Chapitre 55

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L'un des assistants d'Aucyne déboucha en trombe dans le hangar en hurlant :

— Ils arrivent !

En un instant, la panique s'empara de l'assistance. Les réfugiés coururent vers le vaisseau, même ceux qui pouvaient à peine marcher. Le petit garçon qu'ils étaient en train de soigner se leva brusquement, renversant le pack médical, et s'enfuit à toutes jambes. D'autres tentèrent de se cacher derrière les caisses les plus proches, tandis que les employés d'Aucyne chargeaient en hâte les derniers containers. La porte par laquelle ils étaient arrivés avait été refermée, soigneusement verrouillée, mais malgré cela, les sifflements et les détonations se rapprochaient de seconde en seconde.

Claire se retrouva, indécise, au milieu du hangar, avec les réfugiés paniqués qui la bousculaient de toute part dans leur hâte à rejoindre le cargo.

Elle est là, enfin, l'occasion que j'attends ! Je vais me rendre aux soldats !

On la tira brusquement en arrière.

— Vous voulez vous faire tuer, ou quoi ? cria Marc en l'entraînant vers le sas de la navette, où Camyl et Giles avaient déjà disparu.

— Lâche-moi ! s'exclama-t-elle, résistant de toutes ses forces.

Avec un bruit assourdissant, la porte fut soufflée par une violente explosion, qui les projeta tous à terre dans un déluge de débris. Derrière eux, les moteurs du cargo commencèrent à monter en puissance dans un grondement sourd. Les portes extérieures du hangar s'ouvraient lentement sur le ciel noir. C'est alors qu'une nuée de soldats, postés de l'autre côté, profitèrent de ce nouvel accès pour s'introduire dans la place. 

Ils étaient pris en tenaille !

Une rafale de lasers croisés balaya le hangar, les manquant de peu. La plupart des assistants d'Aucyne étaient armés, et ils tentaient de protéger le chargement des dernières caisses, alors que les réfugiés les bousculaient dans leur hâte à se mettre à l'abri.

— Je me rends ! hurla-t-elle, tentant de se relever.

— Marc ! Qu'est-ce que tu fous ? entendit-elle Giles crier depuis la coupée du cargo. C'est trop dangereux !

Mais le jeune Wardom n'abandonna pas et commença à la tirer à reculons vers le sas. Elle entendit Giles jurer alors que des tirs s'écrasaient non loin d'eux, touchant une femme qui avait essayé de s'abriter derrière l'un des containers. Claire la vit tomber en arrière, l'air surpris.

Marc l'avait soudainement lâchée, et elle bascula en avant. Elle essayait de ramper pour s'éloigner de lui quand on l'attrapa vigoureusement par derrière : Giles était venu prêter main forte à son frère. Elle essaya un instant de se débattre. Mais, réalisant que les soldats tiraient sur tout ce qui bougeait, elle finit par comprendre qu'il était beaucoup trop dangereux de poursuivre son plan. Elle se laissa entraîner par les deux frères dans le sas de la soute, qui se referma presqu'aussitôt derrière eux.

Instantanément, Giles commença à la noyer sous un déluge d'insultes. La plainte des moteurs vira à l'aigu alors que le cargo s'ébranlait sous le feu nourri des assaillants. Dans la soute bondée, les autres réfugiés les fixaient avec un effarement mêlé d'hébétude. Le déluge verbal s'interrompit brusquement, quand le contrebandier s'aperçut que son frère se tenait l'épaule, raide de souffrance.

Camyl était déjà auprès de lui. Elle l'aida à s'asseoir sur une caisse. Le vaisseau tanguait, les compensateurs ne suffisant pas à contrebalancer les manœuvres brutales du pilote. Etaient-ils pris en chasse par des vaisseaux de Kivilis ? Un blocus avait-il déjà été mis en place ? De l'endroit où ils se trouvaient, il était impossible de savoir ce qui se passait exactement.

Kivilis - Le Cycle du Vortex, T1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant