15.

163 15 4
                                    




-----------

Theme song: One Last Moment Of You - Ursine Vulpine

-------------



Pdv Elena:


Reprenant mes mauvaises habitudes avec Thomas, je me suis laissée aller en oubliant les risques. Le 5 décembre 2021, je fais une fausse couche à cause des rayons et de tous les médicaments que je prenais. Les médecins ont estimé que l'embryon avait 8 semaines.

Je prenais un anti-coagulant par jour depuis qu'un caillot avait été retrouvé dans mon mollet. Ce sont eux qui veillent à fluidifier le sang pour éviter les caillots et prévenir le risque d'AVC ou de Thrombose. Ce médicament a fait passer une simple perte de sang à une hémorragie sévère.

Quand les médecins m'ont dit que j'étais enceinte et que le foetus était mort, j'ai très vite accepté la nouvelle. Il était évident qu'avec les rayons à forte doses et les différentes mollécules que j'ingère chaque jour, un bébé ne pouvait pas se développer dans un utérus comme le mien. De toute facon, je n'en aurais jamais voulu...

C'est pour ça que ça ne m'a pas perturbé une seule seconde. Pour moi, c'était une énième crise, certe un peu différente mais elle n'en était qu'une parmi tant d'autre. Elle s'est passé dans la douleur, la peur et le sang.

Même si cet evennement aurait pu m'atteindre, ce n'est pas moi qui en ai souffert...


----------


"Nat ? Tu sais où est papa ? Demandais-je en arrivant dans la cuisine.

-Il n'est pas rentré cette nuit ? Me questionna t-elle.

-Son lit n'est pas défait...

-Je ne sais pas... Il ne m'a pas donné de nouvelles..."


-------------


Je n'arrive pas à dormir... Traversant le couloir, je m'engagea dans les escaliers. Il est un peu moins de deux heures du matin. Je n'ai pas revu mon père depuis mon retour de l'hopital. Quand il m'a ramené à la maison, il n'a pas décroché un mot. Tapotant sans cesse sur son volant, il esquivait tous mes regards.

Ça fait deux jours maintenant...

Quand j'arriva au milieu des escaliers, je vis Steve qui soutenait mon père. S'appuyant sur son ami pour rester debout, papa semblait ivre mort.


"Papa ? dis-je inquiète.

-Ne m'appelles pas comme ça... Railla t-il."


Surprise par sa réponse, je m'arrêta dans mon élan. Steve croisa mon regard et pinça les lèvres. Il secoua doucement la tete et réajusta ses prises autour de mon père. Reprenant son chemin vers les salles communes, je resta plantée là sans savoir quoi faire.

Il me hait.


--------------


Le lendemain, il est resté à décuver dans sa chambre la moitié de la journée. Quand enfin il en est sorti, c'était pour se terrer dans son garage. Je ne l'ai pas revu de toute la soirée. Nat me jure que ce n'est pas de ma faute mais je le vois dans son regard, je le dégoute et il ne sait plus le cacher.


--------------


Entendant des bruits sourds dans la chambre voisine, je me leva de mon lit. Sortis du sommeil par des gémissements, je me pressa dans la chambre d'à coté. Ouvrant doucement la porte, je plissa les yeux pour voir dans la pénombre.

Mon père remue dans son lit. Il semble faire un cauchemar. M'avançant près de lui, je revis maman qui suffoquait dans son sommeil. Ce souvenir me fit m'arrêter quelques secondes. Je regarda la sueur sur son front et écouta sa respiration saccadée.

Ce n'est pas maman...


"Flo... Grogna t-il."


Retrouvant mes esprits à la simple énonciation de ce nom, je m'assieds à coté de lui. Quand je devais réveiller maman à cause d'une crise ou d'un malaise, je posais ma main sur sa cage thoracique. Répétant ce geste sur mon père, je murmura pour qu'il se réveille.


"Papa.. Papa... C'est moi."


Dans un sursaut, il ouvrit les yeux et se redressa. Assis à coté de moi, je pouvais voir son visage pali par ses angoisses. Sa respiration se coupe sans cesse, il n'arrive pas à respirer.

Je me pencha pour allumer la lumière sur la table de chevet. Me tournant complètement vers lui, j'attrapa sa main. Je plaqua sa paume sur ma cage thoracique et garda la mienne près de son coeur.

Sous mes doigts, je sentais son coeur battre la chamade. Sa peau est brulante. Son regard noisette plongé dans le mien, je pouvais voir comme il souffrait.


"Respire en même temps que moi... Soufflais-je.

-Je, j'y arrive pas...

-Tu vas y arriver. Concentre toi sur ma respiration."


Je pris une grande inspiration et il m'imita. Soufflant d'un même temps, on resta là, sans bouger pendant plusieurs minutes.

Quand je sentis son coeur se calmer, je le vis fermer les yeux. Il expira tout l'air dans ses poumons et tous ses muscles se décontractèrent. Sa main crispée sur ma cage thoracique se laissa tomber sur mes jambes.

Il a réussi...

L'enfant prodigue -tome 3-Où les histoires vivent. Découvrez maintenant