"Je souris même quand mon cœur hurle ."
-Je l'ai repérée. Le toit juste en face, déclara Damon, un œil rivé sur sa cible, l'autre sur moi.
Il essayait de garder son calme, de verrouiller la position du tireur.
Sa respiration était courte, maîtrisée, comme s'il dansait sur une ligne invisible entre la panique et le contrôle.
Les coups de feu résonnaient encore dans mes tympans comme des tambours de guerre.
Des éclats de verre crissaient sous mes genoux à chaque mouvement.
Un filet chaud descendait le long de ma joue : un éclat m'avait entaillé la peau.
Superficiel, mais ça piquait.
J'ignorais la douleur.
La fille pleurait toujours, recroquevillée sur le cadavre de son père.
L'odeur du sang et de la poudre envahissait tout, métallique, épaisse, comme un voile toxique.
-On rentre. Et maintenant, grogna Damon, d'un ton qui n'admettait normalement aucune discussion.
Mais je n'étais pas d'humeur à obéir.
-Hors de question, répondis-je en serrant les dents. C'est ce qu'ils veulent. Que je me tire. Que j'abandonne. Cet homme . Je suis sûre qu'il a laissé quelque chose derrière lui. Des notes. Un message. On ne lui a pas arraché la langue pour le plaisir. Il savait des choses. Il voulait parler. Il voulait que je sache !
Damon se tourna vers moi, ses yeux bleus brûlant de rage.
-Je te l'interdis, poupée. Je me fous des morts. Moi, je m'occupe des vivants.
-Alors occupe-toi d'elle. Et couvre-moi. Je reviens vite, lançai-je dans un souffle.
Je lui adressai un sourire presque provocateur avant de me redresser, le corps en alerte, le cœur cognant dans ma poitrine comme un tambour de guerre.
Mon arme en main, je fonçai vers l'intérieur.
L'escalier craquait sous mes pas précipités.
Les murs sentaient l'humidité et la poussière, chaque pièce respirait la paranoïa.
Tout était fermé, verrouillé, étouffé.
En haut, trois portes.
Le bureau.
La chambre du vieux.
Une autre, plus petite.
Je choisis le bureau.
La poignée cède dans un claquement sec.
La pièce est sombre, seulement éclairée par les éclats tremblants de la lumière filtrant à travers les vitres fissurées.
Un bureau massif, une bibliothèque surchargée, un fauteuil encore marqué par la forme de son propriétaire.
Et le silence.
Le genre de silence qui hurle.
Je me mis à fouiller comme une possédée.
Les tiroirs claquent.
Les feuilles volent.
Des papiers chiffonnés, des carnets, des enveloppes vides...
Et puis, un carnet en cuir usé, glissé entre deux piles bancales.
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𝐑𝐎𝐒𝐄 𝐄𝐍 𝐅𝐄𝐔 (TOME 1 & 2 )
Roman d'amourAprès la mort de son père, Rayhane décide d'enchaîner les petits boulots pour survivre. Son oncle lui propose de venir l'aider à l'hôpital où il travaille. Bien que cela soit illégal, elle accepte pour le bien de son frère. Au départ, elle s'occupai...
