L'ombre Qui A Trouver Sa Lumière

chapitre 28

Eve

En poussant la porte de ma chambre, une vague de fatigue m’envahit, comme si le poids de la journée s’était agglutiné autour de moi. Je me déshabille, laissant tomber mes vêtements au sol, et je fouille dans mon sac à la recherche de mon pyjama préféré. Mes doigts trouvent enfin un short et un débardeur en dentelle, d’un bleu nuit apaisant. Je les enfile, et je sens immédiatement une douceur réconfortante envelopper ma peau.
Après avoir effectué ma petite toilette du soir, je me glisse dans mon lit, un havre de confort dont je redécouvre chaque nuance. À peine allongée, je laisse échapper un gémissement d’extase, savourant la sensation du matelas sous mon corps. Quelle différence avec la nuits passé dans la voiture, où mon corps s’était retrouver dans des positions inconfortable.
Mon esprit commence à vagabonder, revenant sur les événements de la journée. J’essaie de faire le point sur tout ce que j’ai appris. Cette soirée avec Black a été significative. Je ressens au fond de moi que nous avons avancé, même si chaque pas en avant est suivi de l'angoisse d'un possible recul. Notre relation est un véritable mystère, mais elle semble évoluer vers quelque chose de plus profond.

Malgré sa tendance à se cacher derrière des murs, je me rends compte que j’arrive à faire preuve d’une patience inattendue à son égard. C’est un paradoxe pour moi, car je suis habituellement impatiente, toujours en quête de réponses. Peut-être que, dans certains moments, nous choisissons inconsciemment quand céder à l’impatience ou à la compréhension.
Il est évident que nous avons tous deux peur de nous abandonner totalement l’un à l’autre, de découvrir ce qui se cache derrière ce désir intense et troublant. Ce qui me terrifie, c’est moins lui que moi-même. Quel type de femme suis-je pour succomber si vite au charme d’un homme, tout en étant consciente de ses zones d’ombre ? Même si je sais que son cœur est pur, il reste un homme dangereux, avec une vision du monde qui lui est propre. Parfois, il se comporte même comme un véritable imbécile.
Sa présence dans ma vie est une danse périlleuse, un mélange d’aventure, de désir et d’obscurité. L’idée qu’il puisse un jour disparaître me brise le cœur et me plonge dans l’angoisse.
Je bâille profondément, m’enveloppant dans ma couverture, cherchant cette chaleur et ce réconfort. C’est en prenant conscience de cette lutte intérieure que le sommeil finit par m’emporter, comme une vague apaisante.

Black

Red est parti se coucher depuis une vingtaine de minutes, et je me retrouve seul, assis sur ma chaise, les yeux rivés vers le ciel étoilé. Mon esprit est en ébullition, saturé par le flot incessant de pensées qui tournent autour des événements de la journée. Évidemment, Eve est au cœur de toutes mes réflexions.
Son baiser me hante. Il était à la fois pur et chargé d'une intensité troublante, comme si elle avait déposé une douce caresse sur mes lèvres. Mais cette douceur était imprégnée de désir et de promesses inavouées, et cela me frustre au plus haut point. Pourquoi diable cela me perturbe-t-il autant ?
Ne pouvant plus supporter cette tension, je me lève et me dirige vers sa chambre. En poussant la porte, je découvre Eve plongée dans un sommeil profond, enveloppée dans sa couverture. Une seule jambe dépasse, abandonnée à l’air frais de la nuit. Sa bouche pulpeuse, entrouverte, semble me tendre une invitation à l'exploration, et je ne peux m'empêcher de penser à la façon dont elle pourrait répondre à mes caresses. Sa peau nue, exposée à la lumière tamisée, est une tentation à laquelle je peine à résister.
Elle est d'une beauté renversante, c’est indéniable. Je m’approche doucement, me mettant à genoux à ses côtés. Avec délicatesse, je dégage une mèche de cheveux qui tombe sur son visage radieux. Mon cœur s’emballe alors que ma main glisse le long de sa joue, poursuivant son chemin jusqu’à ses lèvres. Je prends le temps de l’observer, de graver chaque détail dans ma mémoire, chaque courbe, chaque ombre qui danse sur sa peau.
L’odeur de sa présence m’enveloppe, m’apaise, et je me sens rassasié par cet instant volé. Mais alors que je m'apprête à quitter sa chambre, une voix douce, légèrement endormie, s’élève et m’interpelle.