Rencontre, sur rencontre, sur retrouvailles doucereuses

12 5 2
                                    

Chapitre 27 : Rencontre, sur rencontre, sur retrouvailles doucereuses

Orage posa son sac sur la table de fortune en bois. Le Guerrier qui était assis de l'autre côté lui adressa un sourire compatissant en voyant sa mine renfrognée.

« Vous, vous n'êtes pas là de votre plein gré, jeune Demi-Chat. Quel âge avez-vous ?

— Bientôt quinze ans... soupira-t-il.

— Ah, une très jeune recrue. Bon, comme le veut le règlement, je dois vous retirer toutes vos affaires et les renvoyer chez vous. Ensuite, vous irez à la tente d'en-face pour récupérer un uniforme et un nouvel équipement. Si je ne m'abuse, vous aurez des rations pour une semaine, à renouveler tous les dimanches, un tapis en bambou pour dormir, une couverture en laine, une outre, une bobine de fil... Et j'ai oublié le reste. On va vous apprendre à vous servir des armes de base. Une fois que vous aurez trouvé votre arme de prédilection, on vous en prêtera une pour toute la durée de la guerre.

Tenez, voici votre plaquette d'identification. Il y a une chaîne pour la porter autour du cou. Vous aurez à la rendre à la fin de la guerre, qu'on puisse déterminer qui est mort ou pas. »

Orage tituba sous le poids des détails. Mais le Guerrier n'avait visiblement pas fini.

« Le stage d'adaptation durera deux semaines, avant que vous soyez placé dans un bataillon et envoyé au combat. D'habitude, c'est un mois, mais là on a besoin d'hommes rapidement.

— Merci beaucoup de me donner tous ces détails. »

Orage salua le responsable, qui rangea l'ancienne sacoche du Demi-Chat dans une grande caisse. Il rejoignit dehors Shimo, qui l'attendait pour aller chercher les uniformes.

A deux, ils rentrèrent dans la tente. Une autre Guerrière, qui était en train de plier des vêtements marron clair, les accueillit avec un sourire.

« Quelle taille vous faites, les garçons ?

— Un mètre et soixante-cinq centimètres, répondit Orage.

— Cinq centimètres de plus, sourit Shimo.

— D'accord. Patientez une seconde, je vais vous chercher votre matériel et la bonne taille d'uniforme. »

Orage était légèrement stressé. Pour tout dire, il avait peur. Pas du stage d'adaptation, mais plutôt de la suite. La guerre contre les Starns à laquelle ils seraient obligés de participer.

Lui qui était plutôt un intellectuel, n'avait pas trop la carrure d'un soldat. Il ne s'était jamais battu de sa vie et avait plutôt tendance à fuir le danger.

« Détends-toi, Orage du Matin, lui conseilla Shimo. Pense à Rosée, et à sa dernière lettre ! »

Rosée ! Rien que de penser à la belle Demi-Chatte, et Orage regagna un peu de courage.

Leurs retrouvailles pendant les vacances de juin s'étaient déroulées de façon plutôt... embarrassante. N'en pouvant plus, Orage s'était glissé en dehors de son lit durant la nuit pour rejoindre la maison des Morinoko et réveiller Rosée. Celle-ci l'avait accueilli les yeux bouffis. Orage n'avait pas su quoi dire et ils s'étaient retrouvés dans un silence gênant. Puis, le Demi-Chat gris avait bafouillé un « Tu m'aimes toujours ? » auquel Rosée avait répondu en l'embrassant.

Ensuite, la mère Morinoko avait débarqué et cloîtré sa fille dans sa chambre, avant de chasser Orage à coups de latte.

Il avait passé le reste des vacances sur son petit nuage, et avait été aux anges lorsque Rosée l'avait embrassé une nouvelle fois avant son départ pour l'Académie.

Sur la route des cieuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant