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Theme song: Never surrender - Liv Ash
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En fevrier 2023, je me suis enterrée dans le deni. Refusant de voir la realite en face, je ne pretais même plus attention à tous les signes. Mon corps déposait les armes petit a petit, il criait à la maltraitance mais il etait hors de question que je m'arrete. J'avais un but, un objectif que je comptais atteindre coute que coute.
Je n'avais plus rien à part ça...
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Devant toute la classe, je retira mon violon de mon épaule. Epuisée, je n'entendais même plus leur applaudissement. Au fond de la pièce, derrière tous mes camarades, Antoine me regarde avec un sourire.
Emprisonnée entre ses mains, il me façonne d'arrache pied depuis des mois. Je suis le diamant brute qu'il veut polir le plus rapidement possible. Je suis devenue sa machine de guerre, celle qui lui redonnera la renommé que ma mère lui conférait à l'époque.
"La meilleure école du monde..." Répétait-il.
Puis je detourna le regard vers la seule élève qui n'applaudissait pas mes exploits Chloé me regarde les sourcils froncés voyant très bien que je me tuais à la tache. Elle était la seule à comprendre à quel point ceci n'était pas une réussite.
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Me réveillant en sursaut dans mon lit, je me redressa en portant une main jusqu'a mon coeur. La poitrine serrée, j 'enfonça mes doigts dans ma peau tellement la douleur était grande. Regardant autour de moi, je sentis le vide m'emporter. Il fait nuit noire, personne n'est là pour m'aider... Aucune alarme ne retentit.
Papa n'est pas là...
Me penchant vers la table de nuit, je tira violemment le tiroir. Plissant les yeux dans la pénombre, j'essaya d'attraper cette injection dont une bague bleue ornait la pointe. Mon coeur m'alerte. La sueur sur mon front perle sur mes draps. Je vais m'évanouir...
Posant ma main sur cet appareil, je ne réflechis pas. Je le planta dans ma cuisse et je ne pu retenir un grognement. Une douleur lancinante s'empara de ma cuisse et je me laissa retomber sur le dos. Une larme parcouru mon visage. Pleurant à chaude larme, je sentis mon coeur s'accélérer. L'injection l'aida à se stabiliser tandis qu'une pointe était toujours plantée dans ma cuisse. Plus la fatigue grandit et plus mon coeur s'épuise. Me réveillant toujours un peu plus tard durant mes crises nocturne, j'avais de plus en plus de mal à repousser l'évanouissement.
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Marchant à travers le self, je ne m'arrêta pas pour prendre à manger. En voyant toute la viennoiserie, j'eu un haut le coeur. Je baissa la tete en sachant éperdument que l'energie ne serait encore une fois qu'apporter de facon synthétique à mon corps. Baissant la tete, je traversa la pièce en cherchant mes vitamines et compléments dans mon sacs. Je ne me suis pas pesée depuis mon arrivée ici...
Mes pantalons sont tous devenu trop grand... Mon ventre est creux et mes règles ne sont plus qu'un souvenir.
J'avala tout rond mes médicaments et entra dans la salle de musique où Antoine m'attendait de pieds ferme.
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"Je vais te garder à l'hopital. Ton coeur est entrain de lacher Elena... Souffla mon médecin.
-Non, je gère très bien.
-Ça fait trois fois que je te renouvelle tes injections de béta-bloquants.
-Je sais.
-En trois semaines Elena.
-Je sais...
-Je te laisse une derniere chance de prendre au sérieux ta santé. Tu dois te reposer, ce n'est plus une option."
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Dans la salle de musique avec Antoine, j'ai les yeux rivés sur cette partition. Je ne parviens pas à la déchiffrer. Ma tête me fait mal mais je n'ai pas le temps de m'arrêter. J'ai un concert avec l'orchestre symphonique dans une semaine. Je ne suis pas prête et Antoine le sait.
Sentant mon nez couler, je ne m'arrêta pas. Griffonnant un peu plus mon violon blanc, j'entendis Antoine venir vers moi. Il se posta devant moi et je leva le regard vers lui. Il me tendit un mouchoir et je retira mon arc des cordes. Prenant le tissu en main, je le plaqua contre mon nez.
Quand j'eu fini de retirer le liquide de mon nez, je m'approcha de la poubelle pour le jeter. Fronçant les sourcils, je regarda ce tissu blanc imbibé de sang. Mes mains sont elles aussi couverte de ce liquide rouge.
"Vas-te laver les mains. Tu as cinq minute avant qu'on reprenne. Lanca Antoine de son bureau."
Sortant de la salle, je croisa Chloé dans le couloir. Elle est postée devant la porte de la salle de musique comme si elle nous écoutait depuis des heures. Lorsque ses yeux se posèrent sur mes mains et mon nez en sang, elle écarquilla les yeux en se précipitant vers moi.
"Tu veux que j'appelles les pompiers ??"
La porte de la salle de musique s'ouvrit et elle releva le regard derrière moi. Je compris tout de suite pourquoi son regard était passé de l'inquiétude à la peur. Une main se posa sur mon épaule et m'intima d'avancer.
"Non, tout va bien Chloé. Répondit-il à ma place."
Je baissa les yeux et m'engagea dans le couloir suivit de près par Antoine. La jolie blonde nous regarda complètement désarmée par la situation... Antoine pressa notre allure jusqu'aux toilettes où il se donna la permission d'entrer avec moi. Mais à cet instant, cette idée ne me perturba pas plus que ça...
Je ne veux même plus réfléchir...
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"Recommence... C'était pitoyable"
"Tu dois bosser où tu enterrera ta carrière avant même qu'elle ait commencée."
"Tu joue dans le plus grand orchestre d'Europe. Sois en digne ou je te remplacerais."
"Ici, tu n'es qu'une artiste au service de la musique. Je ne veux pas entendre parler de ton cancer."
"Ta mère était bien plus résistante que toi. Elle au moins c'était une guerrière."
"J'ai cru que je pourrais faire quelque chose de toi mais je me suis peut etre trompé."
"La musique est un art, pas un jeu. Concentre toi avant que je ne te remplace."
"Souviens-toi la chance que tu as."
"Tu ferais honte à ta mère."
"Ton cancer est une faiblesse, je ne veux pas en entendre parler."
"Si tu pars te coucher avant d'avoir complètement terminé la symphonie, je le saurais."
"Pourquoi tu n'y arrives pas ! Flo savait le faire les yeux fermés !"