respect que je vous dois, je refuse de croire que ce projet me sera plus bénéfique à moi qu'à vous. Je ne remets pas en doute vos compétences et vos talents d'artiste, seulement, je...Je m'arrête et avale difficilement ma salive. Les mouvements de va-et-vient de Stan se font plus rapides et avec une pression plus forte. Tout ce qu'il ne peut pas prendre dans sa bouche, il le saisit de sa main. J'attrape une poignée de ses cheveux et l'oblige à prendre toute ma verge dans sa gorge. Je tousse fortement pour que l'homme que j'ai au téléphone n'entende pas Stanislas s'étouffait. Je ferme les paupières et expire fortement avant de lui jeter un petit coup d'œil. Ses yeux sont remplis de larmes et sa langue est sortie. Il n'a plus de souffle. Je lui souris tendrement et passe mon pouce sur sa joue.
—Je comprends vos inquiétudes, monsieur Leclerc. Je prendrai soin de formuler une demande écrite et de répondre par la même occasion à chacune de vos interrogations.
—Vous m'en voyez ravie. J'étudierai votre offre avec une attention particulière et vous transmettrai mes questions dans la journée. Bonne journée, monsieur Charles. Ce fut un réel plaisir de discuter avec vous.Il me salut poliment et aussitôt raccroché, je saisis de mes deux mains la tête de Stanislas pour qu'il me prenne à nouveau entièrement. Je me laisse tomber un peu plus en arrière sans le quitter des yeux. Il pose ses mains sur mes cuisses et je regrette un instant de toujours avoir mon pantalon et de ne pas sentir ses mains contre ma peau. Je savoure ce bruit de succion et chacun des gémissements qu'il étouffe contre mon membre. Je ne me lasserai jamais la passion dans ses yeux, de ses lèvres contre mon corps. J'éjacule sur son visage et le regarde sourire comme un enfant ayant eu exactement le jouet qu'il voulait. Je l'embrasse tendrement et essuie de mon pouce ma propre semence, qu'il lèche ensuite.
—Tu n'es qu'un obsédé sexuel, lui dis-je en souriant.
—Tu n'as pas l'air de t'en plaindre.
—Je te baiserais tous les jours si tu étais d'accord.
—Non, Liam. Tu ne te souviens pas ? La baise fait mauvais genre, sourit-il. Allons prendre un bain, c'est bien plus romantique que de te sucer sous le bureau.Je ne peux me retenir de rire et l'aide à se relever.
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ADALIAH [bxb]
RomanceLiam Leclerc, artiste peintre accompli du haut de ses vingt-sept ans, n'a toujours eu d'yeux que pour Adaliah, sa muse, qu'il n'a pourtant vue que dans ses rêves ces dernières années. Lorsqu'il apprend la mort de son père, le contraignant à retourné...