quarante-quatre.
dimanche cinq mars
deux mille vingt-trois.En portant une cuillère de fruits frais à sa bouche, la jeune femme soupire de satisfaction. Sa salade terminée, elle s'attaque avec appétit aux gaufres fumantes disposées dans une assiette. Face à elle, Pierre la regarde savourer chacune de ses bouchées avec délectation.
« Ne me dis pas qu'elles sont meilleures que celles de ta mère, se moque-t-il.
- Il n'y a pas mieux que les gaufres de maman ! réplique la blonde. Mais celles-ci arrivent facilement en deuxième position. Tu devrais goûter, suggère-t-elle en lui tendant sa fourchette. »
Dans un sourire, il avance son visage pour saisir le morceau surmonté d'un léger filet de chocolat maison. Puis il acquiesce en lui proposant à son tour de se partager son tirami sù. La triathlète se délecte de ce dessert sucré qu'elle sait être son préféré. Ce sera leur seule exception de la semaine, le joker qu'ils ont pour passer outre les conseils de nutrition. Mais ils sont heureux de se l'offrir l'un à l'autre.
Ce goûter au milieu de l'aéroport de Baïhren était décidément une bonne idée. Ils attendent tous les deux leur vol vers des destinations différentes. Louise rentre en France, quand Pierre rejoint l'Arabie saoudite pour le prochain Grand Prix. Mais ce moment les ramène des années en arrière lorsqu'ils passaient leur temps à confronter leurs emplois du temps dans l'espoir de réussir à se croiser, allant même jusqu'à réserver des vols aux escales similaires pour se retrouver quelques minutes autour d'un café.
Tout était si simple. Et pourtant tout paraissait si compliqué.
Et aujourd'hui, la situation semble s'être inversée.
Louise jette un coup d'œil à son téléphone qui vient de vibrer. Elle lève un sourcil, soucieuse. Leur bulle de sérénité vient d'éclater, le pilote le sait.
« C'est Vincent ? demande-t-il dans une tentative. Il doit s'ennuyer, s'inquiète-t-il en pensant au triathlète qui a fait le trajet avec eux jusqu'à l'aéroport.
- Non, non, il m'a dit de prendre mon temps, qu'il allait s'occuper. Je lui ai proposé de venir mais il voulait nous laisser un peu de temps tous les deux.
- C'est prévenant de sa part. Tu me ferras penser à le remercier.
- C'est... Sa voix est tremblante. Aussi elle avale sa salive pour se contenir avant de poursuivre. Ce sont les résultats de ma prise de sang. On a dû fournir des justificatifs en amont au cas où mon contrôle anti-dopage présenterait un résultat anormal, explique-t-elle. Tout est négatif, murmure-t-elle, je ne suis plus en enceinte. »
Pour toute réponse, Pierre se contente de saisir sa main libre posée sur la table et de dessiner d'agréables arabesques de tendresse.
« Et pour le rendez-vous ? demande-t-il.
- Il est maintenu. L'examen de contrôle est obligatoire. Mais maintenant qu'on sait, tu n'es pas obligé de-
- Je t'ai dit que je serai là, alors que je serai là, affirme-t-il doucement. C'est pour ça qu'on l'a planifié juste après Jeddah.
- Et après, ça se complique...
- Elle est si loin cette tradition du Grand Prix de France et de Monaco, soupire le normand en repensant à ces deux principales dates dans le calendrier pour lesquelles Louise tentait toujours de se rendre disponible.
- La course de Cagliari se déroule le samedi, précise-t-elle. Alors peut-être que si je trouve un avion, je pourrais être à Mirabeau-Bas le dimanche.
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GLORIOUS - PIERRE GASLY
FanfictionIl y a les coups de foudre. Et il y a les amours qui naissent et qui s'étoffent. Le doux balancement des années, l'épanouissement d'une amitié vers une profondeur inégalée. Des rires partagés. Des souvenirs créés dans l'intimité. Des rêves formulés...