Chapitre 18

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Flashback.

Ses bras autour de ma taille me laissent perplexe. Quelques semaines auparavant, j'aurais tout donné. Ses bras étaient mon refuge où je me sentais en sécurité. Mais là, étrangement, je ne ressens rien, juste du vide. Je me détache de lui et m'éloigne, il ne comprend pas bien ma réaction.

— Tu voulais un « break ».
— J'avais besoin de comprendre certaines choses.
— A l'heure où on se parle, on serait marié. Mais tu m'as plaqué comme la dernière des idiotes.
— C'est faux. Tu étais d'accord pour me laisser du temps.
— Tu me l'as imposé.
— Je suis désolé d'avoir été aussi con.

Je me referme totalement, il n'a aucune excuse. J'aurais pu l'accepter s'il avait seulement une raison valable. Il est juste désolé d'avoir foutu ma vie en l'air. Des jours à ressasser la douleur de son abandon pour rien. Il tente de se justifier, mais c'est de pire en pire, il s'enfonce. Je n'avais jamais douté de mes sentiments avant la séparation. J'ai cru en lui jusqu'à la dernière seconde. Ça confirme mes doutes, Il a bien des secrets qu'il ne souhaite pas partager.

— On devrait continuer ce « break ».
— Kristen tu n'es pas sérieuse?
— Plus que jamais.

De nos jours .

Liam me tend une boisson chaude, je bois quelques gorgées. Ce qui est troublant, c'est que mes sens ne sont pas en alerte à ses côtés. Quelques mois plus tard, cette sensation est indemne.

— Liam.
— Kristen! Je n'ai jamais rencontré une femme qui me tient autant tête.
— Tu as quel âge?
— Nous voilà à ce stade? A se faire des confidences autour d'un café.
Je souris.

— Liam.
Avec une voix sensuelle.

Il pose ses yeux sur moi.

— Je déteste les séductrices.
— Alors dis-moi ton âge!
— Tu me les casses!

C'est l'heure d'embarquer, je n'ai rien réussi à lui soutirer. Je finirais bien par trouver un moyen de le délester de quelques informations, à ce ténébreux italien.

Dans l'avion, les souvenirs jaillissent, je suis happée par des images de ma vie d'avant. On venait chaque été retrouver notre pays natal. Mon père aimait tant y revenir, pour se ressourcer. Les paysages sont à couper le souffle. J'ai le souvenir de cette soirée où tout a basculé. Je n'avais que dix-sept ans, c'est si jeune.

Je pose mes yeux sur lui, il s'est assoupi, il est tellement beau. Je fixe ses lèvres, qui ne demandent qu'à être embrassées. Mon visage s'approche du sien comme aimanté. Je ne suis qu'à quelques millimètres des siennes, son souffle chaud chatouille ma peau. Ses yeux s'ouvrent, il ne réagit pas, il fixe mes lèvres. Je rougis de gêne, je me redresse. Je fixe le siège devant moi.

— Tu en a pas marre de faire le contraire de ce qu'on te dit?
Je hoche négativement la tête, je le sens sourire.

Après ce moment gênant, j'essaye de faire une sieste. Quand je me réveille, ma tête est posée sur son épaule. Je me redresse sur mon siège.

— Bien dormi Blanche-Neige?
— Mise à part que mon prince charmant déteste qu'on le touche et qu'on l'appelle par son prénom, bien dormi.
Il ricane.

L'avion atterrit, je me tiens au siège, on y est, plus de retour en arrière. On atterrit à Dublin en début d'après-midi. Il pleut mais, je me sens chez moi. On sort de l'avion, une voiture nous attend devant l'aéroport. La voiture démarre, je pose ma tête sur la vitre de la voiture, c'est comme dans mes souvenirs, magnifique.

— Est-ce qu'on peut faire un détour?
— Je ne pense pas que ce soit une bonne idée.
— S'il te plait.

Je leur donne l'adresse, il bifurque vers le centre ville, on s'approche. La voiture s'arrête devant une maison mitoyenne. Liam descend avec moi, je m'approche de la maison. Je regarde à travers la vitre, les lumières sont éteintes. Des draps sont disposés sur les meubles, elle n'a pas été vendue.

— Kristen.

Je me tourne sur une vieille dame que je reconnais, j'affiche un sourire et je cours dans ses bras. Je la serre fort, son odeur est si familière, je me retiens de craquer.

— Mme Walsh.
— C'est bien toi. Comme ça fait longtemps. Tu es une belle jeune femme.
— Vous n'avez pas changé.
Elle sourit avec tendresse.

— Ta mère a laissé un vide.
Je hoche la tête avec tendresse.

— Ta mère a laissé un vide.
Je hoche la tête.

La veuve noireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant