Oh, destin funeste !

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Chapitre 31 : Oh, destin funeste

Flamme se réveilla dans une cellule noire et sombre. Le sol était en terre battue, et il n'y avait absolument aucun meuble dans la pièce, sauf un seau en métal dans un coin. Aucune fenêtre non plus. Seule une porte, en acier, avec une minuscule ouverture au centre.

Flamme voulut s'en approcher pour regarder où elle était, mais à mi-parcours, elle perdit l'équilibre et tomba la tête la première. Son pied était attaché à une chaîne, au mur. Elle tenta de tirer dessus, mais elle était trop solide. Et lorsqu'elle tenta d'utiliser la Fygie, le matériau de la chaîne en absorba toute l'essence.

La Demi-Chatte se prit la tête entre les mains. Elle ne savait pas où elle était, on lui avait retiré tout son équipement. Comme seul vêtement, elle portait une sorte de short en tissu blanc sale, ainsi qu'un débardeur de la même matière.

Ouragan s'était fait prendre, lui aussi. Flamme ne savait pas où il se trouvait, et elle n'avait aucun moyen de le savoir.

Désespérée, elle se roula en boule dans un coin, et sombra dans un sommeil agité.

Elle fut réveillée par des voix de Starns. Surprise, elle tendit l'oreille pour savoir ce qu'ils disaient.

« Apparemment, sa Majesté veut convier les deux Mi-Félins à une audience. Il pense que ce sont des espions du roi, et il veut les interroger.

— Intéresssssant, siffla l'autre. Et si il n'obtient rien de probant ?

— Je suis sûr qu'il me les donnera. Des Mi-Félins, si jeunes et bien nourris, ça vaut une fortune chez les Klakérènes.

— Je t'envie, veinard. Tu ne voudrais pas me donner, disons, dix pourcents ? Quand est-ce, le prochain Grand Marché ?

— Dans une seule semaine. J'ai le monopole des marchandises, personne ne pourra me faire concurrence.

— Sir Volfy t'a vendu les rats qu'on a trouvé au marais ?

— Bien sssûr ! »

Flamme se couvrit la bouche de sa main, horrifiée. Les Starns voulaient les vendre, elle et Ouragan, comme esclaves aux Klakérènes, ce peuple de barbares ? Si ces derniers l'embarquaient, la Demi-Chatte était presque sûre de ne plus jamais revoir Osko.

Il fallait qu'elle trouve le moyen de s'enfuir. Mais les options étaient limitées. En fait, elle ne voyait qu'une seule échappatoire : le jour où elle serait interrogée par Volfy.

La jeune Demi-Chatte passa donc les jours suivants à cogiter, assise dans le coin de sa cellule, son estomac criant famine.

Le jour tant attendu arriva avec la lenteur d'un escargot ayant subi un sort de désorientation, mais il finit par avoir lieu.

Les Starns firent irruption dans la prison de Flamme, et une lumière vive envahit la pièce, l'aveuglant momentanément.

Les soldats reptiliens lui nouèrent un chiffon autour de la bouche pour l'empêcher de parler, lui passèrent des fers aux poignets et aux pieds, et enfin lui mirent une cagoule sur la tête.

Bien joué, pensa Flamme. Avec ça, je ne pourrais pas du tout m'orienter dans le château.

Elle se fit traîner dans de longs couloirs interminables jusqu'à ce que ses gardes du corps s'arrêtent et qu'elle entende un coup de heurtoir, suivi d'un "entrez" retentissant.

Flamme se fit à nouveau traîner, sur quelques mètres, avant qu'on la pousse et qu'elle tombe à genoux. On lui enleva sa cagoule.

Elle aperçut Ouragan, juste à côté d'elle. Il semblait terrorisé, et tout tremblant. Pour tout dire, Flamme aussi était emplie d'effroi. Mais elle décida de ne pas le montrer, et de jouer la carte de la défiance.

Sur la route des cieuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant