Quand la cloche retentit enfin, les élèves sortirent frénétiquement de la classe, pressés de se rendre au lac et de patiner sur la glace ; Surtout Marius, qui ne manquait aucune occasion pour se rendre intéressant.
– Hey girls, vous ne venez pas avec nous ? demanda Isaac qui était plus lent que les autres à cause de ses béquilles.
– Nous n'avons pas été invité, continua de ruminer Daniela.
– Et bien c'est moi qui vous invite !, dit-il fièrement. Comme ça tu pourras voir si il s'était vanté de son talent de patineur !
L'idée plut à Daniela, qui se mit à marcher rapidement sans se retourner pour rattraper les autres.
– Tu veux que je porte ta sacoche ? demanda Annabelle de sa petite voix à Isaac, qui semblait avoir du mal à trouver le bon équilibre.
– Don't worry. Je vais me débrouiller. Et merci de m'attendre.
Annabelle sentit le rouge lui monter aux joues.
– Tu n'as pas trop mal ? le questionna-t-elle.
– Pas vraiment, ce n'est juste pas très pratique mais je serai bientôt complètement guéri ! Encore quelques jours m'a dit le docteur. Et toi comment tu vas ? Nous ne nous sommes pas vus pendant les vacances. Grand-père m'a dit que tu t'étais trouvée souffrante et que tu n'avais pas pu quitter ta chambre.
Annabelle ne trouvait pas les mots. C'est bien son Isaac qu'elle retrouvait là, humble et soucieux, pas le tombeur de ces dames que les autres filles pensaient avoir dans leur poche.
– Je ne sais pas si j'ai très envie qu'il se remette à neiger. En dehors de cela, je vais bien.
Ils arrivaient presque à l'étendue d'eau et continuaient de marcher sans avoir besoin de combler le silence qui s'était installé.
Soudain, Isaac s'arrêta, le pied flottant à quelques centimètres du sol et se lança :
– Belle... je n'ai pas eu le temps de te remercier de m'avoir aidé la semaine dernière. Sans ton courage et ta force je serai peut-être tombé malade moi aussi, en plus de mon entorse, et je ...
– Isaac, viens vite, Marius et Daniela sont en train de faire la course pour savoir qui patine le mieux ! L'appelaient les garçons.
Celui-ci fit signe à ses amis, coupé dans son élan, frustrant Annabelle jusqu'à la fin de l'après-midi. Elle ne saura jamais ce qu'il avait voulu lui dire d'autre.
Cinq minutes passèrent et Daniela retrouva son acolyte, morte de fatigue et surtout de honte.– Il a gagné la course mais il ne voulait pas faire de figures. Quel tricheur, prétentieux, dédaigneux...
La brunette se plaint comme tel toute l'après-midi, continuant à fixer son rival d'un air courroucé, qui d'après le froncement constant de ses sourcils ne quitta pas son visage avant un moment. Quand elle reprit enfin ses esprits, n'ayant plus une once de colère dans tout son corps et surtout épuisée d'avoir crispé son visage trop longtemps, elle chercha quelqu'un du regard.
– Isaac n'est plus avec toi ?
Annabelle fit non de la tête et vu l'expression confuse qu'elle arborait, son amie ne pouvait que vouloir l'ensevelir de questions.
– Que t'a-t-il dit ? Il t'a enfin déclaré sa flemme ?, la taquina-t-elle d'un coup de coude.
Annabelle se mit à paniquer, pensant que quelqu'un avait pu les entendre et demanda à son amie de parler moins fort.
– Il m'a simplement remercié de l'avoir aidé.
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Annabelle de Coutais
Исторические романыAnnabelle, jeune villageoise française de 12 ans est élevée par ses parents dans un village de campagne. A l'été 1879, quand ses parents décèdent brutalement, Annabelle se retrouve à vivre une vie bourgeoise pleine de nouvelles règles dans le Châtea...