-------------Theme song: Your majesty - Rupert Gregson Williams / Lorne Balfe
------------
Pdv Elena:
Mon père a finalement trouvé le moyen de prendre quelques mois de congés. 6 mois nous appartenaient pour nous créer un maximum de souvenir. Pourtant, je commençais à croire que ce n'était pas quelque chose de bénéfique pour lui. Plusieurs semaines ont passés et chaque jours, j'étais témoin de son mal-etre...
--------------
"Où est papa Natasha ? Demandais-je en entrant dans la cuisine."
La grande rousse pinça les lèvres et me pointa du doigt la terasse. En tournant la tete, je vis mon père assis dans l'une des chaises de jardin. Le soleil se couche et il n'a rien sur le dos. Nous sommes en Avril, il risque d'attraper froid...
J'attrapa son sweat posé sur le plan de travail de la cuisine avant de remarquer qu'une bouteille d'alcool était allongé sur le bois à ses pieds. Elle semble pratiquement vide...
Je pinça les lèvres et pris une bouteille d'eau au frigo. Je m'approcha ensuite de lui et me tenta à regarder son visage. Il a les traits tirés, il semble en colère...
"Papa ?"
Il baissa le regard devant lui mais ne dit rien. Alors je posa son sweat sur ses épaules et remplaca la bouteille de Whisky par de l'eau plate.
"Tu devrais boire un peu d'eau... essayais-je."
Il prit l'eau à contre coeur et devissa le bouchon. Il le fait pour me faire plaisir et c'est déjà beaucoup. Il bu une ou deux gorgées avant de lever la tete vers moi.
"Je peux m'assoir vers toi ? demandais-je en pointant la place à coté de lui."
Il hocha doucement la tête et se décala. Mon père a vécu beaucoup de traumatisme et je ne lui en veut pas de flancher comme ça. J'aimerais vraiment en faire plus pour lui. Mais je ne sais vraiment pas comment lui porter secours.
M'asseyant à coté de lui, je bascula la tete contre son épaule. Il passa sa main dans mon dos et on resta la sans bouger ni dire quoi que ce soit pendant de longues minutes...
-----------------
Il est un peu plus de 3 heures du matin. Je suis seule dans ma chambre en essayant coute que coute de trouver le sommeil. Mais rien n'y fait, je suis épuisée et pourtant mon cerveau ne veut pas dormir. Allongée dans mon lit, je regardais des videos sur mon téléphone.
Puis des grognements vinrent m'alerter... Papa fait un autre cauchemars... Depuis que je suis rentrée de l'académie, je ne cesse de l'entendre. J'ai l'impression que ses cauchemars sont de plus en plus violent...
Me levant de mon lit, je sortis de ma chambre avant d'entrer dans celle de mon père. Comme d'habitude, je le vois remuer sous les draps. Répétant encore et encore les memes mouvements, je m'approcha du lit et posa une main sur son coeur.
Mais quand ma peau toucha la sienne, il ouvrit brutalement les yeux et porta une main à ma gorge. Je manqua une respiration avant de comprendre ce qui m'arrivait. Ses ongles se plantent dans mon cou. J'essai de retirer sa main mais il a beaucoup plus de force que moi.
"Papa..."
Etranglée, je vis ses pupilles se décontracter. Il relacha rapidement son emprise et je recula en me laissant tomber sur le sol. Ma gorge me brule, je n'arrêtes pas de tousser. Terrifiée, je prends de grandes inspirations pour calmer mon coeur.
"Mon dieu Elena..."
Il se précipita au sol vers moi. La porte de la chambre s'ouvrit tandis que j'essayais encore de retrouver mon calme.
"Qu'est ce qu'il se passe ?? Demanda Steve en venant vers nous."
La main sur ma gorge et ma toux lui mirent la puce à l'oreille.
"Je.. Je sais pas ce qu'il m'a prit... Balbutia Papa."
-------------
Une autre nuit, je descendis pour prendre un médicament. Tout le monde s'est couché de bonne heure aujourd'hui. Il n'y a pas un bruit dans cette grande bâtisse...
Après avoir prit mon médicament, je repris le chemin en sens inverse pour retrouver ma chambre. Avant de m'engager dans les escaliers, je remarqua que la lumière de la salle de sport était encore allumée.
Fourrant les mains dans les poches de mon joggings, je partis l'éteindre. Mais en m'approchant, j'entendis des bruits répétitifs venir de la salle. Quelqu'un frappe dans un sac de sable... Je sortis alors mon téléphone de ma poche et regarda l'heure. Il est 6 heures du matin...
Sans un bruit, je bascula la tete à travers l'encolure de la porte pour voir de qui il s'agissait. Même si je m'en doutais, je préféra vérifier... Mon père le visage en sueur semble frapper ce sac depuis un certain temps déja... En short et en T-shirt, je remarqua qu'il avait prit bien plus de muscles que je ne le pensais...
Peut etre qu'il fait ça toute les nuits depuis des mois...
Baissant le regard sur ses mains, je vis le sangs sur ses phalanges. Je connais cette douleur, cette rage qui nous emprisonne jusqu'a nous faire du mal nous même. Je suis passée par là et j'aurais aimé ne pas voir mon père souffrir de la même chose que moi à l'époque.
Je ne suffis pas pour l'aider... Il faut que je convainc Valérie de le faire... Elle est la seule qui puisse l'aider à comprendre sa colère et à la maitriser... Elle l'a fait avec moi à l'époque, elle pourra le faire avec lui maintenant.
Entrant dans la pièce, mon père et moi avons inversé les roles... Il est celui qui se détruit et je suis celle qui l'en empeche... Comme lui à l'époque, je l'interpella...
"Papa."
Comme moi, Il ne s'arrêta pas et je du m'y reprendre à deux fois...
"Papa Arrete ça !"
Il se stoppa nette en se tournant vers moi. La rage dans ses yeux s'évacua petit à petit. Haletant, il reprit difficilement son souffle en soutenant mon regard... Je crois qu'il se rend compte de lui même que ce qu'il fait ne l'aidera pas plus... Il a ce recule sur la vie que je n'avais pas. Il sait que ça ne mene à rien mais il ne sait pas réagir autrement...
Je m'approcha de lui et prit l'une des ses mains dans la mienne. Il me regarda faire tandis que je détaillais chacune des blessures qui ornaient sa main. Chaque phalanges saigne, sa main est couverte de sang comme s'il avait frappé dans un mur de béton... Pincant les lèvres, je comprenais chacune de ses blessures.. Et maintenant... Je comprenais aussi sa peine et sa culpabilité à l'époque où j'étais à sa place.
Relevant le regard, je lui souria doucement. Je ne veux pas élever la voix, je ne veux pas qu'on s'engueule. Ça n'a jamais apporté quelque chose de bon...
Il fronça les sourcils et enroula ses bras autour de moi. M'approchant de lui, je l'enlaça en esperant que ce geste lui apporte un peu de réconfort...