La veuve noire

Chapitre 14

Coucou
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On roule en direction du hangar de la veille, il veut encore m'entraîner. Je ne suis pas d'humeur. Je ne souhaite qu'une chose, être loin d'ici, de ce cauchemar et retrouver Tyler, lui saura m'aider. Mais pour le moment, je dois continuer de faire semblant d'être docile. Je dois apprendre de mes erreurs et profiter de cette opportunité que Liam m'offre en m'entraînant. Je pourrais réussir à regagner ma liberté.
Tyler n'a jamais proposé de m'apprendre les bases de l'auto-défense. Il me disait qu'il prendrait  soin de moi. Je l'ai cru jusqu'au jour où il n'a plus eu envie d'être mon bouclier.

La porte s'arrête devant l'usine désaffectée, je descends sans l'attendre, je l'entends râler. On rejoint la salle de tirs. Il me donne une arme, je tire sur la cible, plusieurs fois. Il me regarde adossé au mur. Je pose mes yeux sur son corps magnifique, il est à tomber. La cible avant jusqu'à moi, j'ai touché la jambe, je saute de joie par cet exploit.
Il s'approche de moi et saisit mes mains, une cible se place devant notre cabine, il positionne mes mains sur la cible. Son contact brûle chaque parcelle qu'il touche. Son souffle chatouille ma nuque, je me désagrège sur place. Je ne peux pas me concentrer quand il est juste derrière moi. Son odeur virile m'attire. Les tirs partent seuls, je n'ai rien commandé. La cible s'avance vers nous, j'ai touché plusieurs zones létales. Il s'éloigne de moi, me laissant tremblante par son toucher.

Un des hommes me reconduit à la villa, Liam est parti de son côté pour une affaire urgente. Je soupçonne qu'il essaye de m'éviter. Je dois trouver un moyen de fuir mais la maison est encerclée et possède une sécurité infaillible.
Mes journées sont d'un ennui qui me rappelle mon quotidien auprès de Tyler. Dès que je pense à lui, je suis à nouveau envahie par le chagrin. Qu'est-ce que j'ai mal fait? Suis-je la cause de son renoncement? Les questions tournent en boucle dans ma tête, me faisant perdre un peu de confiance en moi . Je suis allongée dans ma chambre, quand la porte s'ouvre sur Liam. Je ne me retourne pas, je reste à fixer le mur d'en face.

— Pourquoi tu contredis toutes mes consignes?
— Parce que je suis la veuve noire.

Je l'ai dit à haute voix, je me suis appropriée cette appellation, moi qui la redoutais tant. Je suis à deux doigts d'éclater en sanglots. J'aimerais effacer ces deux dernières minutes et recommencer à zéro. Mes épaules s'affaissent par le poids de ce lourd fardeau. Je l'entend rire.
Je me retourne pour admirer son visage. Toute froideur se dissipe. Je suis aimantée, je me relève et m'approche de lui. Il me regarde avec méfiance. Je pose mes mains sur son buste. Il est de nouveau envahi par cette colère et retire mes mains de son corps.

— Prépare-toi, on sort.

Il quitte ma chambre, je m'assois sur le lit, perturbée par tous ces retournements de situation. Je me dirige vers  la salle de bain pour me préparer. J'enfile une des tenues achetées par Vivi. Je le rejoins dans la pièce à vivre, il s'est changé. On se détaille chacun de notre côté.  Il est très imposant, sa prestance est ce qui me frappe le plus chez lui. Cette fois, c'est différent.

On roule depuis une vingtaine de minutes, nous n'allons pas dans son bar. La voiture s'arrête devant son casino. Le souvenir de mon arrivée dans cet hôtel avec Ava et Jennie me revient à l'esprit. J'aurais dû écouter mon instinct et refuser leur folle proposition. On se dirige vers le casino, je repère ses hommes qui montent la garde. Il se dirige vers une table de jeu.

— Tu veux ruiner ton propre casino?
Je le vois sourire.

— Voyons si la veuve noire est aussi maudite qu'on ne le dit.
Mon sourire s'efface.

Je ne suis toujours pas capable de contenir mes émotions à l'entente de ce surnom qui m'accable et dont je ne veux pas. J'essaye de ne pas me laisser submerger par la douleur. On s'assoit à un jeu  de roulette. Mon bras touche le sien, je n'arrive pas à me concentrer sur le jeu à cause de cette proximité. Il pose des jetons devant moi, je le regarde surprise. Il se penche vers mon oreille.

— Une femme qui joue m'excite.
J'écarquille les yeux, il rit.

Je me saisis des jetons, désabusée par ses provocations, je pose sur le chiffre trois. Il prend tous les jetons, qui réunissent une petite fortune et le pose sur le numéro trois. Je suis de près le chiffre qui sera annoncé par le croupier.

— Vingt-trois.

Il me regarde avec  un sourire provocateur .

— Tu avais un chiffre sur deux.

On se relève et on rejoint son bureau.