Chapitre 2

149 26 43
                                    

Claire serra ses jambes contre elle, se recroquevillant sur la banquette froide et inconfortable, faite d'une matière lisse qui n'était ni du métal, ni du tissu, ni du plastique, mais qui semblait un mélange étrange entre les trois. Elle ne pouvait s'empêcher de trembler. Si elle en croyait sa montre, cela faisait près de quatre heures – quatre heures ! - qu'elle était enfermée ici, sans avoir vu personne. Elle aurait dû être rentrée depuis longtemps !

Mes parents vont grave me tuer !

Toutes ses affaires lui ayant été confisquées, elle n'avait aucun moyen de les prévenir. Ils devaient être fous d'inquiétude !

Ils ne vont jamais me croire, en plus, quand je leur raconterai ça !

A cette heure, ils avaient sûrement déjà prévenu la police. Elle qui détestait tant se faire remarquer...

Tout le lycée va être au courant, génial... !

Bizarrement, cette idée, et la colère de ses parents, l'inquiétaient beaucoup moins qu'elle ne l'aurait imaginé seulement quelques heures plus tôt.

Si ça me permet de rentrer chez moi, ce ne sera pas trop cher payer, je pense...

Mais était-elle donc ? Dans des installations aménagées dans les sous-sols de la ville ? Cela paraissait le plus logique, évidemment, bien qu'improbable...

Mais je n'ai pas eu l'impression de descendre, quand j'ai passé... traversé... franchi ce fichu truc !

L'homme avait appelé l'étrange objet flottant un « Vortex ». Quoi que ce cela veuille dire, cela ne présageait rien de bon. Mais Claire refusait encore, obstinément, de se l'avouer.

Pourtant, entre la langue, l'aspect technologique totalement étranger de cet endroit, avec ses couloirs colorés, cet éclairage fait de plafonds luminescents, ces portes qui se rétractaient dans les murs, ces soldats habillés comme dans de vieux films de science-fiction... sans compter cet homme, avec sa cape de super-héros un peu ringard, qui lui avait parlé mentalement... l'idée s'insinuait, bien qu'elle la refoulât de toutes ses forces.

J'en suis sûre, je n'ai pas rêvé ! J'ai entendu les mots directement dans ma tête !

Mais une telle chose était impossible. C'était de la science-fiction, acceptable peut-être dans ces séries et ces films qu'elle regardait avec délectation, il y a – était-ce possible ? - quelques heures encore, mais pas dans la réalité...

Et pourtant, elle était bien passée à travers quelque chose. C'était un passage, comme une trouée dans l'air, qui l'avait menée ici. Et à partir de là, toutes les options étaient possibles. Y compris, aussi fou que cela paraisse, que ce soit une technologie avancée.

Genre, extra-terrestre. De la téléportation, ou un truc comme ça. Ou pire !

Et, dans ce cas, que je ne sois plus sur Terre.

Elle secoua la tête, chassant d'un revers de main rageur les larmes de panique qui lui montaient aux yeux. Elle avait déjà suffisamment pleuré comme ça !

Dès que la porte s'était refermée sur les gardes, bien sûr, elle avait éclaté en sanglots. Elle savait bien que cela ne changerait rien à sa situation, mais elle avait été incapable de se retenir. Heureusement, personne ne la voyait, et elle avait laissé libre cours à ses larmes, souhaitant et redoutant à la fois que quelqu'un ne la surprenne.

Mais nul n'était venu, et, ne pouvant pleurer indéfiniment, elle avait fini par se reprendre. Pourtant, parfois, les larmes revenaient de manière inopinée.

Kivilis - Le Cycle du Vortex, T1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant