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Theme song: Born Again - Rihanna
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Sortant du sommeil, je me leva difficilement. Après ma conversation avec Thomas, j'ai eu du mal à m'endormir. Je ressassais chaque moment en me demandant si je n'aurais pas du faire les choses différemment.
Je me sens humiliée, utilisée... Mon égo est touché et ma peine grandit... Je ne veux pas qu'un homme soit la raison de mes larmes, je ne veux pas pleurer pour lui... Je crois que ce sont les premières émotions que je ressens depuis mon AVC. A part la colère, je ne ressentais qu'un grand vide. Detestant de plus en plus toutes ces filles qui pleuraient pour des hommes, je n'en avais encore jamais fais l'expérience.
Cette douleur est différente...
Elle ne te prends pas aux trippes... Elle attaque ton égo et ta confiance en toi... Elle te met un peu plus de doute chaque jours en utilisant toutes les failles et tous les complexes enfuis.
Tu te détruis toi même pensant que tu ne mérites rien d'autres...
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On est Samedi matin. Je descends les escaliers et vois Happy qui m'attends dans l'entrée. Je dois aller à l'hopital. Je le salua d'un faible sourire et il prit mon sac en main. Tournant la tete vers les salles communes, je vis mon père jouer avec Morgan.
"Tu ne vas pas lui dire bonjour ? Me demanda mon chauffeur
-On va etre en retard..."
Passant devant lui, je me dirigea vers la voiture. Je suis jalouse de voir qu'il est heureux avec cet enfant. Encore une fois, je ne savais pas ce que j'avais fais pour ne pas etre à sa place.
Marchant jusqu'a la voiture, je me demandais encore et toujours pourquoi on ne me choisissait pas. Ce que j'aurais du faire ou dire quand j'étais petite... Si j'aurais du le retenir quand il est parti ou l'appeler quand je ne le voyais plus...
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"Ça va piquer très fort puis tu ressentira une grosse pression pendant quelques secondes. Me dit le chirurgien."
Assise sur un lit d'hopital, je subis une énième ponction lombaire. Le chirurgien enfonça une grosse aiguille dans mon dos et je crocheta les mains sur le matelas. D'abord la douleur aigu puis la pression me fit serrer les dents.
"Voila ça y est...
-Il y en a encore pour longtemps ?
-Tu dois faire ta VO2 MAX, ton pet scan et l'analyse sanguine.
-Donc ?
-Une bonne heure encore."
Pincant les lèvres, je sentis le chirurgien refermer ma blouse dans mon dos. Ne disant pas un mot de plus, je le vis partir avec mes nouvelles analyses à faire.
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Quand je rentrais à la maison, il faisait déja nuit. En plein mois de decembre, la lune se leve dès 17h... En arrivant dans les salles communes, je vis mon pere qui discutait avec... Peter ?
M'arretant d'un coup, je vis le jeune garcon se retourner vers moi. Il a grandit mais il a toujours cette etincelle juvenile dans le regard. Pourtant quand ses yeux se poserent sur moi, il les baissa machinalement. Je ne l'ai pas revu ni parlé depuis que je l'ai embrassé à mon 18 eme anniversaire...
Voir la peine que je lui ai causé etait la goute d'eau qui a fait deborder le vase. Lui ne m'a jamais fait de mal, il n'a jamais merité qu'on se serve de lui, qu'on joue avec ses sentiments. Je savais qu'il en avait pour moi et je me suis laissée aller sans m'inquieter du mal que ca pouvait lui causer. Je l'ai fais souffrir comme Thomas l'a fait avec moi.
Je ne vaux pas mieux que lui...
Ma culpabilité me fit tourner les talons. Comme mon pere avant moi, je pris la fuite sans savoir ou aller. Je ne veux pas y faire face... Pas maintenant.
Je me suis rendue dans le garage sans même le vouloir. Mes jambes fonctionnent toute seule, comme un echo a de nombreux instants passés. M'approchant de cette grande bache noir, je savais ce qu'elle cachait.
Le lien qui me fera renouer avec ma partie sombre.
Attrapant cette bache noir, je la retira d'un coup sec. Elle devoila ma Yamaha Rose... la moto que mon pere m'avait acheté apres mon accident. A l'epoque j'étais vidée de toute emotions et je voulais ressentir quelques chose. Aujourd'hui, j'ai besoin de retrouver ces sensations pour voiler celles que je prefererais oublier...
Relevant le regard vers les deux F4 entreposées au fond du garage, je pinca les lèvres me demandant si je ne faisais pas une enorme connerie... Puis cette idee me revint à l'esprit...
Papa, Peter, Morgan, Nat et Steve se porteraient bien mieux sans moi...
Attrapant le casque sur l'étagère, je l'enfila rapidement. À coté de lui, la veste en cuir de Bucky etait couverte de poussière. Entendant des pas dans l'escalier menant au garage, je la mis et grimpa sur la moto.
Qui que ce soit, je ne veux pas en parler...
Je tourna la clef dans le contact et le moteur rugis. Couvert par le son du moteur, je n'entendis pas mon pere passer la porte. Je demara aussi vite que possible et sortie par la grande porte du garage.
Quand le vent frappa mon corps, je sentis cette sensation de liberté m'envahir. Pendant un an, les medecins m'ont enfermée dans ce batiment, ressentant chaque jours la colere et cette idee d'injustice grandirent en moi. Quand enfin on m'a redonné un semblant de liberté, j'ai été frappée de plein fouet par mes choix passés. Je n'ai pas profité un seul jour de ma délivrance.
Je n'ai fais que provoquer les cauchemars de mon pere. Réduisant a néant la famille qu'il s'efforçait de reconstruire. Je suis persuadée que je vais mourir et pourtant je m'efforce a l'éloigner des gens qui seraient restés pres de lui.
Entrant sur les routes de bitumes, j'accelera un grand coup. Je ne merite pas d'avoir un garcon comme Peter a mes cotes, je ne merite pas d'avoir un pere qui se bas sans vergogne pour me sauver la vie.
Laissez moi me detruire à petit feu...
