Chapitre 11

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Coucou
La suite.
Je vais tenter de publier un chapitre par jour .
♥️♥️♥️
———————

Je suis enfermée entre quatre murs, je regrette presque mon travail, les clients désagréables me divertissaient. Je tourne en rond dans la maison, je me sers à boire dans la cuisine, je m'assois à une table. Raphaël pénètre dans la maison et me tend une boîte.

— Qu'est-ce que c'est?
— Ça vient du patron .

Je me saisis de la boîte, ouvre sur un téléphone. Je l'allume, un peu surprise par son cadeau. Il a confisqué le mien voilà des semaines. Il est déjà prêt à l'emploi, je pianote sur le téléphone quand je reçois un message. Je l'ouvre.

Ce soir, je passerai te chercher. CHEF.

Je souris, j'imagine son sourire malicieux au moment où il m'écrit ce message.

Je compose le numéro de Tyler, mais l'appel ne passe pas. Il a bloqué les appels, c'était trop beau pour être vrai. Je ne peux que recevoir ses messages et ses coups de fil, il a toujours un train d'avance. Cette fois, c'est différent, ça le sera.

J'occupe ma journée devant des films à l'eau de rose, j'attends chaque happy-end comme le messie. Si la fin du film se termine mal , je noie mon chagrin dans du chocolat, je recommence le cycle. Je tente de m'aérer l'esprit. Le temps passe au ralenti, je finis par éteindre la télévision et je sors vers le jardin. Je n'avais jamais mis les pieds dans cette partie de la maison, je demande un café à la gouvernante. Je m'assois sur un banc et je prends l'air. Je n'avais pas fait ça depuis des mois. Je hume l'air frais, comme si je le redécouvrais.
Mes pensées sont obnubilées par Tyler. Qu'est-ce qu'il avait écrit dans cette lettre? Il sait plus ou moins où je me trouve, mais il ne vient pas me récupérer. Je me relève et m'approche d'un rosier. Elles sont tellement belles, je hume leur odeur. Des souvenirs de ma mère qui taillait ses rosiers me reviennent en tête. Elle était tellement belle, douce, elle ne méritait pas ça.

— Tu es prête?
— CHEF!

Je me retourne, il est différent, son apparence du moins. Il porte un t-shirt blanc qui laisse apparaitre sa musculature. Je descends et je fixe son jeans. Il est habituellement habillé de costumes sur-mesures. Etrangement, je le préfère habillé décontracté, il est à tomber.

— Je te plais?

Je hoche la tête en souriant, je ne suis vraiment pas discrète. On rejoint sa voiture, il prend le volant. On sort de sa propriété escortée par deux voitures.

— Ce soir, tu m'accompagneras à la soirée Saint-Valentin.
— Vraiment?
— Ce n'est pas un rencard!
En riant.

La voiture s'arrête devant un hangar désaffecté. On descend de la voiture, il passe devant moi, mes yeux se posent sur ses fesses. Un corps vraiment parfait, il se retourne et sourit en hochant la tête. Encore prise en flagrant délit. Les lumières s'allument sur une ancienne usine séparée en plusieurs blocs. On rejoint le premier bloc, une salle de tirs. Il va m'apprendre à tirer, enfin quelque chose qui me sera utile. Il se poste devant un bouton rouge, il appuie et le mur se retourne sur une étagère pleine d'armes. Je suis scotchée, je n'avais jamais vu quelque chose d'aussi perturbant.

— Kristen approche.
— Oui Chef.

Je m'approche du mur, je regarde les armes qui sont accrochées. Je me saisis d'une, elle est lourde . Je me tourne vers Liam, il pouffe de rire.

— Quoi?
— Ce n'est pas pour les fillettes.

Il se saisit d'une arme et me la tend. Je la prends en main, elle est légère et plus maniable. On s'approche du champ de tir, il me tend un casque, je le pose sur mes oreilles. Il ne met pas le sien. Il tend son arme et tire sur la cible, six coups de feu. Il ne bouge pas d'un centimètre. Il a fait ça toute sa vie. La cible en papier se déplace jusqu'à nous, il n'a touché  que des zones létales. Je suis impressionnée, il pose son arme et se reconcentre sur moi.
Je fais comme lui, je tends mon bras, elle tremble légèrement , je n'ai jamais fait ça. Je tire un coup de feu, mon corps part en arrière par le choc. Il me retient, ses mains posées sur ma taille. Je les fixe, et repose mes yeux sur lui.

— Encore!

Je me reconcentre sur la cible, tire deux coups de feu, la cible en papier s'approche de nous. Je n'ai rien touché. C'est consternant, j'ai beaucoup de travail avant d'avoir 10 % de son niveau.

— Je ne suis pas douée.
— Roma non fu futta in un giorno( Rome ne s'est pas fait en un jour).
— Italien?
— Si bellissima.
Il me fait un clin d'œil.

— Et toi irlandaise.
— Oui, comment le sais-tu?
— Je sais tout de toi !

On reprend l'entraînement, perturbée par ses révélations. Que sait-il de moi? Alors que j'ignore tout de moi. Je ne touche aucune cible, je décide d'arrêter, je me place sur le mur du fond et je le regarde tirer. J'imagine mes mains entouré sa taille, je secoue ma tête pour retirer ces idées saugrenues. Mais cette image revient de plus belle. J'imagine passer mes mains en dessous de son t-shirt blanc et toucher chaque parcelle de son buste. Je me mords la lèvre, je commence à rêvasser. Il se tourne, je détourne la tête rapidement, mais c'est peine perdue, il m'a encore attrapé en flagrant délit, je me désespère pas. Qu'est-ce qui m'arrive? Je n'avais jamais eu ce genre de pensées. Cette ville ne me bonifie pas. On quitte le hangar, en direction de la maison pour se préparer.

La veuve noireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant