Chapitre 4

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— On essaye de se faire la malle?

Ma respiration se fait de plus en plus difficilement, mes mains tremblent, mon cœur menace de sortir de ma poitrine. Je suffoque, je cherche mon air. Je pose mes mains sur mon cou.

— Qu'est-ce que tu nous fais là?

Il pose son cigare et se rapproche de moi. Je recule jusqu'à buter contre un mur.

— Sortez!

Ses hommes de main quittent la pièce, il continue de s'approcher de moi, j'ai du mal à reprendre mon souffle. Je suis à deux doigts de perdre connaissance.

— Regarde-moi!

Je pose les yeux sur les siens, une douce chaleur se diffuse dans mon corps.

— Inspire, expire!

Il me montre comment faire. Je suis ses instructions, captivée par ses lèvres qui bougent au gré de sa respiration. Ma respiration se normalise, mon cœur reprend des battements réguliers. Je reprends possession de mon corps.

— Je, je ne voulais pas fuir.
— Qu'est-ce que tu faisais dans un aéroport? Du shopping?

Je ne peux pas m'empêcher de sourire. Il me fixe avec curiosité. Il s'éloigne de moi et cette tension se dissipe aussi vite que lorsqu'elle est apparue. Il allume son cigare et vapote en me fixant.

— Qu'est-ce que tu as vu?
— Rien, trois types qui faisaient la conversation.
Il rit.

Mon dieu, ce sourire et ce rire finissent de m'achever. Je n'avais jamais entendu un son aussi agréable à écouter.

— Une discussion hein?
— Oui monsieur!
— Monsieur? Je parais aussi vieux?
— Non, non je ne voulais pas vous froisser.
— Quel âge as-tu?
— 21 ans.
— Très jeune.
— Et vous?

Il sourit avec malice.

— Quelques années de plus que toi.

Il n'en dira pas plus, il tâte le terrain avec moi. Mais je n'ai rien à lui apprendre. Je suis discrète, je ne sors pas, je n'ai personne à qui me confier mis à part mes deux amies. Mais elles sont loin.

— Vos petites copines sont bien arrivées.

Je pose mes yeux sur lui, il les a fait suivre.

— Ne leur faites pas de mal! Elles ne savent rien.
— Ça va dépendre de toi!

Il est là le moment où il va me faire chanter en échange de leur vie. Dans les films, les hommes de ces mafias passent un deal avec leur victime. Il faut coopérer ou elles mourront.

— Que voulez-vous?
— Vous allez travailler pour moi!
J'éclate de rire.

Mon rire se dissipe quand je vois le regard incendié qu'il me lance. Il est sérieux, il veut vraiment me voir travailler pour lui. Finir avec des criminels , je suis tombée bien bas en quelques jours. J'avais une vie de rêve, une vie de strasse et paillette, un homme qui disait m'aimer. Qu'est-ce qui a mal tourné? Ma vie n'était pas un long fleuve tranquille. J'ai perdu mes parents les uns à la suite des autres. Tyler a apporté un nouveau souffle à ma vie et j'ai tout perdu de nouveau.

— Quel genre de travail? Si vous voulez me mettre sur le trottoir, je préfère crever!

Il se redresse et me fixe intensément.

— J'ai déjà assez de putes! Ne m'insulte pas. Tu es loin d'avoir leur corps de rêve.

Première claque, il ne me trouve pas attirante, ça en est presque humiliant. Je suis déçue qu'il me trouve pas à son goût, quelque chose ne tourne pas rond chez moi, c'est certain. Aucune fille n'accepterait d'être traitée de femme objet.

— Qu'est-ce que vous me reprochez?
— Tes sous-vêtements d'adolescente pour commencer!

Je fixe une bretelle de mon soutien-gorge avec des cœurs roses.

— Tes vêtements trop amples. Tu es aussi plate qu'une adolescente.

Je suis envahie d'une rage, je le regarde avec mépris. Je n'ai pas des formes pulpeuses, mais j'en ai tout de même, il exagère les traits pour me rabaisser. Je ne sais pas par quelle audace, je trouve le courage d'enlever ma robe, ample, mais pratique. Je me retrouve en sous-vêtements, il me reluque en souriant.

— Je me suis peut-être légèrement trompé , tu es passable. Rhabille-toi! Je n'aime pas les filles qui tentent de me séduire.

La veuve noireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant