Arrivée au Klaker

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Chapitre 34 : Arrivée au Klaker

Flamme sentit son ventre gargouiller pour au moins la millième fois. Elle était toujours enfermée dans la caisse, et d'après son horloge interne, cela faisait au moins vingt-quatre heures. La Demi-Chatte mourait littéralement de faim et de soif. Sa bouche était sèche et sa gorge rêche, et son estomac plus vide que le désert du Horn.

Pour passer le temps, Flamme composait des musiques rythmiques en tapotant les murs de sa minuscule prison de bois. Elle savait que de l'extérieur, elles ne ressemblaient qu'à des suites de coups répétitifs, mais dans sa tête une chanson dansante et amusante se jouait.

Après une ou deux heures à accomplir cette action, Flamme commença à avoir des hallucinations. Elle avait l'impression qu'il y avait réellement de la musique, et qu'un orchestre jouait dans sa tête. Bientôt, des canaris rejoignirent le cortège et se mirent à taper au marteau sur sa boîte crânienne. C'était insupportable, et Flamme avait envie de se frapper la tête contre la caisse pour s'évanouir et faire cesser cette symphonie retentissante.

Après environ trente-six heures, l'apprentie Guerrière entendit des coups de pied de biche, puis un bruit de caisse en bois descellée. Les sons arrivèrent au-dessus d'elle, et elle fut bientôt aveuglée par la lumière du jour.

On tira ses chaînes, puis on lui banda les yeux. On la mit debout, puis on la traîna, la forçant à marcher dans une direction inconnue.

Le sol était fait de gravier, qui blessaient les pieds nus de Flamme. De nombreuses personnes criaient des ordres dans une langue que la Demi-Chatte ne savait pas reconnaître. Il y avait également des bruits de chaîne, et bientôt, on entendit les sons d'une foule en délire.

On enleva le bandeau de Flamme, et elle put enfin observer son environnement. Elle se trouvait visiblement derrière une scène, car elle était face à un escalier surplombé par un immense rideau. La foule devait se trouver face à la scène, derrière le rideau.

Le décor autour de l'estrade ne ressemblait ni au marais des Starns, ni à aucun autre endroit en Osko. Ce n'était même pas un village, juste une plaine stérile, de pierres et graviers, entourée d'arbres morts.

C'est le Klaker, j'en suis sûre. Le pays des Klakérènes. Ils... Ils vont nous vendre à ces barbares, vraiment ?

Flamme chercha Ouragan des yeux. Il était juste à côté d'elle.

« Comment vas-tu ? lui demanda-t-elle.

— Pas très bien, vu les circonstances, soupira Ouragan. C'est la seule question que tu penses à me poser ?

— Eh ben ! Un peu de répartie du petit Draîme, c'est rare ! plaisanta Flamme, voulant détendre l'atmosphère.

— Ce n'est ni l'endroit, ni le lieu pour faire une blague, Flamme, rétorqua Ouragan. C'est de ta faute, tout ça. Si tu avais été plus polie avec Volfy, on n'en serait peut-être pas là aujourd'hui.

— Tu croyais vraiment qu'après s'être faits capturer par les Starns, on avait une chance de s'en sortir ? C'était perdu d'avance. Que voulais-tu que je dise ? riposta la Demi-Chatte, furieuse. Bon, ce n'est pas le moment de se disputer. On est dans une belle galère. Il faut se serrer les coudes. On va s'en sortir.

— Pas si sûr... » marmonna Ouragan.

Ibraham le Négocieur arriva soudain. Il avait revêtu une sorte d'armure en cristal noir, avec des gravures de serpent. Il tenait un carnet de prix.

« Silence ! ordonna-t-il. Bon... Quel est la première offre ? »

Il consulta son cahier, puis saisit les liens de Flamme et Ouragan en même temps. Il les tira jusqu'à l'escalier, les fit monter puis traverser le rideau.

Sur la route des cieuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant