Chapitre 21

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Black

Je ne comprends pas comment je parviens à rester aussi calme dans cette situation. J’attend Eve, qui s’affaire à préparer ses affaires. Pendant ce temps, je décide d’envoyer un message aux garçons pour qu’ils nous rejoignent au QG. Chaque seconde qui passe me semble une éternité, l’angoisse s’immisce en moi.
Une fois installés dans la voiture, la tension ne fait qu’augmenter. Je conduis comme si ma vie en dépendait, chaque coup de volant résonne comme une course contre la montre. Je suis piégé dans un cauchemar éveillé. Les souvenirs défilent dans ma tête, et l’image d’Eve, l’arme braquée sur sa tempe, me retourne l’estomac. La colère monte en moi, prête à exploser.
Jamais, avant elle, je n’avais eu quoi que ce soit à perdre. Elle est devenue ma raison, et maintenant, ce fils de pute veut me l’arracher. Je ne laisserai pas cela arriver, pas question.
Il est temps d’enclencher la guerre. Je n’aurais jamais penser devoir accélérer les choses, mais je n’ai pas le choix. Le temps presse, et la vie de mon petit lapin est en jeu. Je réalise que j’ai gravement merdé en l’impliquant dans ma vie. Pour une raison que je ne peux expliquer, je n’ai pas réussi à m’éloigner d’elle.
Nous ne nous connaissons pas vraiment. Nos interactions ont toujours été teintées de violence, de menaces et d’une tension électrique. Ce qui me dérange le plus, c’est qu’elle semble réellement attirée par moi, elle n’à pas peur et je me sens comme un idiot face à elle.
Je suis pris au dépourvu par mes propres émotions, des émotions que je n’ai jamais ressenties auparavant. Le désir de la protéger, de la revendiquer, de la comprendre. Tout cela est nouveau pour moi, comme si j’essayais de déchiffrer une langue étrangère, de m’exprimer dans un monde que je ne maîtrise pas.

Eve 

Je reste là, figée, juste en face de l'entrée de l'église. Une atmosphère glauque m'enveloppe, et un frisson désagréable parcourt ma colonne vertébrale, intensifiant mon hésitation. Les vieilles pierres, usées par le temps, semblent murmurer des secrets oubliés, et je me sens soudainement vulnérable.
Black, quant à lui, ne se préoccupe guère de mon état. Il avance d'un pas déterminé, indifférent à l'angoisse qui me ronge. Avec une aisance déconcertante, il s'approche des grandes portes de l'église et, d'un geste précis, utilise une poignée à détecteur d'empreintes. Je reste là, ahurie, incapable de comprendre ce qui se passe.
Lorsque les portes s'ouvrent, je suis frappée par le contraste saisissant entre l'extérieur défraîchi et l'intérieur qui se révèle à moi. Ce que je découvre me laisse sans voix : l'espace est incroyablement moderne, baigné dans une lumière douce et chaleureuse. Les murs, loin d'être dépouillés, sont ornés d'armes brillantes, exhibées comme des œuvres d'art, témoignant d'une réalité bien différente de ce que je m'étais imaginé.
Au centre de la pièce, des écrans futuristes diffusent des informations en continu, créant une ambiance à la fois intrigante et déroutante. Je remarque la présence de deux individus, qui semblent absorbés dans leurs tâches, mais leur regard se pose directement sur Black, intensifiant ma légère anxiété. Mon cœur bat plus vite alors que je réalise que je m'apprête à entrer dans un monde dont je ne comprends pas encore les règles.

— Black, tout va bien ?

Je me cache derrière son imposant corps, cherchant un peu de réconfort dans sa présence. À cet instant, il se décale légèrement, et les yeux des deux hommes qui se tiennent devant nous s'illuminent d'une curiosité palpable.

— Green, Red, voici Eve.

Annonce Black d’une voix froide et distante.

— Putain de merde...

S’exclame celui qui semble être Green, son ton trahissant à la fois surprise et méfiance.

— Qu'est-ce qui t'a poussé à l'emmener ?

L'ombre Qui A  Trouver Sa Lumière Où les histoires vivent. Découvrez maintenant