Lovers of creation.

🪽44. Un plan pour tout.🪽

Six jours terrestres avant la bataille.

Le Créateur m'a fait appeler. Comme d'habitude, il n'est pas là quand j'arrive. C'est son truc ça. Nous appeler mais ne pas être présent quand nous arrivons.

Déambulant dans les Cieux, je me remémore des temps anciens. En passant devant le jardin d'Eden je me souviens des moments passés avec Adam et Lilith, aux côtés de Céleste. Tous ces instants me manquent. Comme d'une autre vie, j'ai l'impression que tout ceci n'est jamais arrivé.

Lorsqu'on a perdu Lilith, je me suis senti au plus mal. Je perdais une amie, une moitié de mon être, une sœur qui n'est pas de sang. Ensuite, il y a eu la perte de Céleste. Ça m'a anéanti. Je me suis laissé tomber de mon nuage. La chute a été longue, rapide et presque douloureuse. J'aurais aimé sentir plus le mal que ça me faisait, histoire d'avoir l'impression d'être toujours en vie. Ma réception a été compliqué. À genoux, si le sable d'une plage, j'ai laissé toutes les larmes de mon être rouler sur mes joues.

    C'est grâce à Adam que j'ai pu remonter la pente. Il m'a aidé à aller mieux, à gérer la tristesse de la perte. Nous nous sommes accroché l'un à l'autre, jusqu'à ce que mon père me promette qu'il n'était pas au courant de tout ceci. Qu'un jour viendrait, il se ferait pardonner. Sauf que ce jour n'est jamais arrivé. Pourtant, je continue de travailler pour lui, faisant mon rôle de chef de la milice des Cieux.

    Tout en allant dans la salle principale du palais du paradis, je rencontre certain de me frère. Gabriel me sourit à pleine dents.

    - Michel, de retour au bercail, se réjouit-il.

    - Pas pour longtemps. Père m'a appelé.

    - Ah je comprends mieux. Je crois qu'il est dans son bureau.

    - Merci mon frère. On se revoit bientôt.

    N'attendant aucune réponse de sa part, je fonce à travers les couloirs, déambulant comme à mon habitude. Beaucoup pense que j'ai la grosse tête, car sans le vouloir j'ai pris la suite de mon père. Devenant son bras droit, je prenais les missions les plus délicates ou celle dont personne ne voulait. Alors oui, je prends certaine liberté avec les règles établies. Peu importe que ça plaise ou non. Celui qui n'est pas content, n'a qu'à faire ce que moi je fais. Ensuite, il pourra l'ouvrir.

    La porte de son bureau est entrouverte. Sans m'annoncer, j'entre et observe la décoration qui n'a pas changer malgré les siècles qui se sont écoulés. Des bouts de nuages s'envolent vers le plafond. Une esquisse de tous ses enfants fait le tour des murs. Son bureau en or massif prend presque toute la largeur de la pièce.

    M'installant sur l'un des nuages à disposition, j'attends patiemment qu'il arrive. Ce qu'il fait très vite. Sa longue chevelure noire arrive en bas de son dos. Sa barbe parfaitement coiffée fini par une tresse qui frotte ses épaules à chaque mouvement. Une longue toge blanche l'habille, par-dessus laquelle il a mi une cape pourpre. Ses sempiternelles sandales aux pieds, il avance pour contourner son bureau et s'installer face à moi.

    Avec une nonchalance qui le caractérise parfaitement, il croise les doigts devant lui. Un sourire tendre étire ses lèvres. Le tendresse qui se dégage de son regard me réchauffe le cœur.

    - Fils.

    - Père. Que puis-je faire pour vous ?

    - Rien que tu ne fais pas déjà. Tu es le fils parfait. Ma plus belle création et je suis fière de toi.

   Perplexe, je ne comprends pas où il veut en venir. Mon regard reste obstinément fixer sur lui. J'attends qu'il reprenne la parole, ce qu'il ne fait pas. Pendant ce qui me semble être une éternité, rien ne se passe. Aucune de nous n'ouvre la bouche. Passant une main sur son visage, il soupire, caresse sa barbe avant de la poser à plat sur son bureau.

    Lorsqu'il regarde une photo posé sur le meuble, je me demande ce qu'il regarde ainsi. Comprenant ma question muette, il tourne le cadre vers moi. Mon cœur explose quand j'aperçois le visage souriant de Céleste. Depuis tout ce temps, il garde une image de la femme que j'aime.

    - Elle est ma plus grosse erreur, du moins sa mort l'est. Je m'en veux chaque jour que je fais pour sa perte. Elle n'aurait jamais dû finir ainsi.

    Sa déclaration me fait chaud au cœur. Ce sont des mots que j'attendais depuis beaucoup trop d'années.  Savoir qu'il s'en veut pour ce qui lui ai arrivé est un baume pour mon âme meurtrie.

    - Merci père d'honorer sa mémoire. Je suis heureux de savoir que je ne suis pas le seul.

    - Je continuerais de l'honorer jusqu'à ce que les étoiles s'éteignent ou que les nuages tombent du ciel. Ce qui n'est pas près d'arriver.

    - Tant mieux. Les humains méritent leur chance. Peut-être même plus que nous autres.

    - En parlant d'humain, es-tu amoureux de cette jeune humaine ? Delana il me semble.

    Ma respiration se coupe, mes yeux se ferment, mon cœur palpite. Je ne sais quoi répondre à cette question. Même si la réponse est assez évidente pour moi et pour beaucoup d'autre, le dire à voix haute est comme si je trahissais ma douce Céleste. Mais ne pas l'avouer, serait manquer de respect à Delana.

    - J'ai de fort sentiment pour elle oui.

    - Ce n'est pas ce que je veux savoir Michel, je veux savoir si tu es amoureux d'elle.

    - Oui je le suis.

    - Très bien, alors pour la suite des événements, il faut que tu es et que tu garde la foi mon fils.

    Tout ceci ne me dit rien qui vaille. J'ai peur que le pire n'arrive et de ne pas réussir à garder la foi. Si l'on m'enlève encore une fois la femme que j'aime, je risque de défaillir.

    Semblant le comprendre, il se redresse et vient vers moi. Assis à côté de moi, il pose une paume sur mon épaule, t'approchant nos âmes célestes.

    - Il faut vraiment que tu es foi en moi Michel, Saint des Saints. Fils aîné et favori. Crois en moi.

    - Je crois en vous père.

    Je viens de sceller un destin que je ne maîtrise même pas. Mon rythme cardiaque s'emballe, espérant de tout cœur que je n'ai pas fais une terrible erreur. Mise à part cela, je suis sûr et certain que mon père, notre Dieu à tous, a un plan à tout ceci. Après tout, il a toujours un plan pour tout. J'attends seulement de le connaître. En attendant, je n'ai qu'une chose à faire.

    Retourner sur terre.