8.

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Le lendemain...

Devant la table du salon, je restais les bras croisés. Le regard fixé à cette caisse noir, je refusais catégoriquement d'y toucher. A coté de moi, ma psy m'intime d'essayer, à quelques mètres mon père m'y oblige. Ils ne comprennent pas... Ils ne le peuvent pas. Cet instrument est bien plus qu'une babiole.

Je ne suis plus comme avant.

Mon ergothérapeute adressa un regard à Valérie. La grande brune se frotta le front avant de plaquer son dos contre la chaise. Je suis consciente que j'ai l'air d'une gamine capricieuse, d'une peureuse... Mais je ne veux pas bafouer la seule relique que j'ai gardé de maman.


"Elena Dépeche toi. Insista mon père.

-Je ne suis pas prete. Répétais-je en vain.


Valérie leva la main vers mon père en voyant qu'il s'enervait. A force, la patience de mon père s'épuisait. De plus en plus ferme dans ses propos, il devenait un frein à ma réeducation.


"Pourquoi tu ne peux pas toucher ce violon ? Demanda Valérie d'une voix douce.

-Mes mains tremblent trop. Je ne peux pas jouer comme avant.

-On attends pas de toi que tu joues aussi bien qu'avant dès la premiere fois.

-Je sais.

-Alors pourquoi ne pas essayer ?"


Je ne veux pas en parler.

Levant le regard vers le bar, je vis mon père se servir un verre. Il s'agace et n'essais pas de le cacher. Valérie leva la tete vers mon père et remarqua ses sourcils froncés. Son agacement me contamine. le voir comme ça m'enerve encore plus.

Ma psy me prit le poignet et me forca à me lever. Etonnée par ce geste, je n'offris pas de resistance. Je la suivis sans poser de question. On quitta les salles communes et entra dans l'entrée. Nous faisant sortir du batiment, Valérie finit par me lacher le poignet.

Frappée par le soleil, je plissa les yeux pour la voir.


"Explique moi. demanda t-elle.

-Quoi ?

-Pourquoi ?

-Je ne suis pas prete..

-Tu te défiles. Dis moi la vérité.

-Mes mains tremblent.

-Une excuse.

-C'est la vérité !

-Je ne te crois pas.

-Peu importe... Dis-je en levant les yeux au ciel.

-Le violon a toujours eu une place centrale dans ta vie.

-Et bah plus maintenant.

-C'est faux."


Qu'est ce qu'elle est...


"Tu as peur de décevoir ton père? Dit-elle en croisant les bras sur sa poitrine.

-Quoi ?

-Tu as tres bien compris ma question.

-Je m'en fou de mon père.

-Ta mère alors ?

-Elle est morte, on s'en fou.

-Donc c'est toi.

L'enfant prodigue -tome 3-Où les histoires vivent. Découvrez maintenant