36.

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"Elena ?"



Claquant des doigts devant mon visage, Chloe me forca à retrouver la terre ferme. Je n'arrive pas a me concentrer, je suis épuisée.


"Hum ?"


Tournant la tete vers  Chloé, je deglutis. Nous sommes assise a cote en cours d'histoire mais depuis le début de l'heure, je n'écoute rien. Je suis vraiment barbouillée aujourd'hui...


"Est ce que tu es sure que ça va ? Me chuchota mon amie à ma gauche.

-Oui, je me suis juste couchée tard hier...

-Tu travailles bien plus que toute la promo réunie...

-Ouais.. Soufflais-je."


Levant le regard vers notre prof, je capta quelques uns de ses mots avant de baisser le regard. Je n'arrête pas de penser aux mots d'Antoine. Il savait pour la fausse couche de maman alors que même moi je l'ignorait. Je croyais que personne d'autres que mon père ne le savait.


"Heureusement qu'on est vendredi, tu pourras te reposer ce soir...

-Je dois aller à l'hopital ce soir et demain Antoine veut qu'on répète.

-Il devrait vraiment te lacher. Il a beau etre le directeur, il n'a pas le droit de s'acharner sur toi.

-Il ne s'acharne pas.. Il veut que je sois meilleur.

-Arrete un peu... Je l'ai entendu hier soir. J'étais dans le couloir à t'écouter lui demander pourquoi il te faisait autant répeter."


Pincant les lèvres, je tourna la tete vers les personnes autour de nous. Ils ne semblent pas nous écouter. Et ça me rassure.


"Il t'as sérieusement dit qu'un artiste se construisait dans la souffrance. Me dit-elle comme si je devais m'indigner face à cette phrase.

-Il a raison dans un sens non ?

-Non mais tu comprends pas ce que ça veut dire ??

-Quoi ?

-Il veut te faire du mal simplement pour que tu ai quelque chose à transmettre dans ta musique Elena. Y'a beaucoup de rumeur qui tournait à l'époque sur du harcèlement moral à propos de monsieur Everard.

-Vraiment ?

-Les plus grosses rumeurs datent du temps où ta mère était élève ici."


Froncant les sourcils, je repensa a ce que m'avait dit mon père. Je pensais qu'il voulait me retenir à New York parce qu'il ne me croyait pas capable de survivre sans lui. Il avait peut etre raison, maman ne m'avait sans doute jamais parlé de cette école pour ne pas me donner envie de venir ici. Ils ne voulaient pas que je subisse ce qu'elle avait vécu...

La sonnerie retentit et tout le monde autour de nous rangea ses affaires. Après une seconde de latence, j'attrapa mon cahier et le fourra dans mon sac. Chloé m'imita et on se leva pour sortir de la pièce.


"Je dois passer un coup de fil... Lui dis-je."


Elle hocha doucement la tete et posa affectueusement sa main sur mon épaule. Puis elle tourna les talons et s'engagea dans le couloir. La regardant partir, je sortis mon téléphone de ma poche.

Je scrolla dans mes contacts jusqu'a trouver le nom de mon père. J'ai encore espoir qu'il me réponde un jour... Valérie à elle aussi essayé de l'appeler mais il n'a jamais daigné répondre selon elle.

L'enfant prodigue -tome 3-Où les histoires vivent. Découvrez maintenant