𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 :55

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"J'espère que tu guériras des choses dont tu ne me parles pas ."






Mon chez moi, à l'époque, ne m'a jamais véritablement apaisé.

Peut-être était-ce en grande partie dû à la présence de cette femme, dont l'ombre pesante semblait envelopper chaque recoin de ma vie.

J'avais constamment cette impression d'être de trop, de déranger, comme si ma seule existence était une intrusion dans son univers.

Puis, avec mes économies, j'ai enfin pu acquérir une maison rien que pour moi, un espace où je pourrais respirer librement, surtout après la mort de mon héros.

Mon frère, quant à lui, avait choisi de vivre dans un petit appartement.

Il ne voulait pas trop me déranger, même s'il avait le double de l'espace que j'avais, et il passait chaque jour chez moi pour assurer "ma sécurité", comme s'il pouvait vraiment protéger ce qui était déjà brisé.

Dans cette nouvelle maison, je peux me casser la gorge sans craindre le bruit, me laisser aller à mes envies culinaires sans être réprimandée, et même traîner à poil si cela me chante.

C'est ça, mon chez moi : une bulle où personne n'est le bienvenu, un sanctuaire de solitude.

- Elle reste ici, assurait Lorenzo en fixant mon frère avec une intensité qui trahissait son agitation.

Ah, et moi, on ne me demande pas mon avis ?

On s'en fout de toi, Rayhane .

- Elle sait tout, c'est inutile qu'elle reste ici. Et puis, dois-je te rappeler le nombre incalculable de fois où elle a été en danger ici ? Par ta faute, insista Yaqub, soulignant chaque mot avec insistance.

- Parce que là-bas, elle sera en sécurité, riait amèrement Lorenzo, dévisageant mon frère avec une lueur de défi.

C'est... C'est bien la première fois que je vois Lorenzo perdre son sang-froid.

C'est à la fois effrayant et amusant de le voir ainsi, révélant une facette de lui que je n'avais jamais vraiment perçue.

- Elle ne sera sûrement pas agressée par un taré et noyée par d'autres ! s'exclamait il , la tension palpable dans l'air.

Ouah , ça me rappelle de mauvais souvenir ça .

-Ce genre d'incidents ne se reproduira pas, puis de quoi tu as peur ? Elle est flic, cette gamine.

Purée , Lorenzo est donc capable de sortir des mots intelligents de sa bouche parfois, même si je ne suis pas d'accord avec le terme "gamine".

J'opterais plutôt pour "jeune femme très séduisante".

- C'est ma sœur, je peux la protéger seul !

- Ta sœur, alors, explique-moi pourquoi c'est moi qui la protège ?

- Tu penses la protéger, tu es un monstre tout comme ton paternel ! Je ne veux plus jamais te voir rôder autour d'elle !

Aïe. Ça, c'est dur. Moi, ça ne me dérange pas vraiment.

Sans suit une dispute sans fin, je les laisse se chamailler entre eux.

Lorenzo, avec son air froid et presque indifférent, semble se délecter du chaos, tandis que mon frère, lui, pète littéralement les plombs, laissant échapper des mots durs comme des coups de poing.

Je détourne mon regard, serre les poings et décide de ne pas intervenir.

C'est leur problème. Je leur en veux trop pour les aider.

𝐑𝐎𝐒𝐄 𝐄𝐍 𝐅𝐄𝐔 (TOME 1 & 2 ) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant