Chapitre 18

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Il me regarde d'un air vexé, presque déçu. Sans doute s'attendait-il à une autre réponse. Puis, un éclair de génie traverse son visage et comme à son habitude, il n'en resta pas là.

    —Si tu ne m'aimais pas, je ne serais pas ici, au milieu de ta salle d'artiste.
    —Alors tu m'aimais lorsque tu m'as ramené chez toi le soir de notre rencontre ?
    —Bien sûr que non, tout n'était que purement sexuel.

    Cette fois, c'est moi qu'il touche. Je ne m'attendais pas à la brutalité de cette réponse, mais peut-être l'ai-je bien mérité. Qui plus est, Stan n'a pas tort. Tout n'a toujours été que purement sexuel entre nous. Il s'agit là que de notre deuxième sortie et si elle se termine comme la première, alors elle ne se fondera que sur du sexe. Je ne veux pas de cela.

    —Tu devrais partir, l'informais-je. Je vais t'appeler un taxi.
    —Tu ne veux pas que je reste.

Ce n'était pas une question.

    —Je ne pense pas que ce soit une bonne idée.
    —Qu'est-ce qu'il pourrait bien arriver ?

    Il s'approche encore plus près de moi, comme si c'était vraiment possible. Mon cou me fait mal rien que de devoir le regardé tant son corps semble s'être allongé. Je tente de rester impassible, mes yeux plantés dans les siens. Il se penche en avant, et instinctivement je coupe ma respiration. Il ne m'embrasse pas comme j'avais imaginé qu'il le ferait. Ses lèvres sont pressées contre mon oreille.

    —Est-ce que quelqu'un t'as baisé depuis que je l'ai fait ? Tu sembles tendu. Tu sais que je connais de nombreux moyen de remédier à ça.

    Ses yeux trouvent instantanément les miens, et le rouge me monte aux joues. Comment pourrais-je rester insensible à de tels mots ? Je ne suis même pas capable de répondre à sa question. Il sait ce qu'il fait. Il sait que je succomberais volontiers si ma fierté n'était pas aussi mal placée. Je tente de reprendre un visage neutre mais je sais que ce ne sera pas suffisant. Je dois lui répondre quelque chose, je n'ai pas le choix.

    —S'il n'y en avait eu qu'une. J'en ai baisé des tas, jusqu'à en avoir les muscles qui fatiguent.
    —Ah oui ? Raconte-moi la plus folle de tes expériences, je suis tout ouïe, dit-il en déposant un baiser dans mon cou.
    —Je n'ai aucune raison de le faire.
    —Je te l'ai demandé poliment. S'il te plaît.

    Ses baisers se font nombreux. Ils sont chauds et humides contre ma peau. S'il continue, je vais perdre la tête. C'est si bon, bien trop pour que je veuille qu'il s'arrête. Pourtant, il le faut.

    —Ne m'embrasse pas dans le cou de cette façon, bafouillais-je d'un souffle court.
    —Oh, et où veux-tu que je t'embrasse ?

    Quel idiot. Si seulement j'avais été plus précis. Peut-être que mon inconscient cherche à m'envoyer un message. Un instant plus tard, Stan déposa des baisers sur tout mon visage, à l'exception de mes lèvres. Ses mains dans les poches de son pantalon, il n'utilisait que sa bouche sur l'ensemble de mon corps. Il embrasse mes mains, puis mon torse, puis il se mit à genoux pour atteindre l'intérieur de mes cuisses. Même à travers mes vêtements, je sentais un feu grandir en moi. Un feu rempli de désirs. Un feu qu'il était le seul à savoir faire naître.

    —Raconte-moi, répète-t-il.
    —Ça n'a aucune importance.
    —Était-ce avec un homme ?

Je hochais la tête, alors que j'avais l'impression de fondre sous l'instance de son regard.

    —Qu'a-t-il fait ? Est-ce qu'il t'a sucé ?
    —Stan, soupirais-je alors qu'il me bloqua entre le mur et son corps. Tu devrais partir.
    —Est-ce que tu as aimé ça ? Dis-moi ce que tu as ressenti.
    —C'était bien.
    —Seulement bien ? Cela devait être d'un ennui bien mortel, dit-il d'un ton moqueur. Était-ce meilleur qu'avec moi ?

Je ne réponds pas.

    —Tu te souviens de la nuit que nous avions passée ensemble, n'est-ce pas ? Je me souviens de la manière dont tu m'avais empêché de respirer. Ce garçon que tu as connu n'était qu'un amateur mais j'aurais payé pour être à sa place, susurre-t-il dans le creux de mon oreille. Sentir ta grosseur au fond de ma gorge, te sentir chaud contre ma peau, te tenir entre mes mains. Je ne rêve que de ça. Là, maintenant.
    —Stanislas.
    —Oh, s'il te plaît, ne m'appelle pas comme ça.
    —On ne...
    —Laisse-moi te toucher. Je ne ferai rien sans que tu ne me l'y autorise. S'il te plaît.

    Son ton suppliant et ses yeux noirs de désir me font totalement oubliér les raisons pour lesquelles je ne devrais pas le laisser me faire tout ce qu'il veut. Si notre relation ne doit être basée que sur le sexe, alors qu'elle le soit. Cet homme pourrait faire ce qu'il veut de moi à cet instant précis. Mon sexe me fait mal tend l'excitation qu'il suscite chez moi est grande. J'aimerais intensifier son excitation, la rendre insoutenable pour lui aussi, seulement j'ai menti. Je n'ai aucune histoire croustillante à lui donner. Le sexe avec un homme n'a jamais été aussi bon que lorsque ça a été avec lui.
    Je m'enfonce dans mon mensonge. Je lui raconte une histoire qui n'a jamais eu lieu, avec un homme qui n'existe pas. Je lui dis droit dans les yeux comment sa gorge était chaude et étroite, combien de toi il a utilisé avant de venir en moi. Ses pupilles se dilatent alors sous mes yeux et j'en savoure chaque instant.

    —Est-ce que tu l'as sucé, toi aussi ?

Je hoche la tête.

    —Comment tu t'y ai pris ?
    —J'ai fait en sorte qu'il soit bien mouillé, pour que tout soit meilleur. Puis, j'ai pris son gland dans ma bouche pour le chatouiller avec ma langue. Mes mains glissaient sur son membre et j'aimais la manière dont il gémissait mon nom.
    —Il gémissait ton nom, répète-t-il.

    S'il le pouvait, Stan me prendrait ici même, contre le mur. Mon seul consentement le retient et je savoure la manière dont il se fait lui-même languir en me laissant lui raconter chaque détail d'un événement qui ne s'est jamais produit. Il nous est impossible de faire machine arrière maintenant et nous savons tous les deux comment cette nuit se terminera.
Ses yeux dévorants les miens, je refusais de croire que tout cela n'était que purement sexuelle.

ADALIAH [bxb]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant