Chapitre14 : Leur Monde Ébranlé

33 4 4
                                    


Dans l'après-midi bercé par une tranquillité studieuse, Na-Young avait achevé sa séance de dessin. 

Seule, elle quitta l'atelier jouxtant le stade de football, glissant comme une ombre entre les éclats de voix et les cliquetis des crampons. 

Son chemin la menait vers la piscine, en quête de sa complice Soo-Mi pour partager le trajet du retour. 

En approchant, ses yeux captèrent la silhouette de Ho-Jung, absorbé dans le jeu, un ballet de jambes et de passion.

 Un sourire illumina son visage à la vue de ce spectacle réjouissant. 

Elle s'immobilisa un instant, le regardant jouer, éblouie par son allure à la fois séduisante et décontractée. 

L'attentif Ho-Jung, dans un interlude de jeu, la repéra. 

Son sourire fut un rayon de soleil qui transperça la foule, et il leva la main dans un salut amical. 

Aux abords, un groupe de filles suivait le match, parmi elles Ji-Soo, dont les yeux trahissaient une surprise mêlée d'agacement face à cet échange impromptu.

 Ho-Jung, connu pour sa réserve envers les jeunes filles de l'école, venait de briser un non-dit. 

Ji-Soo, l'âme empoisonnée par une jalousie soudaine, fixa Na-Young avec dédain.


 Les murmures venimeux commencèrent alors à s'élever parmi ses amies flatteuses. 

. "Pourquoi salue-t-il cette fille sans éclat ?", s'interrogea l'une. 


. "C'est évident, elle est si banale qu'il doit se sentir décontracté, comme avec un camarade", ricana une autre, 


alors que le cercle se gaussait ouvertement. Cependant, Ji-Soo ne se joignit pas à leur hilarité cruelle, consumée par ses pensées empoisonnées et une jalousie qui lui rongeait le cœur.

Na-Young, imperturbable, poursuivit sa route vers la piscine, laissant derrière elle les mots acerbes s'évanouir dans le tumulte de l'après-midi.

 Elle était décidée à ne pas laisser l'ombre de la médisance obscurcir la lumière de ce moment inattendu.

Ji-Soo et ses acolytes, habituées à leurs rituels, demeurèrent en bordure du terrain jusqu'au sifflet final. 

Lorsque les joueurs, essoufflés mais triomphants, quittèrent la pelouse, elles s'élancèrent à leur rencontre, empressées et souriantes. 

Ji-Soo, avec l'insistance d'une abeille autour d'une fleur, tentait à chaque fois de capturer l'attention de Ho-Jung, qui, fidèle à son habitude, ne partageait ses mots qu'avec son ami de toujours, ignorant avec une politesse froide l'essaim féminin.

Depuis l'échange inattendu entre Na-Young et Ho-Jung, Ji-Soo était assaillie de questions. 


Comment se pouvait-il que ces deux-là partagent une quelconque proximité? Une idée malicieuse germait en elle, et, saisissant l'occasion, elle éleva la voix avec une assurance feinte :

.  "Eh, les gars, vous êtes au courant que demain, c'est samedi, et surtout, l'anniversaire de mon cher cousin? J'espère vraiment vous voir tous là-bas !" 


Sa voix, claire et forte, suscita une vague d'exclamations joyeuses, sauf de la part de Ho-Jung, qui, indifférent, rassemblait ses affaires.

Sous un Autre Jour 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant