Partie 40 - Je te vois

629 23 5
                                    



FARID

Je posais mon regard sur son petit corps faible et tremblant blottit dans mon lit entre mes couvertures et je me suis sentis encore plus en colère contre Jhad. Il l'avait poussé à bout Hajar ce soir alors qu'elle ne méritait pas toute cette haine. Certes elle avait fait des choix de merde mais personne ne pouvait lui en vouloir d'avoir voulu lâcher prise.

Je sais que Jhad ne l'a connaît pas comme moi je l'a connaît. J'ai connu Hajar elle n'avait que huit ans, nous étions des bébés encore on découvrait le monde et on avait encore nos âmes d'enfants.

Je savais qui elle était au fond de son âme. Je savais qu'elle n'aimait pas qu'on la taquine sur la bouffe, elle n'aimait pas qu'on la sous estime, elle n'aimait pas qu'on traite mal un enfant. Elle était à mes yeux, la personne la plus pure et innocente que je connaisse. Et malgré les épreuves de la vie je sais qu'au fond d'elle elle garde encore cette pureté.

Elle l'a seulement caché sous un tas de protection. Elle s'est protégé du monde, des gens et de la douleur en s'éloignant de ce qui l'a rendait heureuse. Car ce qui l'a rendait heureuse, en l'occurrence sans vouloir me jeter des fleurs, c'était moi, mais j'étais aussi sa source de chagrin.

Je ne me rendais pas toujours compte de mes sentiments envers elle et d'ailleurs depuis mes huit ans mes sentiments a son égard ne cessait d'être contradictoire, mais je la rendais malheureuse et ça je ne pouvais pas le supporter.

Un jour je l'aimer, le lendemain je la détestais.

Et tout ça parce que j'avais peur d'ouvrir mon cœur à cette femme et qu'elle finisse aussi noir que moi. Je n'avais rien à lui offrir moi. Je ne suis qu'un gamin ayant grandis dans un quartier pauvre et ayant traîner toute ma vie dans les rues. Je ne dis pas ça pour faire le bandit ou le mec de citée mais c'est la vérité. J'ai travailler en usine et c'est uniquement grâce à mon talent à la boxe et la vente de ma coke que j'ai pu sortir ma mère de la galère.

Mon frère Rezak était dealeur et Imrad également. Nous sommes née dans la drogue. J'ai grandis avec l'odeur chez moi de la drogue. Elle fait partie intégrante de ma vie mais je sais également que Hajar n'a pas sa place aux côté de moi. Elle mérite tellement mieux que la vie que j'ai à lui donner.

Je ferme un instant les yeux et je m'installe sur le lit, je me penche les coudes en avant et réfléchit à toute cette merde. Elle a encore faillis y passer ce soir si je ne lui avait pas donner mon souffle. Putain elle est tellement fragile bordel. Je sais qu'elle fait genre d'être plus forte en portant des combinaisons en cuir et en ayant couper ses cheveux mais au fond d'elle elle reste toujours la même petite Hajar que j'ai connu. Celle qui attend de recevoir de l'amour et qui attend surtout d'être comprise.

De ne plus être seule.

Je soupire et finis par m'allonger sur le dos moi aussi, j'écoute son souffle lent et fragile faire gonfler suffisamment ses poumons afin de garder son cœur intact et mon cœur s'apaise à côté du siens.

Je me suis finalement laissé bercer par sa respiration qui m'a calmé et m'a fait tout doucement fermer les yeux et je me suis plongé dans nos souvenirs les plus anciens.

Flashback
Farid - 8 ans

Je fais une passe à Kirou, un pote à moi du quartier et il intercepte le ballon tout en progressant vers le but. Je cours derrière lui en sueur, le soleil tape à fond cette après midi et il n'y a pas d'arbre dans notre résidence. Nous ne somme pas caché du soleil donc nous transpirons tous beaucoup.

Farid & Hajar : souvenir détachéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant