Le dernier chapitre

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Chapitre 50 : Le dernier chapitre

« Oui, approche, Flamme, fit Volfy d'une voix doucereuse. Tu as quelque chose à me dire, non ? »

La Demi-Chatte rousse porta instinctivement la main au pommeau de son épée et sortit lentement de sa cachette. Elle marcha jusqu'au bout de la salle du trône d'un pas digne. Elle ne voulait pas paraître effrayée. Volfy se leva de son siège pour aller à sa rencontre.

« Bien. Qu'as-tu à me dire, Flamme Staïko ?

— Je viens pour vous tuer, répondit-elle franchement. Vous et toute votre clique d'envahisseurs, tueurs et destructeurs. »

Volfy éclata d'un rire tonitruant. « Nous sommes les envahisseurs, c'est ça ? Pourtant, qui a réduit la population Starnienne à l'état d'esclaves et d'inférieurs dans votre système à la noix ? Ce sont les Oskiens. Tu n'as rien à dire, Flamme. Vous aussi avez péché. Dans cette affaire, personne n'a raison. Tout le monde a tort. Et tu le sais autant que moi. »

Il leva les mains vers le plafond de la salle du trône, comme s'il invoquait des forces obscures. Ensuite, il fit signe à l'un de ses deux gardes de se lever et de venir prendre place à côté de lui. Flamme remarqua alors qu'il portait un masque.

« Voilà ce que je propose. Affronte mon champion en duel, remporte la confrontation, et mes Starns et moi cesseront toute action à l'encontre d'Osko. Nous nous retrancherons dans notre marais et ne sortiront plus jamais du Nord. En revanche, si tu perds... Je te tuerai, toi et tous les Oskiens, sans exception. Nous envahirons vos villes avec une violence inouïe et nous massacrerons hommes, femmes et enfants. Personne ne sera épargné. Et sache que maintenant que tu es là, tu ne peux plus refuser.

— Qui me dit que votre parole vaut quelque chose ? rétorqua Flamme avec véhémence. Vous n'êtes qu'un menteur. Vous ne tiendrez jamais votre promesse.

— Libre à toi de le croire, fit Volfy avec un sourire narquois. Mais dans ce cas-là, tu perds ton seul moyen de sauver ton pays adoré. »

Flamme grinça des dents. « Bon, très bien. Envoyez moi votre champion.

— Démasque-toi », ordonna Volfy à son acolyte.

Le champion leva une main gantée à son visage, baissa sa capuche et dégrafa l'attache de son masque. Il tomba au sol dans un bruit résonnant, dévoilant un visage de Demi-Chat qui n'était absolument pas inconnu à Flamme. Elle en perdit le souffle.

***

Quand Orage émergea de son inconscience, il faisait nuit noire. Il se frotta la nuque, douloureux.

« Fichue Flamme, pesta-t-il. Tu ne pouvais pas faire ça de façon plus confortable, quitte à me faire perdre connaissance ? »

Il n'avait pas remarqué la silhouette de Darylys dans un coin de sa chambre. Lorsqu'il s'en aperçut, il sursauta et poussa un hurlement.

« Prépare-toi immédiatement, Orage Staïko, lui intima la commandante. Nous allons partir tout de suite à cheval pour le marais, afin de sauver la vie de ta soeur. »

Le Demi-Chat gris hocha vivement la tête et entreprit d'enfiler côte de maille, tunique, pantalon et bottes. Il sangla une épée légère à sa ceinture, au cas-où, et enfila sa sacoche qui contenait bon nombre de fioles élémentaires. Enfin, il revêtit sa cape ocre, qui ne l'avait pas quitté depuis deux ans, et à laquelle il était extrêmement attaché.

Il descendit les marches de l'auberge quatre à quatre et rejoignit Darylys, Ouragan et Neko à l'écurie. Elles étaient déjà en selle.

« On va partir en petit comité pour ne pas alerter les Starns, expliqua la commandante. Une armée d'environ cinq cent hommes va quant à elle se mettre en route à l'aube. Cela distraira les Starns, et avec un peu de chance ils ne nous repéreront pas. Allez, en avant. »

Sur la route des cieuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant