L'ombre Qui A Trouver Sa Lumière

Chapitre 57

Eve

Je me réveille péniblement, grognant contre la lumière du jour qui filtre à travers les rideaux, et contre les draps collants qui m'enserrent comme une seconde peau. Je m’agite, cherchant à me dégager lentement de l’étreinte de Black, qui a pris l’habitude de m’envelopper de ses bras, comme s'il voulait m'empêcher de m’éloigner de lui.
Cela fait maintenant quinze jours que cette nuit dans les bois a tout changé. Quinze jours d'entraînement acharné, où chaque session me pousse à mes limites. Même si c’est éprouvant et intense, je sens que j’ai gagné en force, en rapidité et en endurance. Je suis capable de tirer avec une arme ; même si je ne rivalise pas encore avec Red et Black, je me défends plutôt bien. Au combat, je parviens à surpasser les garçons, mais mon ombre reste implacable. Face à lui, je sais que je ne peux pas gagner. Son expérience et ses années d’entraînement sont des atouts que je ne peux égaler.

Notre groupe forme une unité presque parfaite, chacun jouant son rôle avec efficacité, bien que Green prenne souvent plaisir à défier les limites de Black. Ce dernier est indéniablement possessif et protecteur, ça c’est certain. Depuis que nous avons franchi le seuil du plaisir charnel, notre relation a pris une nouvelle dimension. Nous dormons ensemble, enfin, si l’on peut vraiment appeler cela dormir. Franchement, il n’est pas humain !
Il m’a demandé, ou plutôt ordonné, de quitter ma chambre pour rejoindre la sienne. Il m’a avoué que chaque fois que je restais près de lui, il pouvait se reposer sans être assailli par des cauchemars.
Il y a 6 jours, Rider est mort, et ce n'était pas trop tôt. Chaque jour, Black se rendait auprès de lui et j’ai tenu à l’accompagner à chaque fois. Bien que l’image et l’odeur étaient insupportables, je voulais qu’il voie toujours mon visage, comme un maudit fantôme qui le hante.
Mais à cause de cela, je sais que je n’oublierai jamais ces images de lui, amaigri, dévoré de l’intérieur, imprégné de cette odeur de mort et de putréfaction. C’est un souvenir qui me hantera malgré tout.
Le moment le plus difficile a été sans conteste de sortir le corps. Black m’a supplié de ne pas être présente, mais j’ai décidé de faire la tête brûlée, et aujourd’hui, je le regrette amèrement. Rien qu’en y repensant, un haut-le-cœur me prend, me rappelant les horreurs que j’ai vues. Franchement, c’était une vision insupportable !

Nous avons dû brûler le corps, ou du moins ce qu'il en restait, tant il avait été dévoré par les vers et autres insectes. L’état dans lequel il se trouvait était épouvantable. Les os, bien sûr, n'ont pas brûlé, et nous avons décidé d’appeler Mac pour savoir s’il souhaitait les récupérer. J’ai trouvé cela bizarre, mais il a accepté, ce qui a soulagé Black, qui n’avait pas à se soucier de comment s’en débarrasser.
Ce soir, nous devons le retrouver à la boîte, car il a des informations sur Alexander Mercier. J’espère qu’il a réussi son coup, mais en même temps, une peur sourde m’envahit à l’idée de retourner en France. Une certaine routine s’est installée ici, et je m’y suis habituée. J’ai peur que ce retour en France ne fasse éclater cette bulle de sécurité que nous avons construite autour de nous. L’idée de tout perdre, de voir notre fragile équilibre s’effondrer, m’angoisse profondément.
Je file à la douche, désireuse de me décrasser de la sueur de la nuit.
L’eau tiède qui s’abat comme une pluie d’été sur ma peau me fait un bien fou.
Je sens une présence avec moi mais je ne suis aucunement apeurée sachant très bien qu’il s’agit de mon amant.
A force j’ai appris à reconnaître son aura et je pourrais percevoir son odeur malgré des odeurs forte.
Il me rejoint et m’enlace par derrière, plongeant sur mon cou qu’il mordille avec passion.

- Bonjour mon lapin.

Sa voix rauque du matin me provoque un frisson d’extase, il est tellement sexy que je me sens déjà brûlante d’envie.
Son corps se presse au mien et je sens sa virilité dure et imposante se frotter entre mes cuisses.
Elle est tellement grosse et longue qu’elle parvient à me titiller le clitoris et je soupire de bonheur.