𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 : 4

6.2K 181 56
                                        










"𝐏𝐞𝐫𝐬𝐨𝐧𝐧𝐞 𝐜𝐨𝐧𝐧𝐚𝐢𝐭 𝐦𝐚 𝐬𝐨𝐮𝐟𝐟𝐫𝐚𝐧𝐜𝐞 , 𝐚𝐥𝐨𝐫𝐬 𝐩𝐞𝐫𝐬𝐨𝐧𝐧𝐞 𝐧'𝐚 𝐥𝐞 𝐝𝐫𝐨𝐢𝐭 𝐝𝐞 𝐦𝐞 𝐣𝐮𝐠𝐞𝐫 ."








Le moment que je redoute le plus est enfin là : je dois m'occuper de mon patient.

Un frisson glacé me parcourt l'échine.

L'appréhension me tord le ventre, une boule d'angoisse sourde qui grossit à chaque seconde.

Je ne comprends pas pourquoi j'ai si peur.

Mais c'est là, c'est réel. Une peur viscérale, irrationnelle peut-être... mais impossible à ignorer.

Est-ce qu'il va bien ?

Et soudain, comme un coup de massue, une évidence me frappe : je ne connais même pas son nom.

Son vrai nom.

Pas celui inscrit dans le dossier. Pas celui que les autres utilisent.

Non... son identité.

Ce qu'il est, au fond. Ce qui le définit.

Je me fais une promesse : la prochaine fois que je le vois, je lui demanderai.

Et je le remercierai. Pour sa patience. Pour ce silence étrange entre nous que je n'ai jamais vraiment su décoder.

Quand je pousse la porte de la chambre 107, le choc me cloue sur place : elle est vide.

Mon cœur rate un battement.

Où est-il ?

-Monsieur ? Monsieur ?! Ma voix tremble, aiguë, étranglée par la panique.

Mon esprit s'emballe, ravagé par l'angoisse.

Une tempête de scénarios tous plus terrifiants les uns que les autres s'abat sur moi.

S'il lui était arrivé quelque chose ?
S'il s'était enfui ?
Ou pire...

Je me précipite dans la salle de bain, ouvre les armoires, fouille comme une folle, comme si un corps aussi massif pouvait disparaître dans un meuble.

Mon souffle devient court. Mes gestes sont désordonnés.

Bon sang... ne me dis pas qu'il est en danger.

C'est à ce moment que mon oncle entre, le visage déformé par la colère.

Son regard me transperce, brûlant. Il me foudroie.

-RAYHANE !

-Oui ? dis-je, mécaniquement, sans savoir à quoi m'attendre.

-Où étiez-vous hier soir ? Sa voix est tranchante, chaque mot chargé d'une rage froide.

Chez ta mère, enflure.

-Chez moi... pourquoi ? balbutié-je, prise de court.

-Je vous avais demandé de surveiller votre patient, me rappelle-t-il, son regard me clouant sur place.

-Je l'ai fait... assuré-je, mais même moi, je n'arrive pas à y croire.

-Ah bon ? Pourtant il paraît qu'on l'a anesthésié pendant son sommeil, rétorque-t-il avec une ironie acide.

-Anesthésié ?... répété-je, la gorge sèche.

Et là, tout s'éclaire.

C'est donc pour ça qu'il n'a pas pu m'aider.

𝐑𝐎𝐒𝐄 𝐄𝐍 𝐅𝐄𝐔 (TOME 1 & 2 ) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant