Chapitre 17

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Coucou
La suite.
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♥️♥️♥️
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Les tirs se font plus insistants, il riposte, une voiture s'arrête à notre hauteur. Liam me fait monter, je suis étrangement soulagée d'être entre ses mains. La voiture accélère et se fond dans la circulation new-yorkaise.

— Donne-moi ton téléphone.
— Non! Pas cette fois.
— Tu vas te faire repérer!
— Quoi?

Je le sors de ma poche et lui tends à contre-coeur. Il le balance par la fenêtre, j'ai un mouvement de surprise. Je tourne ma tête, je vois mon téléphone au sol se faire écraser par une voiture. Mon corps retombe sur la banquette.

— Tu n'es pas bien!
— Tu me remercieras!
— Certainement pas!

Je le vois sourire, je suis encore enragée. Il produit un tel effet sur moi. Je peux le désirer et le détester dans les minutes qui suivent. Il en joue. Je me détourne de lui, ma vie semblait se calmer et en quelques minutes de temps, elle bascule à nouveau dans cette jungle. La voiture dérape, je retombe sur Liam. Mes mains sont posées sur son torse, il les fixe. Je me redresse, gênée.

— Faites attention! Ou je prends le volant bordel!

Le conducteur avale difficilement sa salive. Il fait attention aux virages le reste de la route. Ce n'est pas tombé dans l'oreille d'un sourd. Il suscite la crainte chez ses hommes. La voiture ralentit devant un immeuble. Les hommes sortent , et nous escortent jusqu'à l'immeuble. Le portier nous ouvre la porte. On se dirige vers les ascenseurs.

— J'en veux deux devant l'immeuble. Deux devant ma porte.

Il appuie sur les boutons de l'ascenseur. On monte, je ne vois pas l'étage sur lequel il a appuyé , il se tient devant l'écran. Les portes s'ouvrent, je pose mes yeux sur le numéro, nous sommes au quinzième étage.
Il se dirige vers une porte, il la déverrouille avec une carte magnétique. Il allume la lumière, c'est grandiose. Encore dans la démesure. J'ai grandi dans un environnement privilégié, mais ce genre de bien est bien loin de ce que j'ai connu.

— Assieds-toi!
— Et en plus gentil ça donne quoi?
— Tu vois un monde de bisounours?
— Oui jusqu'à il y a une heure!

Il souffle fort, il se contient. La dernière fois qu'il a explosé, je me suis retrouvée dans son lit, émoustillée. Je m'assois docilement, je ne veux pas que ça se reproduise. Ma conscience me crie : menteuse, tu n'attends que ça.
Il se sert un verre, il l'avale d'un trait. Je le regarde faire, assise sur le canapé. Il se dirige vers moi, me relève.

— On s'envole pour l'Irlande demain matin.
— Quoi?
— Retour aux sources.
— Je n'y suis jamais allée.
— Menteuse.

Je souffle fort, ça ne sert à rien de discuter avec lui, il n'est que provocation et colère.

— Je ne quitterai pas New-York!
— Tu n'as pas vraiment le choix.

Je m'éloigne de lui, je ne vais pas y retourner, c'est douloureux. Je ne suis pas prête à revoir mes terres natales. Je m'étais jurée de ne plus y retourner. Je m'écroule sur le canapé, j'aimerais retourner des années en arrière, quand mes centres d'intérêts étaient de savoir quelle tenue mettre, ou quel film aller voir. Des souvenirs si lointains, je meurs à petit feu. J'avais ma vie paisible avec mes proches et puis j'ai tout perdu. Depuis, je survis, j'essaye de garder la tête hors de l'eau.

—Laisse-moi m'en aller. Tu n'entendras plus parler de moi.
— C'est trop tard.

J'éclate en sanglots, je ne veux plus être cette veuve noire, j'ai trop perdu. C'est trop dur, je me relève encore et ça recommence . Combien de fois encore ce cycle va se reproduire? Il me guide vers une chambre, je referme la porte. Je rejoins le lit et m'endors habillé.

Il est tôt le matin, quand un des hommes de Liam ouvre la porte. Je me lève en direction de la salle de bain pour me faire un brin de toilette. Je retrouve Liam et ses hommes en train de boire du café. Un des hommes me tend une tasse. Je bois mon café en déambulant dans la pièce, le jour ne s'est pas encore levé. Il est plus tôt que ce que je pensais. C'est le moment de partir en direction de l'aéroport. Je n'ai rien à porter. Un des hommes me tend mon sac à main, ils sont allés le récupérer. On quitte l'immeuble dans plusieurs voitures séparées. La voiture est de marque différente de la veille, sûrement pour brouiller les pistes.

Les voitures se séparent, et empreinte différents itinéraires, je regarde par la vitre s'éloigner la voiture de Liam. On roule une dizaine de minutes avant de s'arrêter devant l'aéroport. La porte s'ouvre sur Liam, qui me tient par le bras. Il refuse d'être touché, mais lui ne se gêne pas pour le faire.
On rejoint le comptoir des enregistrements, il présente deux passeports. Je fixe avec attention la scène, elle enregistre nos bagages. Je ne possède rien, j'ai pris l'habitude de me délester de mes biens, je ne m'y attache plus. On se dirige ensuite vers le comptoir des embarquements, on passe le sas des douanes sans encombre avec un faux document, c'est consternant. Notre vol décolle dans une heure. Je suis assise l'esprit happé par un souvenir .

La veuve noireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant