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Theme song: Demise Of a Nation - Secession Studios.
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Dans la salle de musique, je joue du violon sous l'oreille pointilleuse de mon directeur. Debout devant le tableau, je tente de parfaire mes compositions. Il fait les cents pas devant moi et je sens qu'il n'aime pas du tout ce qu'il entend.
Je ne sais pas quelle heure il est... On a commencé à réviser ensemble à 18h , j'ai vu le soleil se coucher à travers les vitres. Je crois que j'ai manqué l'heure du diner...
Quand il s'arrêta devant moi pour me faire face, je tenta de paraitre sereine. Il pinça les lèvres et secoua la tête. Je continue de jouer coute que coute mais je sais déja que je vais devoir reprendre depuis le début.
Il pensait à tort que je serais aussi doué que ma mère ?
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Jouant encore et encore la même mélodie, je me donne du mal pour ne pas flancher. Mes jambes tremblent, je suis épuisée. Je n'ai pas de nouvelles de mon père et il me manque terriblement.
"Non ! Elena Non ! cria Antoine"
Mes muscles sont tétanisés, j'ai des courbatures de la veille, je ne réussirais jamais cette suite de note. Elles s'enchainent trop vite sans jamais me laisser le temps de respirer.
Retirant mon violon de mon épaule, je regarda Antoine se frotter le visage devant moi. Je ne fais que le décevoir, je le sais mais je n'arrive pas à faire mieux.
J'ai besoin de m'allonger...
"Recommence !"
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Dans cette salle de musique aussi maudite que moi, je continue de jouer autant que je le peux. Chaque soir, il attend de moi que je sois moins mauvaise que la veille. Il n'est plus question de jouer avec ses sentiments. Ici, je dois jouer avec une technique irréprochable.
Quand Antoine entra dans la pièce, je manqua une note et je le vis souffler. Tous les soirs, il entre une heure après moi et vint s'assoir au bureau au fond de la pièce. Il me regarde jouer sans rien dire pendant dix minutes puis il se lève en me fusillant du regard. Rodant autour de moi, il attend une fausse note pour m'obliger à recommencer depuis le début.
Le problème c'est qu'il me demande de rejouer des compositions que seule quelques virtuoses dans le monde sont capables de reproduire...
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"J'ai besoin d'une pause... Soufflais-je épuisée.
-Recommence.
-Je crois que je vais vomir... Je ne me sens vraiment pas bien."
Antoine fronça les sourcils et se tourna vers le bureau. Je le vis prendre la poubelle et il l'a jeta devant moi. Le bruit du plastique contre le sol me fit sursauter. Il pointa du doigt la poubelle et me regarda sévèrement.
"Vomis rapidement qu'on en finisse."
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Me taire et subir ne me ressemble pas... Je ne me ressemble plus...
Antoine est assis à quelques mètres de moi. Dans mon dos, il écoute sans rien dire et c'est encore plus angoissant de ne pas le voir. Il m'a demandé d'apprendre par coeur cette nouvelle composition mais je ne l'ai fait qu'à moitié. J'avais cruellement besoin de dormir, les rayons combinés au manque de sommeil ne font vraiment pas bon ménage chez moi.
M'arrêtant dans ma mélodie, je retira mon violon de mon épaule en attente de la sentence.
"Pourquoi tu t'arrêtes ? La compo n'est pas terminée.
-Je n'ai pas pu apprendre la suite.
-Tu n'es pas sérieuse ?"
Je l'entendis se lever de sa chaise derriere moi... Je resta immobile en le voyant venir devant moi.
"Réponds. Dit-il froidement.
-J'avais besoin d'une pause. De me reposer.
-Les plus grands virtuose ne se reposent pas.
-A quoi ça sert de répéter jusqu'a ce que mes bras m'en tombent ?! Quel est le sens de tout ça !? M'enervais-je.
-Les plus grands artistes se façonnent dans la souffrance. C'est aussi simple que ça... Il n'y a qu'a voir ta mère après sa fausse couche. Elle n'aurait jamais été à cette place si elle n'avait pas perdu ce bébé."
Baissant la tête, je serra les dents devant cette idée. Il glorifie le mal qu'a vécu ma mère parce que selon lui c'est ce qui l'a fait grandir en tant qu'artiste. Cette idée me, déplait au plus haut point mais je lui donne tout de même raison... Il ne cherchait pas à parfaire ma technique... Il voulait me donner du cachet, de l'authenticité.
"Tu vas apprendre la suite ce soir pour rattraper ton retard."
