Chapitre 33

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Coucou
La suite...
♥️♥️♥️
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Elle revient comme promis avec un tas de vêtements et me les tend.

— Nous avons une cabine d'essayage.
— Merci.

Je rejoins la cabine et j'essaye quelques vêtements, qui restent larges  mais plus pratiques pour ce qui m'attend. Je choisis une tenue, elle me donne un sac pour les ranger. Elle essaie d'en savoir plus sur mon état. Mais je reste muette, comme incapable de poser des mots sur mon calvaire. Elle finit par arrêter de me poser des questions.  Elle se tourne vers son sac et me tend une vingtaine de dollars. Je refuse, les premières secondes, mais elle insiste. Je les range dans ma poche , les larmes qui coulent. Trop bouleversé qu'on me traite de nouveau comme une personne à part entière. On me rend mon humanité.

— Est-ce que je peux utiliser votre téléphone?
— Bien sûr.

Elle sort du bureau, je compose le numéro de Tyler.

— Tyler.
— Kris! C'est toi!
J'entends un râle de soulagement.

— J'ai besoin de ton aide. J'ai besoin d'argent.
— D'accord où es-tu?
— Las-Vegas. Pas de trahison cette fois Tyler.
-J'ai fait le con avec toi !

Je lui donne les consignes, mais je reste sur mes gardes. Je ne fais confiance à personne. Tout le monde m'abandonne ou me trahit.  Je sors de l'association, rabat ma capuche avec mon sweat trop grand. Je reste à proximité de l'association, en attendant qu'une connaissance de Tyler m'apporte l'argent.  Au bout de deux heures, je remarque une silhouette se diriger vers l'association .

— Par ici.

L'homme se tourne vers moi, il me suit dans une ruelle à l'abri des regards, sort une enveloppe et me la tend.

— Ton arme.
— Quoi?
— Donne-moi ton arme.
— C'était pas le deal!
— Tu demanderas des comptes à Tyler.
Il sort son arme et me la tend.

Je le vois disparaître derrière la ruelle, je range l'arme et l'enveloppe.  Je  me dirige vers le centre. Je vérifie de ne pas être épiée, je suis soulagée, je ne le suis pas. Avec le temps, j'ai appris à repérer ce genre de signes.
J'achète un téléphone jetable. J'ai l'impression de vivre un perpétuel recommencement. Je dois obtenir des réponses. Être une veuve noire ne me suffit plus, je dois découvrir l'origine de mon destin funeste.

Je loue une chambre dans un hôtel miteux, je ne veux pas me faire repérer à nouveau. Si mon père  était vivant, il serait brisé d'apprendre que sa fille a été trahie par son propre oncle. Lui qui avait mis ses coordonnées dans ce coffre.

Je m'allonge sur le lit, des jours où je n'ai pas dormi sur un lit, je suis à la limite de pleurer pour ce confort dont on m'a privé depuis des semaines. Je ferme les yeux pour tenter de dormir. Des semaines que je m'évanouis au lieu de dormir. Je sens une douce chaleur se diffuser sur mon corps.

Quand je me réveille, j'ai une couverture posée sur moi, je me redresse.

— Qui est là?

Je me saisis de mon arme et la pointe dans toutes les directions. Je n'entends aucun bruit , je me relève.

— Kristen.
Cette voix...

Il sort d'une zone sombre, complètement bouleversé. Je regarde cette silhouette avec méfiance.

— Tu es une hallucination!
— Non, je suis là.
— Tu mens, tu viens encore te moquer de moi et me tourmenter.

Il s'approche de moi, je recule et bute sur le lit. Je retombe allongée et me bouche les oreilles.

— Row row row, your boat, gently down the stream.
— Regarde-moi!
— Merrily, merrily, merrily, life is but a dream.

Il continue de s'approcher, je referme les yeux, comme pour effacer sa présence dans la pièce. Je sens le lit s'affaisser. Il s'allonge derrière moi, sa main entoure ma taille et sa tête se pose au niveau de mon cou.  Mes yeux se ferment, mon souffle ralentit et je m'endors.

La veuve noireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant