Magie, Fygie ou Sorcellerie ?

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Chapitre 14 : Sorcellerie, Magie ou Fygie ?

Orage compta l'argent qui lui restait. Les pièces retombèrent dans la bourse avec un petit cliquetis.

27 Ulofs... se lamenta-t-il en pensée. Ce n'est pas beaucoup... Les places pour les olympiades m'ont ruiné.

« Tu es prêt ? lui demanda Edo, qui attendait dans l'encadrure de la porte.

-Oui, oui, j'arrive », assura Orage.

Il enfila sa cape ocre par dessus sa veste chaude et enfonça son bonnet sur sa tête. Aujourd'hui, c'était sa journée d'exclusion. La veille des olympiades.

Orage sortit de l'Académie en présentant son mot d'exclusion au garde. Celui-ci l'avertit :

« C'est ta première infraction. Fais attention, à la deuxième, tu sera exclu pour tout un bimestre.

-Oui... » fit Orage en baissant la tête, honteux.

Avec Edo, ils se dirigèrent vers l'arène, qui n'était qu'à deux pas de l'Académie des Mages, pour voir où en étaient les préparatifs des olympiades.

Le lieu fourmillait d'activité. C'étaient les Chevaliers du Roi qui planifiaient tout, étant donné qu'ils ne participaient pas.

Ils avaient barricadé tout le périmètre, et s'activaient à transporter des meubles et autre pour aménager les infrastructures de l'arène.

« Viens, fit Edo, enjoué. Je connais une boutique d'articles de Magie où l'on pourra trouver notre bonheur. C'est à deux rues d'ici. »

Edo n'avait pas du tout l'air perturbé que leur journée libre soit une punition. Il semblait prendre cela pour une excursion sympathique durant laquelle ils pourraient faire les boutiques et visiter des monuments.

Orage, lui, se sentait horriblement mal de s'être fait surprendre en train de violer le règlement. D'habitude, c'était lui l'élève modèle, et c'était Flamme qui faisait les bêtises. Là, il s'était laissé emporter par sa curiosité et avait voulu savoir malgré tout. Il avait extrêmement peur de recommencer, poussé par sa soif de connaissances.

Remuant ses sombres pensées, il suivit Edo à travers les bâtisses blanches de Callandia. Dans les rues principales, les boutiques luxueuses ouvraient à peine. Des restaurateurs sortaient les chaises sur les terrasses et ouvraient les volets en bois. Des passants cheminaient déjà, comptant frénétiquement leur argent pour savoir combien ils pourraient acheter.

Les promeneurs étaient tous vêtus de capes, mais de différentes couleurs. Les Guerriers, en bleu marine, produisait un cliquètement en marchant, sans doute produit par les nombreuses armes qu'ils portaient.

Orage, fasciné par le spectacle, fonça dans un Apothicaire qui regardait des lézards séchés exposés sur une table devant un magasin. Il s'excusa, terriblement gêné.

Au lieu de continuer dans la rue marchande, Edo changea brutalement de chemin. Il s'engagea dans une petite ruelle pavée.

« Je sais qu'il y a d'autres boutiques plus grandes et plus réputées, mais celle-ci est de loin la meilleure. En plus, mes parents connaissent le propriétaire de longue date », déclara Edo lorsqu'ils furent arrivés.

La devanture de la boutique était joyeusement chaotique. Une sorte de buée bleue impossible à identifier recouvrait la vitrine, des bacs en bois pleins d'objets à donner étaient disposés sur les pavés, recouverts de tapis colorés, cinq carillons en or tintaient au dessus de la porte, dont un gond avait été déchaussé, et dont la poignée pendait lamentablement. Comme elle ne pouvait plus fermer, la porte avait été remplacée par un rideau de chaînes en bronze.

Sur la route des cieuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant