La veuve noire

Chapitre 8

— Allo.
— Kristen?
— Oui.

J'éclate en sanglots. Jennie ajoute Ava à notre conversation . Elles sont soulagées, elles m'apprennent qu'elles sont surveillées, elles n'ont pas pu signaler ma disparition. Je les rassure sur mes conditions de rétention.

— Tyler nous a appelé.
— Quoi?
— Tu ne répondais pas à ses messages. Il s'inquiétait.
— Bien. Qu'est-ce qu'il veut?
— Prendre de tes nouvelles je suppose.
— Les filles, je dois vous laisser, je vous rappellerai.

Tyler cherche après moi, cette douleur qui ne me quitte pas depuis des jours disparaît comme par magie. Il s'inquiète pour moi, ça me suffit amplement à retrouver espoir. Je rentre soulagée par la tournure qu'a prise cette fin de journée, tout n'est pas perdu. Il y a encore une chance de le retrouver et disposer de mon confort sentimental.

Je me change pour rejoindre le bar, ce travail est détestable. Vivi y est serveuse et danseuse depuis 7 ans, je la trouve courageuse. Elle accepte beaucoup de choses pour garder cet emploi. Elle semble aimer ce qu'elle fait, contrairement à moi. Je cherche des yeux Liam toute la soirée, mais il n'est pas là. Je me reconcentre sur mon travail, qui ne sera qu'un mauvais souvenir d'ici à quelque temps.

Une semaine s'est écoulée depuis mon coup de fil, j'ai tenté de rappeler Ava et Jennie, mais elles n'ont pas décroché. Je redoute le pire, l'angoisse ne me quitte pas. J'aurais préféré ne pas les avoir appelé. Je n'ai pas revu Liam depuis la boutique, ni chez lui, ni au bar. Je suppose qu'il gère son casino.

Je m'apprête à quitter la villa pour rejoindre le bar, quand j'entends du bruit dans sa chambre, il est là. Je ne sais pas quoi faire. Je suis tentée de le revoir, une semaine sans avoir ses remarques sarcastiques est long. La maison est vide, mis à part ses hommes de main. Je me suis liée d'amitié avec Monsieur gros bras qui se prénomme Raphaël. Il n'est pas aussi méchant qu'il laisse paraître. La semaine a été longue, le bar est tout le temps plein, une clientèle homogène.

Je me poste derrière sa porte, j'entends un bruit sourd, je ne réfléchis pas, j'entre. Je ne vois rien. Je commence à être effrayé, il s'agit peut être d'un cambrioleur ou d'un de ses ennemis. J'entends du bruit dans la salle de bain. Je me saisis d'une lampe, je suis ridicule, je ne ferais pas le poids. J'ouvre la porte, il est nu. Je crie de surprise, il explose de rire. Je me retourne, gênée par cette situation cocasse. Et je cours hors de la pièce, j'entends son rire jusqu'à la porte d'entrée.

Dans la voiture, je suis happée par l'image de lui nu. Je n'avais jamais, au grand jamais vu un homme aussi gâté par la nature. Son enveloppe charnelle est une perfection, j'en suis émoustillée. Mon coeur me rappelle à l'ordre, je n'appartiens qu'à Tyler. C'est lui qui a fait de moi cette jeune femme. Mais de nouveau cette image de Liam apparaît, j'émets un râle de désespoir.

Je suis au bar, on prépare l'ouverture. Je dispose les flyers sur la table. Le bar organise une soirée spéciale Saint-Valentin. Le videur laisse entrer les premiers clients, je détourne le regard et rejoint le bar en attendant les commandes.

— Kristen.

Je me tourne sur Ava et Jennie. Je cours et saute dans leurs bras, je suis soulagée d'un poids. Elles vont bien.

— Qu'est-ce que vous faites là?
— On voulait être sûr que tu ailles bien! Et on a quelque chose à te donner.

Elle me tend une lettre. Une crise d'angoisse me raréfie l'air des poumons. C'est l'écriture de Tyler. Je suis à deux doigts d'éclater en sanglots. Il pense à moi, notre histoire n'est pas superficielle, il était sincère.

— Vous devez partir!

Elles me prennent dans les bras et me glissent un téléphone discrètement. Je range la lettre dans ma poche et je dissimule le  téléphone dans mon soutien-gorge. Le bar est plein, je commence à prendre les commandes des premiers clients, quand Raphaël me conduit au bureau de Liam. J'ouvre la porte, il fume un cigare, en manipulant une arme. J'écarquille les yeux, il va m'exécuter, s'en est fini de moi.

— Laisse-nous!

Raphaël referme la porte en m'encourageant du regard.

Liam se relève et s'avance vers moi, son parfum suave embaume mes narines, une odeur aphrodisiaque, elle m'attire.

— Tes petites copines sont venues te rendre visite.

Inutile de nier, il a dû nous observer.

— Oui.
— Donne-moi ce qu'elle t'a donné.

Il a vu l'échange de la lettre, je suis dépitée. Des semaines maintenant que j'attends de ses nouvelles. Et au moment où je m'y attends le moins, un signe de lui. Je n'ai pas le temps de décliner sa demande. Il pose ses mains sur moi, je frissonne, il remonte jusqu'à mes seins, et caresse ma poitrine à travers mon top. Il malaxe mes seins, je laisse échapper un gémissement . Il glisse sa main dans mon soutien-gorge et caresse le téton, je suis envahie de frissons. Il récupère le téléphone. Je reprends mes pleines capacités, je suis chamboulée. Son toucher a allumé en moi un feu ardent. Je me ressaisis, seul Tyler doit avoir cet effet sur moi, c'est lui que j'aime. Je suis soulagée, il ne récupère que le téléphone. Je me tourne pour sortir.

— La lettre!

Je me fige, anéantie. Il joue avec mes nerfs, je suis enragée.

— Va te faire voir.