Chapitre 47

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Un mois plus tard, je suis avec sœur Marie je jardine, cette vie est si paisible, si apaisante. Je n'avais plus ressenti ça depuis des années. Les journées sont fatigantes contrairement à ce que je pensais. On nous accable de dizaines de tâches à faire, nous nous levons très tôt. Bien que je ne sois pas une religieuse, je dois me lever tôt pour prier avec elle. Mon père s'accommode à cette vie, il aide dans toutes les tâches ingrates sans rechigner. On ne se croise pas beaucoup, les hommes et femmes sont séparés dans cette énorme bâtisse.

— Il paraît que pour le dessert, nous aurons une tarte aux pommes.
J'éclate de rire.

C'est si agréable de rire pour des futilités, sœur Marie me rejoint dans mon fou-rire. Elle me prend dans ses bras.

— Je déteste les pommes.
Elle rit de bon cœur.

— Je comprends mieux ton fou-rire, Kristen.

On se lève pour aller en direction des douches. En sortant de la douche, une arme est braquée sur moi. Ma respiration s'accélère, mon cœur bat à tout rompre. Elle est là, mon bourreau, un sourire sadique aux lèvres.

— On n'est pas contente de me voir belle-soeur?
— Qu'est-ce que tu me veux?
— On aura tout le temps de faire causette.

Elle appuie le canon de son arme sur mon dos et me fait signe d'avancer. Des dizaines d'hommes sont là en renfort. Soeur Marie, court vers moi, mais elle l'arrête.

— Si tu t'approches , une de vous d'eux mourra.

Elle s'arrête et ne bouge plus, des larmes coulent sur son visage, je l'encourage à se calmer. Je ne peux rien dire d'autres, mon sort est déjà scellé. On quitte ce refuge, en direction d'un calvaire.

Heureusement, je ne suis pas dans la même voiture qu'elle, je réfléchie, je cogite sur une façon d'en finir. Je regrette de ne pas avoir réussi à ma dernière tentative. La voiture s'arrête, mon cœur se serre. En descendant, je ne reconnais pas ce lieu. Plus j'avance vers mon funeste destin, plus je me convaincs que ce n'est pas ma faute.

On longe une cour d'un domaine gigantesque. Derrière ce domaine, il y a ce qui semble être une chapelle. Elle me conduit dans une loge de la chapelle. Une robe noire est accrochée sur un cintre.

— La veuve noire doit revêtir son uniforme.
— Tu es complètement cinglée.

Elle me donne un coup au visage, ma tête frappe contre le mur.  Elle sort de la loge, je fixe cette robe qui me révulse. Je l'enfile à contre-coeur. Elle me ramène à l'autel de cette chapelle. Elle me force à me mettre à genoux, la tête tournée vers l'autel. Ma belle-sœur me fixe avec mépris. Je sais de quoi elle est capable. Comment peut-elle être la sœur de Liam?

— Mon invité est là?

Nos têtes se tournent vers le père de Liam. Il semble encore plus cynique que la dernière fois. Il parcourt les quelques mètres, le sourire aux lèvres. La sœur de Liam en profite pour s'approcher, deux hommes de mains me braquent une arme sur la tempe.

— Aujourd'hui, tu vas devoir mourir.
J'émets un râle de douleur.

Ma belle-sœur murmure quelque chose dans l'oreille de son père, qui semble désapprouver, je suis certaine que ça me concerne. Elle pose un regard rempli de haine sur moi.

— Tu as eu de la chance que mon idiot de frère avait fait de toi sa femme. Tu étais comme dirais intouchable.
— Ce n'est pas ce que j'ai entendu d'après la menace de ton père.
— C'était juste pour te donner un semblant de valeur, sale putain d'irlandaise.
— Tu n'arriveras jamais aux chevilles des irlandais.

Elle me gifle, ma tête bascule sur le côté.

— Je n'arrive pas à me contenir devant ta p'tite gueule de pétasse! Je n'ai même pas le plaisir de te dire : « tu sais ce que ça fait de perdre son mari le jour des ses noces? »
Elle éclate de rire.

— Tu as plus d'expérience dans ce domaine. Et à ce que je vois toujours pas de rejeton? Liam prend ses précautions.

Je suis envahie par une douleur lancinante dans mon cœur. Je n'ai pas le temps de me remettre de ces paroles répugnantes, une silhouette que je reconnaitrais les yeux fermés s'avance vers moi. Il se poste devant moi et fait face à son père et sa sœur. Il m'a retrouvé. J'éclate en sanglots, il ne m'a pas abandonné.

— Pourquoi tu l'as touché putain?
— Elle l'ouvrait trop.
— Pose encore un doigt sur elle, je vais te la faire fermer pour de bon.

Elle éclate de rire.

Je fixe Liam, il semble hors de lui.

— Relève-toi Kristen!
— Non! Elle doit mourir fiston.

La veuve noireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant