In your eyes

OS109: Belle innocente (partie 4)

Cette nouvelle histoire est la suite de OS106: Belle innocente (partie 1) à OS108: Belle innocente (partie 2). Encore une fois, attention aux yeux les sensibles ! ⚠️

Le silence était de plomb dans la Grande Salle bondée. Sur les bancs s'alignaient déjà des centaines et des centaines de Beurkiens curieux venus assister au procès qui devait avoir lieu dans à peine quelques minutes.

Assise entre sa mère et son meilleur ami, la jeune Zéphyr Haddock se tenait prostrée, la tête basse. Son père, quant à lui était installé avec Edvald sur le banc le plus proche de l'estrade sur laquelle siégeait fièrement les membres du Grand Conseil de L'Archipel.

Malgré le silence général, tous se posaient des questions quant à leur présence ici, personne n'ayant rien remarqué de tragique sur leur île au point de requérir leur aide. Car oui, ces hauts gradés de la justice ne se déplaçaient que pour des problèmes graves, tels que des crimes de guerres, des massacres en masse ou encore, dans le cas présent, des violences ou attaques contre un ou plusieurs membres d'une famille royale.

Lorsque enfin, Henrik Grusomtorsk fit son entrée dans la Grande Salle, une ribambelle de gardes à sa suite, tous posèrent les yeux sur lui et un murmure collectif s'éleva dans les lieux. De partout, ça se mit à s'agiter et sans plus se soucier d'être discret, plusieurs vikings se demandèrent à voix haute ce qui était reproché à Henrik. Plusieurs devisagèrent aussi Zéphyr qui gardait les yeux baissés, honteuse. En soutien, Lars posa son bras en travers de ses épaules, ce qui n'échappa pas à Henrik qui, avait dès son arrivée, repéré où était assise sa fiancée.

Enragé et plus terrifiant que jamais, il se débattu pour échapper aux soldats qui le retenaient, non sans peine. Les chaînes qui étaient accrochées à ses poignets et à ses chevilles émirent des petits tintement semblables à s'y méprendre au chant d'un Aile Blindé. Lorsque le blondin poussa un premier cri de rage, le silence retomba immédiatement sur la pièce.

L'air devint étouffant et les cris d'Henrik redoublèrent en quantité jusqu'à ce qu'il se décide enfin à appeler une première fois sa fiancée, n'ayant pas peur des conséquences d'un tel geste. En l'entendant hurler son prénom, Zéphyr ferma fort les paupières en se retenant de se boucher les oreilles.

-Silence ! ordonna aussitôt le juge Krakfort en frappant rudement son petit marteau en bois contre la table derrière laquelle il se trouvait.

Comprenant qu'il avait à faire au Grand Conseil de L'Archipel, Henrik se calma brusquement et se laissa même entraînait sagement jusqu'à la barre, là où se tenait toujours les accusés. Il ne put cependant ravaler sa colère et dès qu'il le pu, lança un regard enragé à Zéphyr qui ne leva pas une seule fois la tête pour poser les yeux sur lui.

Finalement, une fois que le jeune homme fut bien attaché contre les poteaux de la barre, les gardes s'éloignèrent pour aller se poster auprès de la famille royale, prêts à la défendre en cas de problème et le juge, après les avoir regardé faire ne tarda pas à se lever. L'assemblée, par respect, fit de même.

-Vous pouvez vous rasseoir. lui intima Krakfort au bout d'un moment en se reposant lui-même sur son siège.

En silence, chacun reprit sa place, attendant la suite avec impatience. De ci et de là, quelques commentaires curieux fusèrent mais le silence retomba dès que le juge eut repris la parole, invitant son assistant à rappeler les faits qui les avaient tous menés à ce procès. Se relevant fièrement, le jeune secrétaire bomba le torse et redressa ses épaules avant de respirer un grand coup et de commencer son long monologue.

-Nous nous trouvons ici aujourd'hui suite à la plainte portée par le chef Harold Horrib' Haddock troisième du nom contre Henrik Hulf Grusomtorsk deuxième du nom. Ce dernier, âgé de dix-neuf ans est accusé d'avoir porté préjudice à la famille royale de Beurk en violentant, en attaquant physiquement, mentalement et sexuellement et en manipulant Zéphyr Astrid Haddock première du nom, âgée de seize ans au moment des faits, remontant à trois semaines.