L'ombre Qui A Trouver Sa Lumière

Chapitre 1

Black

Alors que ma proie ressort de son bureau je le file tel un spectre invisible.
Je connais parfaitement son itinéraire et je sais précisément à quel moment je vais me présenter à lui.
Il ne le sait pas encore mais ce soir il va avoir son entretien avec le diable.
Lorsqu'il atteint le parc vide à cette heure tardive je sens l’adrénaline monter en moi.
Une exquise excitation m’envahit et mes mains tremblent joyeusement, impatiente à l’idée de faire ce pour quoi elles ont été formé.
La nuit noir me permet de passer devant lui sans qu’il s’en aperçois et je souris de contentement à l’idée qu’il va bientôt se retrouver acculé.

- Je vous attendais avec impatience Monsieur Brame.

Ma voix s’élève de l’obscurité et je me repétre de son sursaut.
Ma future victime plisse les yeux, cherchant désespérément à savoir d’ou provient la voix et surtout de qui.

- Qui êtes-vous ? Montrer vous !

Son ordre me fait grimacer, une colère sourde gronde en moi, prête à éclater. Personne n’a le droit de me parler de cette manière.
Aussi rapide que l'éclair, je me jette sur lui, mes mains se fermant autour de sa gorge.
Ses yeux s'écarquille et un rictus satisfait se dessine sur mes lèvres.

Nous le tenons !
Tuons le !
Nous voulons du sang !

Je ne peux encore nourrir mes démons intérieur sachant qu'il détient une information que je me dois de découvrir.
Mais sa mort n’est qu’une question de temps.
Pour l’heure je vais m’amuser avec lui.

- Je suis là mon mignon, juste devant toi.
Et tu peux m'appeler Black.

- Que voulez-vous ?

Sa voix, étriquée par la tension de ma main me rappelle à l'ordre et, dans un geste impulsif, je lâche son cou avec violence.
Il se masse la gorge, ses doigts s'attardant sur la marque de ma prise, tandis qu'il me dévisage avec une haine brûlante. Un frisson d'excitation m'envahit ; j'apprécie le fait qu'il n'éprouve aucune peur. C'est un contraste frappant avec ce à quoi je suis habitué, où la crainte est omniprésente. Ce défi, cette résistance, me captive et insuffle une nouvelle énergie dans cette rencontre.

- Ah Monsieur Eliot Brame, je dois dire que vous m’avez rendue la tâche difficile.
J’ai mis un certain temps à récolter des preuves contre vous, et à découvrir vos secrets les plus sombres.

J'aime contempler, à chaque fois, l'impact que j'ai sur mes proies. Leurs expressions passent par une gamme d'émotions fascinantes : d'abord l'incompréhension, puis la surprise qui fige leur regard, suivie de la colère qui jaillit avec une intensité brûlante. La peur s'installe, palpable, avant de céder la place au désespoir qui s'empare d'eux comme un poison. Je savoure le supplice qui se lit sur leurs visages, jusqu'à ce que la résignation s'y impose, marquant le chemin vers la mort. C'est une danse macabre, à la fois magnifique et enivrante. Ma réputation est bien établie ; chaque vermine de la région a entendu murmurer mon nom dans les médias, un spectre qui plane au-dessus d'eux, semant l'effroi et la fascination.

- Qu’est-ce que vous me voulez ?

Je place mon index sur ma bouche, feignant la réflexion, savourant quelques secondes de tension palpable dans l'air. Lorsque je sens que mon magnifique criminel est aussi tendu qu'un arc prêt à lâcher son tir, je le libère, ma voix résonnant avec une folie délicieuse.

- Vous tuez bien-sur !

- Comment osez-vous ! Je suis un politicien respecter ! Je ne me laisserai pas emmerdée par un tarée !

Le visage empourpré de rage, Brame sort un pistolet de son dos et le pointe sur moi, désactivant le cran de sûreté. Je me mets à rire aux éclats, le laissant visiblement troublé par ma réaction inattendue.