La veuve noire

Chapitre 1

Coucou
On commence une nouvelle histoire.
J'espère qu'elle vous plaira .
N'hésitez pas à voter et commenter en soutien🫶🏻
♥️♥️♥️

Merci @--Lucile-- pour ce magnifique cover.

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La porte se referme violemment devant moi, je tombe au sol, j'éclate en sanglot, cette fois, c'est fini, plus de retour en arrière. Je me recroqueville sur moi-même, j'ai le souffle court, mon cœur va exploser, la douleur est trop lourde. Je suffoque, j'ai besoin d'air, l'information à du mal à monter au cerveau. J'essaye d'occulter la scène qui vient de se produire devant mes yeux. Deux ans qui partent en fumée, je suis de nouveau au point de départ, seule et sans attache.

Il me rattachait à un semblant de normalité. Vingt et un ans et seule. Je pourrais me rassurer en me disant que c'est jeune et que j'ai toute la vie devant moi. Mais c'est le dernier lien qui me restait. Je me relève, prête à me laisser mourir, plus rien ne sera comme avant.  Je pose mes yeux sur des photos de nous deux et mes larmes coulent de plus belle, c'est donc ça souffrir. Je me moquais de mes amies névrosées et je sombre.

Le lendemain, j'ai à peine fermé l'œil de la nuit, je lui ai envoyé des messages, j'ai laissé des dizaines de messages vocaux. Certains pleins de détresse, d'autres de colère. J'ai l'impression d'être plusieurs dans mon corps, une duplicité d'humeur qui m'enlève toute rationalité.  J'ai si peur de ne pas réussir à l'oublier, aller de l'avant est un trop lourd sacrifice. J'avais mes piliers auprès de lui, et ils s'effondrent comme un château de cartes.

Je me traîne dans la salle de bain, je fais peine à voir, mes yeux sont cernés et rouges. Mes cheveux ébouriffés, mon teint est laiteux et grisâtre. Une soirée et je suis dévastée mentalement et physiquement, je ne tiendrais pas le coup. Je me jette sous l'eau de la douche, en priant de toutes mes forces qu'en sortant de là, ma douleur sera moins dévastatrice. L'eau chaude détend chaque muscle sauf le plus important qui ne calme pas la douleur à la poitrine. Rien n'y fait, elle est greffée à cet organe, une douleur lancinante, étouffante, invisible.

Je sors de la douche, je sanglote et je me reprends, mes yeux sont secs et fatigués de se vider. Je m'habille d'un pyjama que je n'avais pas mis depuis que j'avais emménagé avec lui. Je me dirige vers la cuisine, sa tasse est encore dans l'évier, je n'ai pas osé la laver, comme pour figer le temps, de sa présence il y a encore quelques heures. Je bois un café, son arôme emplit mes narines de cette agréable odeur, je n'ai pas perdu le goût des saveurs, triste consolation.

Le reste de la journée, je me glisse sous une couverture en extériorisant ma douleur avec des confiseries et des comédies romantiques avec une happy-end. Une fois mes larmes déversées dans ces films qui ne sont qu'illusions, j'enchaîne avec un autre. Je m'endors épuisée sur le canapé.

Dans la soirée, mon téléphone sonne, un appel groupé. La nouvelle a fait le tour, il s'est empressé de m'humilier de cette façon. Je ne veux pas répondre, je veux rester seule, à déprimer. Mais l'appel est insistant, je me résigne à décrocher sinon elles risquent de débarquer dans la demi-heure qui suit. J'ai des copines en or.

— Allo.
Avec une voix enrouée.

— Kristen! Tu ne vas pas rester à te morfondre devant tes films.
Jennie.

Elles sont au courant.

— Les nouvelles vont vite.
— Ce connard t'a plaqué, mais  il s'est assuré que tu ne sois pas seule dans cette épreuve.

Il n'en reste pas moins attentionné, c'est encore plus dur de l'oublier.

— J'ai besoin d'être seule.

Ava coupe Jennie.

— Demain, c'est maintenu.
— Quoi?

J'éclate de rire, un fou-rire inopportun.

— Oui, tu m'as bien entendu Kristen.
— On va fêter mon annulation de mariage?
— Non, ton non-enterrement de vie de jeune  fille.
— Vous êtes malades. Je retourne à mes films!

Jennie reprend la parole.

— Tu me dois un gage!
— C'était il y a des mois! C'est du passé, tombé dans la prescription.
— Sûrement pas. Soit prête à 10h!

Elle raccroche, je n'ai pas eu le temps de me rebeller, j'émets un cri de frustration. Je rejoins mon lit, je ne trouve plus le courage de lancer un autre film. Je suis trop submergée par ce qui aurait dû être ce voyage entre copines. J'aurais dû être sa femme, dans un mois jour pour jour. Mais je ne porterai jamais son nom ou ses enfants. Je retombe dans l'anonymat, après avoir vécu deux ans comme un conte de fée à ses côtés. Je suis de nouveau Kristen, jeune fille de vingt-un qui ne croit plus en l'amour.  Mes yeux tombent sur le faire-part, je suis anéantie, nos noms gravés sur cette carte, étaient beaux, liaient notre amour à tout jamais. On l'avait encadrée pour nos futurs anniversaires de mariage.

J'éteins la lumière et je tente de m'endormir en faisant le vide dans ma tête. Je suis assaillie par des pensées qui me détruisent. Et s'il m'avait quittée pour une autre?
Ces dernières semaines, il était parfois fuyant, distant. Il rentrait de plus en plus tard, ne prévenait  pas quand il s'attardait au bureau. Je suis tombée sur plusieurs messages provenant d'une jeune femme. Il m'a assuré que c'était une collaboratrice, mais je doute. Encore plus, depuis qu'il a mis un terme à notre relation. Il disait m'aimer, vouloir tout de moi. Et il a tout eu de moi, au point où je me retrouve sans rien. Il m'a fait quitter mon travail d'esthéticienne, il m'a fait quitter mon appartement, je me retrouve à la rue à mon retour de voyage. Il m'a isolé  de mes amies.