------------------Theme song : Zisa - Power-Haus / Christian Reindl
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Du haut du dernier étage de l'hopital, je vous raconte mon histoire depuis plus de deux mois. Mon violon en main, je reviens sur chacun de ces traumatismes en m'inspirant de mes cauchemars les plus récents.
Devant la fenetre, je vois les passants se retourner à la recherche de ma musique. Mon violon fait résonner les murs mais je sais que les patients autour de moi apprécient les faibles moments que je suis encore capable de leur donner.
Ma mémoire m'a fait défaut plus d'une fois mais je me rappelle du plus important. Du très bons comme du très mauvais. Les bas et les hauts sans jamais me souvenirs de l'entre deux. A chaque notes que je dépose sur ce violon, je sens un souvenir s'y rattacher. Comme si j'écrivais une symphonie que je ne pourrais plus jamais oublier.
Une ode ou un précepte définitif. Quelques chose qui devait rester secret. Je me souviens de la facon dont Valérie me l'a annoncé, comment elle à baissé les yeux devant moi. Comment mon chirurgien m'a enfermé entre ses bras avant de me plaquer contre le lit. J'étais prise au piège forcée de voir la réalité qui était la mienne...
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"Le numéro que vous essayez de joindre n'est plus attribué. Me dit le répondeur de maman."
Décrochant mon oreille du téléphone, j'avais espéré si fort qu'elle réponde... Sur l'écran j'avais pu y voir la date d'aujourd'hui. Aussi sur-réaliste que cela semblait, nous sommes presque trois ans plus tard.
J'ai accepté que mon père revienne dans ma vie ?
Laissant retomber mon téléphone sur mes jambes, je vis Valérie me regarder attentivement. Ma gorge se serra et mes poumons crachèrent leurs airs dans un souffle. Les larmes coulèrent, mon coeur se liquéfia et un frisson me parcouru tout le corps.
"Elena ? Essaya Valérie.
-Non..."
Secouant la tete, je refusais d'y croire. Je me souviens du lycée, de ma rencontre avec Peter, de Thomas... Tous mes souvenirs se mélangent et me revienne dans un écho. J'ai feté mes 18 ans, j'ai embrassé Peter.
"Nous sommes en 2020 Elena. Insista t-elle.
-Mamie ? Sanglotais-je.
-Décédée quelques mois après ta mère."
J'ai besoin d'air.
Je me leva mais mes jambes tremblent. Mon chirurgien m'attrapa et je m'aggrippa à lui. Un poids sur ma poitrine me prit par surprise. Une chaleur déconcertante dans ma cage thoracique. Je ne saurais expliquer ce sentiment d'amertume qui investi mon corps.
Pleurant à chaude larme, je le sentis resserrer son emprise sur mon corps. Il m'assieds de force sur le lit et prit mon visage entre ses mains.
"Lachez-moi !
-Elena, tu ne peux pas te lever."
Mes mains se crispèrent contre les draps et mon coeur se brisa. Maman n'est plus là et je ne me rappelle de rien.
J'hurla à plein poumons et mon chirurgien se tourna vers Valérie. Elle baissa le regard et mes sanglots emplirent la pièce. Un cris de douleur fit vibrer mes cordes vocales. Je sentis ma tete me lancer tandis que mes larmes coulaient dans mon cou.
Il faut que je sorte d'ici.
Les machines bipèrent sous mes cris, mon coeur s'emballe. Je tentais de me lever mais il me tenait fermement. Je crocheta mes doigts sous les siens pour tenter de lui faire lacher prise.
"Un sédatif ! Cria t-il
-Lachez moi !
-Elena Calme toi !
-Je veux rentrer chez moi ! Maman n'est pas morte, vous mentez !
-Maintenez là! Demanda t-il à ma psy."
Je parvins à me redresser mais mon médecin me plaqua contre son torse. Valérie ne sut pas quoi faire. Des infirmières entrèrent et je vis mon père assis dans le couloir devant la porte. Hurlant plus fort, il ne leva pas la tete vers moi.
Mon chirurgien me plaqua contre le lit et me tint les épaules tandis que l'une des infirmières me maintenait les poignées.
Mes yeux se fermèrent dans un sanglot interminable. La dernière chose que je vis c'est Valérie qui quittait la pièce sans un mot.