Rosée Morinoko

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Chapitre 21 : Rosée Morinoko

Le bruit d'une pierre heurtant le verre réveilla Orage. Les yeux alourdis de fatigue, il se traîna jusqu'à la fenêtre.

« Orage ! Descends ! Je dois te parler ! »

Le coeur du jeune Demi-Chat s'emballa. C'était la jolie voix de Rosée.

« J'arrive ! » chuchota-t-il.

Il enfila des sandales et sa cape ocre, pour ne pas avoir froid. Il descendit prudemment l'escalier, veillant à ne pas réveiller sa mère.

Dans un grincement, il poussa la porte d'entrée. Rosée l'attendait sur le perron.

« Salut Orage, fit-elle.

-Salut. Dis, pourquoi viens-tu me chercher à une heure pareille ? » s'enquit Orage.

La belle Demi-Chatte esquissa un sourire mystérieux.

« Je dois te dire quelque chose. Et puis j'ai une surprise pour toi. »

Depuis sa rencontre avec Rosée sur le bord de la rivière, Orage n'avait pas passé une seule journée sans lui rendre visite.

Les jeunes frères et soeurs de Rosée se moquaient souvent du fait que les deux Demi-Chats passent tout leur temps ensemble. Ses parents, quant à eux, couvaient Orage d'un regard réprobateur qui semblait vouloir tout dire.

Rosée ressemblait à Flamme, sous certains aspects. Elle était malicieuse, plaisantait parfois, mais était d'une gentillesse absolue.

Le soir où Orage lui avait raconté ses problèmes, elle l'avait écouté attentivement, l'avait consolé, lui avait séché ses larmes et avait été lui chercher une couverture pour qu'il n'attrape pas froid.

Orage lui avait ensuite demandé de raconter son histoire, afin qu'elle reste plus longtemps à ses côtés.

Rosée faisait partie de la classe basse de Félinarios. Les Ko que les Îme avaient empêchés de faire du profit grâce à leur artisanat. Seules quelques unes des familles Ko avaient réussi à s'enrichir légèrement.

Ces Ko là n'avaient pas une existence facile, car il était ardu pour eux de trouver du travail.

Rosée était d'un an plus jeune qu'Orage. Ou, comme elle s'amusait à le préciser, "sept mois". A presque quatorze ans, elle travaillait déjà, à la laverie de Félinarios. Tous les matins, Orage la voyait passer devant chez lui avec un panier de linge, en direction de la rivière.

Elle avait cinq frères et deux soeurs. Sa maison était toujours désordonnée, si bien qu'Orage n'en n'avait vu qu'une fois l'intérieur avant qu'elle ne lui en interdise l'accès. Parfois, alors qu'ils se promenaient dans les alentours, on voyait une Rosée miniature pourchassait un de ses frères qui lui ressemblait également.

« Tes frères et soeurs ne vont pas à l'école primaire ? l'avait interrogée Orage.

-Non. Et à vrai dire, moi non plus. »

Rosée tira Orage de ses souvenirs en le prenant par la main. Elle partit au pas de course. Elle se dirigeait vers chez elle. Elle ouvrit silencieusement la porte et lui intima :

« Reste ici, j'arrive. »

Elle revint avec une boîte enveloppée dans un vieux tissu sale.

« Allons plus loin. »

Ils se rendirent donc au bord de la rivière. Rosée déballa délicatement son coffre.

« C'est l'objet le plus précieux que je possède », expliqua-t-elle

Sur la route des cieuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant